• « La confiscation n'est pas une nationalisation », estime Slim Besbès • Les experts comptables se défendent face aux critiques Quand ils évoquent le terme de la confiscation en général ou plus précisément les biens confisqués, ils se demandent toujours sur les recettes que ces biens pourraient générer. Sans pour autant connaître les moyens nécessaires pour valoriser ces biens afin de maximiser leurs recettes. Plusieurs voix s'élèvent donc pour mettre fin aux fonctions des administrateurs judicaires à la tête des entreprises confisquées. D'autres pensent que l'Etat, doit préserver ces entreprises alors que le gouvernement exclut la nationalisation des entreprises confisquées. Les avis divergent. Mais, hier au siège de la Maison de l'Exportateur, l'Ordre des experts comptables a essayé de les rapprocher, pour finalement défendre les experts comptables nommés administrateurs, souvent soupçonnés de ne rien faire. Les experts comptables se défendent Les administrateurs judiciaires se sont trouvés confrontés dès le démarrage de leurs activités à la tête des entreprises confisquées aux problèmes sociaux au sein de ses entreprises. A cela s'ajoutent les difficultés conjoncturelles que ces entreprises ont connues au lendemain du 14 janvier. Il s'agit principalement des redressements fiscaux, selon le DG d'Al Karama Holding, bras exécutif des opérations de cessions des biens confisqués. A en croire les propos de ce dernier, les administrateurs judicaires dont la majorité sont des experts comptables ont honoré leurs engagements et la majorité des sociétés appartenant à Al Karala Holding ont déjà dépassé la période difficile. Slim Besbès, ancien ministre des finances par intérim, pense autrement. Actuellement en poste de Ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du dossier économique, critique le laxisme de certains administrateurs judiciaires qui ont très mal géré leurs tâches. « Certains administrateurs judiciaires n'ont pas honoré leurs engagements à la tête de certaines entreprises confisquées », a-t-il estimé tout en précisant que seule la logique « d'alghanima », compte pour eux. Nabil Abdellatif président de l'Ordre des Experts Comptables (OECT) contredit Slim Besbès en affirmant que les experts judiciaires ainsi que les administrateurs judiciaires ont sauvé la mise, face à une situation de flou total quelques jours après la départ du Président déchu. « D'ailleurs, au lendemain du 14 janvier, environ 288 experts judiciaires ont assumé la responsabilité et ont repris des sociétés qui vivaient à cette époque des conditions assez sévères. Nos collègues sont, en fait, habitué à travailler dans ces conditions là. Nous avons honoré nos engagements envers notre pays », estime-t-il. Il précise encore que l'OECT, a déjà demandé aux administrateurs judiciaires de démissionner. « Honnêteté oblige, l'administrateur judiciaire n'est qu'une solution médiane entre autres transitoires et non pas stratégiques. Les administrateurs judiciaires se trouvent déjà incapables de gérer ces sociétés et surtout de prendre des décisions stratégiques », a-t-il encore précisé. Cette initiative de démissionner en masse, a déjà contribué à la création du Comité de gestion financière des biens confisqués. Comité qui a exclu l'OECT. Raison pour laquelle, les experts comptables, au nom du président de l'OECT, demandent ainsi de mettre fin à leurs services en tant qu'administrateurs judiciaires, puisqu'ils se trouvent de plus en plus incapables de trouver des solutions aux difficultés des entreprises confisquées. Zied DABBAR La commission de confiscation est parvenue à saisir 510 biens immobiliers, 570 participations à des sociétés, 320 millions de dinars entre, portefeuilles et comptes-courants, et 191 voitures en plus de biens mobiliers précieux. Selon le président de la commission de confiscation, Néjib Hnene, la commission a confisqué 570 actions d'une valeur de 320 millions de dinars dans 570 sociétés touchant plusieurs domaines ainsi que 191 véhicules outre des yachts. La commission de confiscation a recensé 1000 sociétés et 800 biens immobiliers, en plus d'autres biens mobiliers et de grandes sommes d'argent domicilié dans la plupart des pays du monde. Or, selon les chiffres avancés par Salah Dehibi, premier vice-président de l'Ordre des Experts Comptables, la valeur des 350 biens confisqués avoisinent les 5 milliards de dinars. Chiffre à confirmer par le ministère de tutelle ou encore par ladite commission de confiscation.