Maintenant bas les masques ! Ceux qui ont pris d'assaut avant-hier le pouvoir en Egypte ne l'ont pas mérité en passant par les urnes. La solution ultime était de maintenir le chaos pour imposer la ‘'démocratie''. La leur. « Je suis démocrate tant que je suis au pouvoir.» diraient les apôtres de la démocratie dans le monde arabe. Ceux-là même se font aider par des forces étrangères qui tirent les ficelles pour qu'ils s'exécutent … en toute démocratie. On en est édifié. La démocratie dans sa version arabe est un jeu de force qui use et abuse de termes du genre ‘'liberté d'expression'' et ‘'pouvoir des médias'' … Et que les fins justifient les moyens. De son côté le peuple, qui grâce à une campagne de manipulation de masse sans pareil, finit par prendre des vessies pour des lanternes pour qu'un coup d'Etat militaire soit applaudi et pris pour une délivrance. L'idée a été développée sur le site de la radio Kalima dans une émission signée Sihem Ben Sedrine. La journaliste et militante des droits de l'Homme a passé en revue la réaction internationale de ce qui s'est passé en Egypte et qu'elle a qualifié de « coup d'Etat militaire complet ». elle a par ailleurs dénoncé le silence des pays étrangers comme les USA qui ont juste annoncé leur « inquiétude » par rapport à ce qui se passe en Egypte. La loi au pays de l'oncle Sam étant ferme à ce sujet : pas de relations bilatérales avec des pays ayant provoqué un putsh militaire. D'autres institutions comme l'UE ou des pays comme l'Angleterre, la France ne condamnent pas non plus cet acte. La journaliste rappelle également la position du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon qui se dit « préoccupé par l'ingérence des militaires dans la politique égyptienne. » Sihem Ben Sedrine termine sa rubrique en dénonçant la série d'intrusions dans les locaux des médias islamistes et l'arrestation des journalistes en l'occurrence ceux d'Al Jazira et la fermeture du bureau de la chaîne de télévision en Egypte. Les leaders des frères musulmans n'ont pas été épargnés des arrestations jugées abusives et illégales. Démocratie version arabe. Vous en voulez ? En voilà. L'opposition tunisienne à Ennahdha « pousse-toi de là que je m'y mette » Dans un post sur sa page facebook l'opposant Yassine Brahim explique que le coup d'Etat en Egypte ne peut qu'être qu'un coup dur pour Ennahdha. Le texte a été repris par le site Mag 14. En voici quelques extraits où l'homme politique tunisien dresse le parallèle entre ce qui se passe en Egypte et en Tunisie. « Beaucoup de points communs dans les deux révolutions mais une grosse différence de taille: l'armée. La révolution tunisienne a plus de chances d'aboutir à l'instauration d'une démocratie car son armée est neutre. Elle n'est pas impliquée dans l'économie, elle n'a donc pas d'intérêts à défendre. Morsi est arrivé au pouvoir certes par les urnes mais sans doute aussi avec un deal fait entre les frères musulmans et l'armée. Le problème des islamistes c'est que l'orgueil suite à la victoire les ramène à une démarche fasciste et se croient tout permis. Ils n'ont pas été capables de bien gérer, ont démontré qu'ils ne sont pas démocrates mais ont dû, certainement, ne pas respecter le contrat avec l'armée. Quel que soit le pouvoir en place en Egypte, il est obligé de dealer avec l'armée et la démocratie ne verra vraiment le jour que quand l'armée sortira des affaires… La leçon à tirer est donc la suivante: nous n'avons aucun problème à vivre avec tout parti qui démontre réellement qu'il veut la démocratie. Il doit donc défendre une constitution séculaire, il doit se débarrasser de ses milices dignes d'un parti fasciste, il doit rompre définitivement et fermement avec les protagonistes du terrorisme, il doit dévoiler très vite au grand public qui a commis l'acte le plus indigne de notre révolution, le meurtre de Chokri Belaid. S'ils ne font pas tout cela, notre armée restera encore une fois neutre et garantira le bon déroulement des faits, je pense qu'Ennahdha subira le même sort que les frères en Egypte. Pour que la Tunisie se distingue dans le monde arabo-musulman, comme elle l'a fait le 14 Janvier 2011, Ennahdha doit jouer le jeu de la démocratie quitte à perdre les prochaines élections, se débarrasser ensuite de ses extrémistes et rebâtir un vrai parti s'inscrivant dans le jeu démocratique sans ambigüité. Autrement, ils vont nous faire perdre au moins 10 ans... » Le putsh militaire en Egypte semble donner des ailes à une opposition tunisienne qui selon des internautes demeure « bavarde, égocentrique et mondaine. » Alors ? Ennahdha, pousse-toi que je m'y mette. » C'est beaucoup mieux.