Il ne s'agit pas, et vous l'avez bien sûr compris, de ce footballeur uruguayen qui a porté les couleurs de l'Inter de Milan, mais du Sobriquet d'un certain Mohamed Amine Agrebi, devenu célèbre depuis les Sit-in de la Kasbah, et qui se déclare comme n'appartenant à aucun parti qui est pour un régime de Califat islamique, et qu'il soutient toute organisation pro-islamiste. Il a d'ailleurs été arrêté le 25 mai dernier avec Imed Dghij suite à leur refus d'obtempérer aux agents de l'ordre. Le procureur les a aussitôt relâchés, estimant qu'il n'y avait pas lieu à les poursuivre. Suite à quoi la police a fait part de son inquiétude, qu'un agent se retrouve confronté, dans un coin de rue à celui-là même qu'il venait d'arrêter quelque temps auparavant. Il faut dire que ce jeune révolté n'est pas passé inaperçu et ce depuis les premiers Sit-in à la Kasbah Il a surtout un bagou révélant incontestablement un jeune homme plein de haine contre tous ceux qui ne partagent pas son point de vue sur la forme de régime qu'il souhaite pour le pays, un régime de Califat islamiste et d'une extrême rigidité, prônant l'application aveugle de la Chariâ, alors que le Prophète Mohamed appelle à travers le Saint coran, à la sagesse et à la bonne exhortation, car Dieu le met en garde contre l'usage de la violence et de la rigidité afin de ne pas faire fuir les fidèles de son entourage. C'est cet appel à la sagesse, loin de la haine et de la discorde ( Fitna) qui revient sans cesse à travers les versets coraniques. Recoba s'est fait même tabassé, selon ce qu'il avait prétendu, le 7 février dernier, soit le lendemain de l'assassinat de Chokri Belaid. Les Ligues de Protection de la Révolution ont posté un commentaire sur cette agression, condamnant vivement l'agression de Recoba et considérant que cette attaque en est une contre les sit-inneurs qui ont permis de déloger les Rcdistes Il se prétend activiste de la Révolution, mais il s'est finalement révélé comme un des leaders de la Ligue de protection de la Révolution et en tous cas il ressasse à chaque occasion qu'il défend tous ceux qui appellent à l'application stricte de la Chariâa. Impunité Plusieurs observateurs et membres des associations de défense des droits de l'Homme, estiment que Recoba, à l'instar de certains membres de la Ligue de Protection de la Révolution, passent inaperçus, malgré leur incitation à la haine et leur appel à la violence ne cessant d'aller crescendo, alors que certains rappeurs sont inquiétés pour des chansons jugées contraires à l'ordre public et aux bonnes mœurs, à l'instar de Weld el 15 qui vient d'écoper de deux ans de prison ferme, après avoir été inculpé suite à la diffusion de sa chanson jugée diffamatoire à l'égard des agents de l'ordre. Les mêmes observateurs ont estimé que le jugement est très sévère, par rapport aux faits incriminés, d'autant plus, soutiennent-ils que la même peine assortie de sursis de surcroît a été prononcée à l'encontre des personnes impliquées dans l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis. Opportunité des poursuites et ordre public Le parquet a incontestablement l'opportunité des poursuites, ce qui veut dire qu'il peut déclencher l'action publique, sans attendre la plainte d'une prétendue victime, chaque fois qu'il le juge utile dans l'intérêt de l'ordre public. Des observateurs et des membres d'associations de défense des droits de l'Homme, estiment que certains continuent impunément à proférer des menaces et à inciter à la violence et au meurtre, comme certains prédicateurs dans plusieurs mosquées de la République qui échappent d'ailleurs au contrôle des autorités. Il en va de même pour des membres de la ligue de protection de la Révolution ou de ceux qui les soutiennent. Dernièrement Recoba a récidivé lors d'une manifestation à Sfax, en faveur de la fameuse loi dite d'immunisation de la Révolution, par des propos diffamatoires. Ces propos ont été jugés par le ministre de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, comme incitant à la haine. Rappelons que Recoba a appelé à la guerre contre les Rcdistes qu'il a traités de « chiens », et qu'il a menacé d'écraser si une nouvelle Révolution se déclenchait. Propos inacceptables selon le ministre, et qui ne représentent pas l'esprit révolutionnaire tunisien, lequel aspire à réaliser ses objectifs sous le couvert de la loi, ajouta-t-il. Comment ce flot de violence et de haine, pourra-t-il en effet être endigué, sinon sous le couvert de la loi, flexible au sens du doyen Carbonnier mais au nom d'une justice équitable et indépendante ?