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Chokri Belaïd, Lotfi Nagdh, Mohamed Brahmi : La barbarie banalisée ?
Publié dans Le Temps le 26 - 07 - 2013

Où en est-on après le meurtre de Mohamed Brahmi perpétré hier matin chez lui devant ses enfants ? La Troïka était encore en train de préparer sa conférence de presse sur un dénouement « heureux » de l'affaire Chokri Belaïd, à propos de laquelle l'actuel Ministre de l'Intérieur avait promis de bonnes nouvelles, quelques jours avant le mois de Ramadan !
A présent, le voilà avec un nouvel assassinat (probablement politique) sur les bras. Les choses se compliquent un peu plus maintenant tant pour le gouvernement que pour l'opposition. Cet attentat va probablement susciter de nouvelles accusations contre l'équipe dirigeante et contre le mouvement d'Ennahdha dont Mohamed Brahmi s'est révélé un farouche adversaire. Le défunt s'est, par ailleurs, illustré au sein de son parti Echâab, par sa ferme opposition au rapprochement avec le parti de Rached Ghannouchi. Il n'est donc pas exclu que ces positions radicales soient derrière l'attentat dont Brahmi a été tragiquement l'objet. Mais alors « qui a tué Mohamed Brahmi ? ». Qui a commandité son assassinat ? Est-ce un coup traître manigancé de l'intérieur d'Echaâb ou est-ce l'œuvre diabolique des mêmes assassins de Belaïd. Une chose est en tout cas sûre : c'est encore un homme de l'Opposition qu'on a abattu hier. Raison suffisante pour établir le lien entre le meurtre de Chokri Belaïd et celui de Mohamed Brahmi. Sauf que cette fois on ne peut, sans tomber dans le ridicule, avancer la thèse d'un coup « salafiste » comme ce fut le cas avec Chokri. Combien de temps va-t-on mettre désormais pour connaître les assassins de Brahmi ? Ces derniers auront-ils eux aussi le temps et les moyens suffisants pour échapper à la justice tunisienne et aller couler des années douces en terre étrangère ?
Alerte maximale
Nous voilà face à une nouvelle énigme qu'il ne sera pas non plus facile d'élucider. Mais le plus grave dans ce meurtre politique, le troisième de son genre en moins de six mois et le troisième en comptant l'assassinat de Lotfi Naqdh, c'est qu'il banalise encore plus gravement la violence politique sous nos cieux. La liquidation physique y est semble-t-il devenue un jeu d'enfants, notamment entre rivaux politiques ; et ceux qui en pâtissent sont surtout les personnalités qui ne bénéficient d'aucune protection rapprochée.
De quel Dialogue National parler alors lorsque l'insécurité atteint une telle cote d'alerte ? Peut-on encore croire à la possibilité d'un consensus national autour des questions cruciales touchant l'avenir du pays ?
Les menaces de procès et de représailles sanglantes contre les détracteurs de la « légitimité », la mise en examen de Tahar Ben Hassine qui sera interrogé le 13 septembre prochain, ne sont-ce pas là des feux verts pour les règlements de comptes arbitraires dignes des plus vieux westerns hollywoodiens ? L'heure est grave : cette fois, nulle fuite en avant ne sera tolérée !
L'assassinat de Mohamed Brahmi doit initier une nouvelle ère politique et de nouveaux rapports entre le Gouvernement et l'Opposition. Si l'enquête n'aboutit pas très vite à l'élucidation de cette nouvelle énigme, il y a lieu de craindre le pire pour la stabilité du pays.
La terreur ne peut pas s'installer comme seul langage entre les rivaux politiques.
Le sang avant les élections
En ce qui concerne les révélations sur le meurtre de Belaïd, elles doivent cette fois-ci éviter de désigner des boucs émissaires, il ne faut pas non plus qu'elles dégagent l'attentat de ses soubassements politiques ni qu'elles éludent les inimitiés entre le défunt et quelques uns de ses détracteurs connus. De plus, il faut qu'elles dénotent l'impartialité totale des enquêteurs. Et elles seront d'autant plus crédibles qu'elles n'épargnent pas les hommes des partis au pouvoir. Sans cela personne ne les prendrait au sérieux, ni n'aurait plus confiance dans la fameuse neutralité des ministères régaliens. D'ailleurs, cette confiance est mise à mal depuis au moins deux mois. Mais ne préjugeons de rien pour le moment, même si rien ne tranquillise tout à fait autour de nous. C'est terrible et désespérant en effet que de voir des Tunisiens abattus en plein jour, dans la rue, ou chez eux sans qu'on sache qui les a assassinés. A ce point, nos tueurs professionnels sont insaisissables et volatiles !
A ce point, notre police est impuissante face à leurs forfaits ! Non, nous n'y croyons pas ! En revanche, nous sommes convaincus que les enjeux actuels qui poussent au meurtre politique ont trait à la course enfiévrée pour le maintien ou l'arrivée au pouvoir. Cela n'augure rien de bon en prévision de la prochaine étape de la période transitoire. Nous ignorons encore la date des élections et déjà le sang coule de la manière la plus barbare. Peut-être que c'est justement la barbarie qu'on veut faire élire au prochain scrutin !


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