«Soyez liés par le habl (fil) d'Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, lorsque vous étiez ennemis et qu'Il réconcilia vos cœurs. Puis, par son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de feu, c'est Lui qui vous a sauvés. Ainsi, Allah vous montre ses signes afin que vous soyez bien guidés ». (Al Imran – V.103) L'Islam est synonyme de fraternité, c'est la voie de la solidarité entre tous ceux qui ont cru en un Dieu unique et protecteur. La Taqwa signifie étymologiquement le fait de se protéger. Or, craindre Dieu c'est requérir sa protection. Ce qui implique que les tensions entre les croyants, ne peut mener qu'à la perte et à la déconfiture. A l'aube de l'Islam, les tensions avaient commencé entre les Mohajirins et les Ansars, c'est-à-dire, les Arabes de Yathreb qui ont soutenu le Prophète Mohamed lors de son exil de la Mecque et ceux qui l'ont accompagné durant cet exil que certains interprètent comme une fuite, le Prophète, ayant été menacé par les Mecquois qui refusaient de se convertir à l'Islam, dont notamment ceux qui avaient la garde de la Kaâba, transformé en un temple païen, ainsi que des juifs. Les Aws et les Khazraj, parmi les païens, étaient deux tribus ennemies pendant la période anté-islamique, et la guerre entre elles avait duré plus de cent ans selon ce que rapportent les historiographes arabes. Le Prophète Mohamed avait œuvré à mettre fin à ces tensions entre les multiples tribus arabes. Il y avait réussi ce que les chefs de tribus ne sont pas parvenus à faire des années durant. Dans son ouvrage « Attahrir Wattanouir », le cheikh Tahar Ben Achour fait remarquer à ce propos que par cet effort de rapprochement à travers les enseignements de l'Islam, le Prophète Mohamed en parvenant à réconcilier ces tribus, a mis fin aux tensions qu'ils y avaient entre elles et à l'effusion du sang quia duré plus d'un siècle. Il les a mis ainsi sur la voie du bonheur, la voie de l'Islam, qui est celle de la paix et de la fraternité. Ces versets constituent également une mise en garde pour ceux qui auraient l'intention de dévier de cette voie, et réintégreraient dans ce cas la voie du mal. Le verset qui suit dans la même sourate est bien explicite en l'occurrence. « Ne prenez l'exemple de ceux qui se sont désunis et se sont opposés après que les preuves leur furent venues, et ceux-là, auront un énorme châtiment ». (Al Imran – V.105)
Dans son ouvrage de l'exégèse du Coran, précité, le cheikh Tahar Ben Achour estime que ce verset s'adresse aux compagnons de Mohamed, afin de les mâter à se solidariser et à éviter tout ce qui est de nature à les diviser et à créer des tensions entre eux. Ce verset est également prémonitoire, étant donné ce qui s'est passé entre les croyants dès la mort du Prophète. Les oppositions dues aussi bien à des raisons religieuses, qu'à des raisons de domination a mené aux tensions continues et à l'effusion du sang, les sectes religieuses, entre Sunnites et Chiîtes, ont incité à la discorde dont on supporte encore les séquelles jusqu'à nos jours. La voie de la solidarité, c'est celle de la concertation, de la tolérance et de la paix. C'est la voie de l'Islam, sachant que l'Islam est la résignation à Dieu, qui seule est juge des sentiments de chacun. Aucun être humain n'a donc le droit de s'ériger en prédicateur dans le but de commander la foi de qui que ce soit, cette attitude ne peut que créer la discorde et semer le trouble. Il n'y a pas d'intermédiaire entre Dieu et l'être humain. C'est là la voie de l'Islam celle de la liberté de croyance dont seul Dieu est meilleur guide.