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Tunisie - Kasbah 4, début de la confrontation LPR Ennahdha ?
Publié dans Business News le 14 - 03 - 2013

Un nouveau sit-in Kasbah 4 est actuellement en train de prendre forme sur les pages pro-islamistes des réseaux sociaux. Une revendication dont les Ligues de protection de la révolution, association pro-islamiste et proche d'Ennahdha, se prévalent et qui est prévue pour le 20 mars afin de « bousculer » le gouvernement et « corriger la trajectoire révolutionnaire ». Alors qu'ils sont accusés de prêter main forte au parti islamiste pour refroidir ses opposants et perturber leurs apparitions dans la rue, les LPR affichent aujourd'hui une volonté de s'opposer au parti au pouvoir, avec lequel les relations sont ambigües. L'heure de la confrontation a-t-elle sonné, ou est-ce une énième campagne « Ekbess », dans laquelle les islamistes seraient juge et partie ?

Via une décision judiciaire, le président du Tribunal de première instance de Tunis a gelé les activités de toutes les sections des LPR, et ce, pour une durée d'un mois. Cette décision marquera-t-elle la fin de ces, très controversés, « défenseurs de la Révolution », à l'heure où leur dissolution est, plus que jamais, à l'ordre du jour et suscite des réactions plutôt mitigées ?
Leurs apparitions, accompagnant chacune des manifestations pro-gouvernementales, ou bien semant le trouble auprès des opposants, ont longtemps été cautionnées par le parti au pouvoir. Aujourd'hui associés à de nombreux dépassements et violences, dont notamment le lynchage de Lotfi Nagdh lors d'une de leurs manifestations à Tataouine et les agressions contre l'UGTT un certain 4 décembre 2012, mais aussi à l'assassinat de Chokri Belaïd, les Ligues de protection de la Révolution deviennent encombrantes pour Ennahdha, à l'heure où la revendication de leur dissolution est sur toutes les langues.
Alors qu'il y'a un mois, le lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, la LPR du Kram, réunie dans son local afin de rebondir sur les récents événements, a appelé à « défendre le gouvernement légitime et à cesser les appels à sa chute », la relation entre les ligues et le parti au pouvoir ne semblerait plus au beau fixe aujourd'hui, et envenimerait davantage la crise gouvernementale.

Lors de cette réunion, les LPR du Kram avaient également appelé à « cesser d'enjoliver l'image du défunt, qui ne représente en rien les pauvres, les démunis et les militants ».
En effet, force est de constater aujourd'hui que la côte de popularité des islamistes est en baisse. L'assassinat du militant de gauche, Chokri Belaïd, a jeté un froid sur un argument de taille brandi par les islamistes face à leurs détracteurs : leur rôle de victime dans les années de persécution durant l'ancien régime.
S'approprier une manifestation, dont la popularité n'est plus à faire et qui a déjà prouvé son efficacité au temps du néant politique post-révolutionnaire, semble tout de l'idée de génie. Surtout si cette manifestation avait été, initialement, menée par les jeunes militants d'extrême gauche…
Les doléances de la nouvelle Kasbah IV sont essentiellement, l'adoption de la loi d'immunisation de la révolution qui veut consacrer l'exclusion en dehors des rouages judiciaires, l'ouverture des dossiers des martyrs de la révolution et la « mouhassaba. Des revendications souvent politisées et qu'on a également entendues lors de la conférence de presse du 3 mars, diffusée en grandes pompes sur la chaîne pro-islamiste Al Jazeera.
Mais pourquoi tenter de ressusciter un sit-in qui a, certes, porté ses fruits lors de ses deux premières éditions, mais dont la troisième s'est soldée par un échec retentissant ?

Pour les Ligues de protection de la Révolution, ressusciter les sit-in de la Kasbah par un 4ème épisode revêtirait des allures de sursaut de survie, dans un contexte où leur dissolution est réclamée par la plupart des partis politiques et la majorité écrasante de la société civile. Alors que le directeur du cabinet présidentiel, Imed Daïmi, s'est indigné contre la décision de dissoudre ces ligues, la frange modérée du parti islamiste s'est rendu compte de la nécessité de mettre fin à leurs activités.

Nombreuses ligues régionales se sont dissoutes d'elles mêmes. Si celle de Médenine a été « décapitée » suite au lynchage de Lotfi Nagdh, membre de Nidaa Tounès, et celle de Siliana s'est auto-dissoute, la LPR du Kram demeure aujourd'hui la plus virulente et s'affiche ouvertement « hors la loi ».
« Nous n'avons que faire des lois, ce ne sont pas les lois qui ont enfanté l'Assemblée nationale constituante, ni propulsé la classe politique là où elle est aujourd'hui », a déclaré le turbulent Imed Deghij, ripostant contre la décision de dissolution des ligues.
Les LPR prétendent disposer, donc, d'une « légitimité révolutionnaire » selon un raisonnement démagogique, absurde et irresponsable dans le sens où il prône l'anarchie et la loi de la violence selon les desiderata de quelques illuminés.
La confrontation tant redoutée entre LPR et Ennahdha aura-t-elle enfin lieu ? Difficile à croire en sachant que les forces de mobilisation des LPR ne seraient rien sans celles d'Ennahdha.
La date de la manifestation Kasbah 4 a été initialement fixée au 8 mars, mais fut retardée par les « hommes de la révolution » [nom donné aux membres des LPR entre eux] souhaitant peaufiner leur logistique et leurs moyens de mobilisation afin de garantir le succès de cette opération, qu'ils veulent de grande envergure.
Si les LPR du Kram ont rétorqué au meeting populaire organisé par Nidaa Tounès à Ksar Hellal, et ont menacé d'incendier la ville qui a accueilli les « anciens RCDistes » selon leurs propres termes, cet évident appel à la haine aura valu à leur président, Imed Deghij, une plainte déposée par un collectif d'avocats et une interdiction de voyage.
Leur désinvolture et leur ignorance des lois et des décisions judiciaires laissent aujourd'hui la porte ouverte à toutes sortes de dérapages. Quelles seront les capacités de mobilisation et de nuisance des Ligues de protection de la Révolution si Ennahdha s'en désolidarise ? Il est aujourd'hui impensable, selon certains observateurs, que les quelques dizaines de personnes formant la LPR du Kram puissent, à eux-seuls, faire la loi et que si le ministère de l'Intérieur et les services judiciaires déployaient les moyens nécessaires, en toute indépendance et dans le cadre de la loi, cette cellule serait facilement mise hors d'état de nuire. Est-ce alors aujourd'hui une énième campagne aux allures de « Ekbess » ou la Kasbah 4 serait-elle réellement le début de la confrontation ?


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