La réunion du conseil des secrétaires généraux des cinq partis politiques formant l'Union pour la Tunisie (Nida Tounès, le Parti Républicain, Al-Massar, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) et le Parti Socialiste) s'est déroulé, au siège du PTPD. Tous les secrétaires généraux y étaient présents dont certains parmi eux étaient flanqués d'autres dirigeants de leurs partis respectifs. L'actualité nationale est suffisamment mouvementée pour que l'ordre du jour de la réunion soit consistant. La situation politique dans le pays et les menaces qui pèsent ont été au centre de profonds débats. Abderrazak Hammami, précise au Temps, que «le pays vit dans une impasse qui a freiné le processus électoral». Le pays est toujours sans constitution. Le traitement des points de divergence au sein de la Constitution est perturbé. La crise se poursuit dans ses différents volets. La situation économique est marquée par des indicateurs négatifs. La hausse des prix est insupportable. Des décisions prises par le Gouvernement pour juguler cette hausse font la risée des citoyens, tellement elles sont ridicules. Des milliers d'ouvriers sont mis au carreau à l'instar de l'entreprise JAL à Menzel Bourguiba. La situation sécuritaire ne s'est pas améliorée. Les évènements en Egypte ne peuvent pas ne pas influencer la situation en Tunisie. Les deux processus en Tunisie et en Egypte s'étaient bien accompagnés avec un décalage de seulement 15 jours. Abderrazak Hammami ajoute : « aujourd'hui, nous vivons des situations quasi- similaires. En Egypte la légitimité électorale a été mise à mal. Le peuple est descendu dans la rue pour corriger le processus. De fortes réactions s'en sont suivies. Personne ne souhaite que la Tunisie arrive à connaître la même situation que l'Egypte. Il va sans dire que la réalité pèse de tout son poids. Toutefois, au lieu d'agir avec sagesse et de revenir au consensus en accélérant l'élaboration d'une feuille de route qui puisse répondre aux aspirations des Tunisiens, le discours du président du groupe d'Ennahdha est alarmant d'autant qu'il prêche l'exclusion et la radiation des concurrents politiques. Ceci confirme le sentiment d'inquiétude et de crainte des dangers qui menacent le pays». Les participants à la réunion ont convenu de résister à ces dangers en faisant monter la pression d'un cran. Toutes les revendications des forces démocratiques et civiles sont partagées par l'Union pour la Tunisie. Il s'agit d'élaborer une Constitution démocratique. Tout doit être mis en œuvre pour achever l'adoption de la Constitution, fixer les dates des élections… La situation ne doit pas traîner après le 23 octobre prochain, comme si de rien n'était. « Sauver la Tunisie est une responsabilité qui incombe à tous. Nous nous sommes mis d'accord sur des mesures pratiques pour réaliser cette démarche. Il ne s'agit plus de dialoguer pour achever le processus de transition, mais d'imposer l'achèvement de ce processus », nous dit notre interlocuteur. Pour imposer la finalisation de la transition, l'Union pour la Tunisie compte agir dans les institutions, même si leur légitimité est égrenée. « Elles ne peuvent continuer à exister qu'après réalisation du consensus. Nous évoluons vers la concrétisation d'une nouvelle légitimité en imposant des élections démocratiques dans les plus brefs délais », nous dit le secrétaire général du Parti du Travail Patriotique et Démocratique. Tous les choix sont mis sur la table y compris les contestations pacifiques dans les rues. « Nous ne prônons pas la violence », rappelle Abderrazak Hammami. Les rapports entre l'Union pour la Tunisie (UPT) et le Front populaire ont été à l'ordre du jour. Il a été convenu d'unifier les positions des composantes de l'UPT avec le Front populaire. Un accord a été convenu pour se rencontrer dans le cadre d'un large front civil pour terminer la transition démocratique. L'UPT appelle à l'unification la plus large possible des forces démocratiques pour imposer le consensus et non quémander le dialogue. Cela concerne la Constitution, la feuille de route, les instances de régulation, la loi électorale et les décisions urgentes concernant la situation sociale dans le pays. Un congrès pour imposer la démocratie et sauver le pays servira de cadre pour cette action. Pour aller plus loin dans la coordination avec le Front populaire, l'UPT agit pour une rencontre officielle entre les deux fronts. Dans une deuxième étape seront examinées les relations avec les autres parties. Cette réunion permettra d'approfondir les points de convergence avec la Front populaire et leur mise en application.