Les travaux du comité central du parti républicain qui se sont déroulés le week-end dernier ont fait apparaître une position qu'on peut qualifier d'historique traduite par l'adoption de la formation d'une coalition à trois têtes le Parti Républicain, Al-Massar et Nida Tounès. Cette coalition reste aussi ouverte sur le Front populaire, le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique. Houda Chérif, membre du Comité central du parti Al-Joumhouri, n'a pas caché son réconfort. Elle a déclaré au Temps : « il y a eu un vote historique pour une alliance électorale avec Al-Massar et Nida Tounès. Cette alliance est ouverte au Front populaire. Nous lui tendons la main. La direction du parti a été habilitée pour mener et poursuivre les négociations avec toutes les forces démocratiques. En dépit de l'opposition de certains membres du Comité central une écrasante majorité a voté pour cette alliance. Tout le monde se mobilise pour adhérer à cette position. A présent, tout le monde a compris l'exercice démocratique. Aujourd'hui, il n'est plus question désormais, d'engager les prochaines batailles électorales en rangs dispersés». Comme le Front populaire avait annoncé qu'il présenterait ses propres candidats aux prochaines élections législatives et son propre candidat pour les élections présidentielles, Houda Chérif répond que son parti « tend la main et est prêt à tout faire. L'alliance est à la fois politique et électorale avec des listes communes et un seul candidat aux élections présidentielles. Nous avons ouvert les portes à tous ceux qui tiennent aux acquis de la Tunisie et au projet sociétal moderne. Nous sommes avec tous ceux qui sont contre la domination d'un parti unique. Nous avons dépassé tous les égos. C'était très positif. Nous avons pu nous convaincre durant deux jours de débats. L'intérêt du pays vient avant l'intérêt des partis et des ambitions personnelles. Si on continue dans l'esprit des débats du Comité central, les choses évolueront positivement. L'heure n'est pas aux ambitions personnelles ». Issam Chebbi, porte-parole d'Al-Joumhouri, a abondé dans le même sens en déclarant sur les ondes de MosaïqueFM, que « le Comité central a confirmé une position déjà prise lors de sa cession précédente ». Il s'agit de réaliser la plus large alliance entre Al-Joumhouri, Nida Tounès, Al-Massar et tous ceux avec lesquels il y a convergence sur le projet sociétal». Pour beaucoup d'observateurs, la visite de courtoisie faite par une délégation de Nida Tounès conduite par son président Béji Caïd Essebsi, au siège du parti Al-Joumhouri a permis d'assainir encore plus le climat entre les deux partis après les déclarations parues sur le journal Le Maghreb. Au cours de cette rencontre, la situation générale dans le pays a été passée en revue. Il a été convenu de reprendre dès cette semaine les discussions au sein de la Coordination centrale des trois partis. Une nouvelle initiative sera prise pour sortir le pays de la crise politique. Concernant les rapports avec le Front populaire, Issam Chebbi, pense qu'ils sont en train d'évoluer. Le sujet des élections n'a pas été évoqué. « Le Front populaire avait annoncé qu'il se présenterait seul aux prochaines élections. Nous espérons que sa position évoluera », dit le porte-parole. Rappelons que le Front populaire, Al-Massar et Al-Joumhouri, avaient célébré côte à côte le deuxième anniversaire de la fuite de Ben Ali. Dimanche dernier, à Gafsa, Al-Joumhouri et le Front populaire avaient manifesté ensemble. Un signe qui renforce la confiance entre les différentes forces démocratiques. Concernant l'alliance tripartite, Issam Chebbi, précise qu'il s'agit de se mettre d'accord sur une plate-forme commune et les mécanismes concrets pour donner vie et corps à l'alliance. « Les élections sont pour bientôt. Il ne faut perdre du temps ». Dans l'ensemble, il est clair que l'alliance entre ces trois partis est sur la bonne voie. D'ailleurs, les différentes déclarations le confirment. Dans cet ordre, Mondher Bel Haj Ali, dirigeant à Nida Tounès, a déclaré sur les ondes d'ExpressFM : «à travers cette coalition, nous visons à créer une plateforme destinée à regrouper le maximum de forces politiques qui croient en l'Etat tunisien, à éviter la dispersion des voix qui a marqué les élections du 23 octobre 2011 et à apporter une réponse claire et précise à deux questions majeures : quand et comment la transition démocratique sera menée à terme?» Fawzi Charfi a indiqué que cette coalition a pour principal objectif de rééquilibrer le paysage politique par la création d'un front politique civil ouvert, qui puisse remporter les prochaines élections, et accéder au pouvoir et par la sorte résoudre les véritables problèmes des Tunisiens dans les domaines politique et socio- économique. Les bases de l'Union pour la Tunisie, incluant en plus de ces trois partis, le parti Socialiste et le parti du Travail Patriotique et Démocratique, sont jetées.