- «On ne peut continuer avec les mêmes méthodes et sur la même voie», affirme Issam Chebbi, porte-parole du parti - «La fusion n'a pas encore échoué ; une année ne suffit pas », précise Houda Cherif, membre du bureau politique et du comité des sages D'autres qualifiaient ce branle-bas de séisme. Des démissions au sein du parti Al-Joumhouri interpellaient plus d'un. Qu'a apporté de nouveau le dernier comité central qui puisse rafistoler en quelque sorte le tissu fissuré ? Le comité central du part Al-Joumhouri, s'est réuni dimanche dernier à Tunis avec comme point principal à l'ordre du jour, les démissions enregistrées celles de Yassine Brahim et d'autres. Ahmed Néjib Chebbi, préféra s'absenter. La porte du dialogue est restée ouverte. La réunion s'est déroulée en l'absence de presque 70 membres. Il a été question de gouvernance, de gestion et des points de désaccord. Les présents étaient au nombre de 160. Il a été convenu de créer des work-shop pour étudier les problèmes de fond. Un comité de sages a été constitué. Il est composé de 7 membres à savoir Ali Hachani ancien ambassadeur, Houda Cherif, Mohamed Salah Ayari, Taoufik Miled, Sahbi Grira, Mouldi Fahem et Khaled Ouhichi. Ce comité de sages prendra l'attache avec les démissionnaires pour essayer de les convaincre de revenir à de meilleurs sentiments et réintégrer le bercail. Issam Chebbi, porte-parole d'Al-Joumhouri, a précisé au Temps, que « le comité central du parti, s'est réuni dans une cession ordinaire. La priorité de son ordre du jour, revenait aux démissions et le boycottage annoncés deux jours avant la tenue du comité central, surtout la démission de Yassine Brahim, secrétaire exécutif du parti. C'est une démission qui a été suivie par d'autres ». Le Comité central du parti a examiné ce sujet. Il considère que le parti passe par une période difficile. « Ces démissions représentent une grande perte pour le parti. Surtout qu'elles émanent de dirigeants qui ont joué un grand rôle dans la vie du parti. Les espaces du dialogue existent au sein du parti, dont le Comité central. Yassine Brahim dans sa démission a attiré l'attention sur l'échec de la fusion dont il assume en partie la responsabilité. Les lettres de démission témoignaient toutes d'un degré élevé de civisme et d'un nouveau style de rapports liant les membres de l'élite tunisienne. Ces démissionnaires participeront toujours au projet démocratique au sein du pays. Des rencontres par zones régionales seront organisées dans tout le pays. Un débat interne permettra de voir comment éviter ce genre de situations dans l'avenir. On ne peut continuer avec les mêmes méthodes et sur la même voie. Nous assumons une grande responsabilité dans ce qui se passe. Nous voulons que nos militants se réunissent pour se concentrer et exprimer davantage leurs points de vue pour réformer l'organisation et la communication interne au parti ainsi que sa ligne politique ». Houda Chérif, membre du bureau politique du parti et du comité des sages, a affirmé au Temps que « l'ambiance de la réunion du comité central était très constructive et positive. Les démissions ont été un signal d'alerte. Tout le monde sait que le pays passe par une période très délicate, pleine d'évènements. On pensait au pays beaucoup plus qu'à la vie interne du pays. C'est la mission du parti de privilégier l'intérêt supérieur du pays et surtout d'unir les forces démocratiques. En tant que composante de la scène politique, on était partout. Ce qui nous a complètement éloignés de tout ce qui est interne. Les démissions ont remis en surface les problèmes internes du parti ». Positivant les choses, Houda Chérif dit : « cela nous permettra d'étudier en profondeur ces problèmes et de trouver des solutions urgentes qui vont faire revenir les démissionnaires sur leurs démissions. La démission prendra le temps de deux semaines avant d'être acceptée. Nous avons encore du temps. La démission est un abandon d'espoir. Pour moi l'espoir existe toujours. Nous avons le même objectif. Il est regrettable de donner la priorité à nos différences par rapport à l'objectif qui nous unit. Au moment de la fusion, nous savions que nous avions nos différences. Je n'abandonne pas. La première année est toujours difficile, un peu comme dans les mariages. La fusion n'est pas quelque chose de facile. La méthode des quotes-parts entre un grand et un petit parti a crée des tensions. Une ambiguïté existe dans les positions politiques. C'est qui a alimenté le doute. Nous devons reprendre toute la stratégie de la communication politique et revoir l'image du parti. J'essaie de positiver. Peut être, grâce à cela, l'image du parti va changer, avec une nouvelle forme de gouvernance participative. L'organigramme devra donner plus de responsabilités aux membres du Comité central. La fusion n'a pas encore échoué. Ce n'est qu'une année. Poursuivons jusqu'aux élections ». Un point d'actualité se pose. Le Front populaire a appelé à la chute du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale Constituante. Qu'en pense Al-Joumhouri ? Issam Chebbi, porte-parole a affirmé au Temps que « la situation dans le pays nécessite l'accélération de la transition démocratique. La situation est tendue. Le Tunisien n'est plus disposé à attendre. Nous avons demandé de former l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) dans une semaine. Ennahdha doit faire les concessions nécessaires surtout à propos de l'article 141 de la Constitution. Six mois après la formation de l'ISIE, les élections devront avoir lieu. Une loi doit fixer la date de ces élections. La légitimité électorale, à elle seule ne suffit pas. Elle ne doit pas servir d'alibi pour retarder les choses. Ce-ci étant, nous sommes contre l'appel à la dissolution de l'Assemblée Nationale Constituante. C'est une aventure dont on ignore les conséquences ».