« Et rappelle-toi, lorsque Nous avons pris l'engagement des enfants d'Israël de n'adorer qu'Allah, de faire le bien envers les pères et mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d'avoir de bonnes paroles avec les gens, d'accomplir régulièrement la Salat et d'acquitter la Zakat ! Mais, à l'exception d'un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements. Et rappelez-vous, lorsque Nous obtînmes de vous l'engagement de ne pas verser le sang (par le meurtre) de ne pas vous expulser les uns les autres de vos demeures. Puis, vous y avez souscrit avec votre propre témoignage ». (Al Baqarah – V.8) Ces versets par lesquels Dieu s'adresse au peuple de Moussa (Benou Israël), constituent des enseignements pour tous les croyants. Ils sont parmi les dix commandements révélés à travers les tables ou « Lawh » à Moussa : « Tu ne tueras point ». Aucun ne peut avoir le droit de tuer son semblable. Seul Dieu dispose de la vie des êtres humains. Le droit à la vie est parmi les droits naturels qui sont intangibles. Or, l'être humain étant de nature égoïste avait tendance depuis la création du monde, à éliminer son semblable par instinct de survie. Les plus forts exploitaient les plus faibles dans un but d'intérêt personnel. Caïen (Kabil) a été tué par son frère Abel (Habil) tel que c'est relaté à travers le Saint Coran, pour les mêmes raisons : l'instinct de domination et de survie. C'est ce qui mène, en effet, aux tueries et à l'effusion de sang. D'ailleurs lorsque Dieu annonça aux anges qu'Il allait créer un suppléant sur terre, ces derniers lui firent part de leur étonnement le suppléant en question, étant enclin à procéder à l'effusion de sang et aux abus tous azimuts. « Lorsque ton Seigneur confia aux Anges : Je vais établir sur la terre un Khalifa (suppléant). Ils disent : « Vas-tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? Il dit : En vérité, je sais ce que vous ne savez pas ». (Al Baqarah – V.30)
Dans son ouvrage sur l'exégèse du Coran Attahrir Ouattanouir, le Cheikh Mohamed Tahar Ben Achour, attribue cet étonnement des anges au fait qu'ils savent que l'être humain de part sa constitution est enclin à tuer et à faire du mal. Le mal est donc en nous, mais Dieu, notre Créateur est aussi le Créateur du bien auquel Il guide ceux qui suivent ses enseignements. Il nous a doté de raison grave à laquelle nous pouvons discerner la voie du mal de celle du bien. Il nous créé libres, de choisir l'une de ces deux voies. Ce fut la question qui oppose les sunnites aux Mo'tazilites. Ces derniers interprètent le Coran de manière extensive et font appel au raisonnement logique basé sur le syllogisme. Pour les Mo'tazilites l'être humain n'est pas tout à fait responsable de ses actes, étant donné certains facteurs qui lui ont été imposés dès son existence, facteurs attenants à ses conditions de vie et à son degré de maturité et d'intelligence. Il n'empêche qu'étant doté de raison il peut choisir librement sa voie. Il est, en effet, trop simpliste de remettre les actes qu'il commet sur le compte de la destinée. La méthode de réflexion chez les Mutazlites est fondée sur la raison, sur laquelle sont basés aussi bien le bien que le mal. Ils font donc de la raison le critère de la loi religieuse.