- Dénonciation générale - Grève générale décrétée par l'UGTT et appel populaire à la démission du gouvernement, de l'ANC et du Président de la République Choc. Consternation. Tristesse. Après l'assassinat de Lotfi Naguedh, et de Chokri Belaïd, un autre assassin vient endeuiller le pays. Mohamed Brahmi ancien secrétaire général du mouvement populaire, coordinateur du courant populaire et membre de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), a été assassiné hier vers midi 10 minutes devant chez lui à la cité La Gazelle, par un tir en rafale de 11 balles. D'après un premier témoignage de sa fille, les tueurs seraient deux personnes sur une moto de type « Vespa ». Il a été abattu devant sa famille horrifiée. Mohamed Brahmi a été transporté à l'hôpital Mahmoud Matri à l'Ariana où il a succombé à ses blessures. Né le 15 mai 1955 dans la région de Hachena, gouvernorat de Sidi Bouzid, a effectué ses études primaires à l'école 2 mars et l'école primaire d'Erramlia, puis il a étudié à El Meknassi et au lycée secondaire de la cité des jeunes de Gafsa et a obtenu son baccalauréat au lycée technique de Bizerte. Après la révolution, il a fondé le mouvement du peuple. Beaucoup de supputations et suspicions camouflent ce terrible crime. Avoir le temps qu'il faut pour décharger onze balles sur quelqu'un prouve que les pouvoirs publics censés protéger les citoyens n'arrivent pas à assumer cette sécurité requise. Ces mêmes pouvoirs publics qui devaient enquêter sur l'assassinat de Chokri Belaïd mettent un temps énorme pour révéler les résultats de leur enquête. Le pays est exposé à de graves défis. Mohamed Brahmi est connu pour son franc parlé. Il y a quelques mois, il a participé à une grève de la faim à l'Assemblée Nationale Constituante. Il a toujours eu un discours à la fois ferme et posé. Il n'a pas cessé d'exprimer ses positions contre la violence. Besma Khalfaoui, veuve de Chokri Belaïd prévenaient déjà que d'autres assassinats seront perpétrés. Elle a déclaré hier que « la Tunisie est en train de vivre le cauchemar du 6 février. Le ministère de l'Intérieur ne peut se désengager de la responsabilité. Encore une fois Ali Laârayedh qui affirmait que tout le monde est sécurisé, je revendique sa démission». Son compagnon de combat Mabrouk Kourchid a déclaré hier sur les ondes de MosaïqueFM que «la Tunisie a perdu un autre militant pour la démocratie, devant les membres de sa famille ». Le porte-parole d'Ettakatol Mohamed Bennour a présenté ses condoléances à la famille du défunt et au peuple tunisien et a qualifié cet acte de terroriste et de criminel et qui selon lui a été prémédité en cette fête de la République. Il a appelé les Tunisiens à s'unifier contre toutes les gens malintentionnées qui veulent nuire à la Tunisie et contre le terrorisme. Gilbert Naccahe intellectuel de Gauche, indépendant a écrit sur sa page facebook : « En tuant Mohemed Brahmi, ils n'ont pas seulement assassiné un militant, un opposant, un député à la constituante, ils ont déclaré la guerre à la république, plus encore, au peuple tunisien et à sa révolution démocratique et sociale. Ils ne passeront pas ! Ni eux, ni leurs complices actifs, ni ceux qui par leur silence ou leurs tergiversations après l'assassinat de Chokri Belaïd, ont rendu possible cet acte odieux. Le peuple se lèvera, et, cette fois, il ne cessera pas sa mobilisation jusqu'à ce que la vérité éclate, jusqu'à ce que les responsables directs et indirects soient punis. No passeran ! ». Mohamed Fadhel Mahfoudh, nouveau Bâtonnier a précisé que le Conseil de l'ordre des avocats va se réunir. « Les valeurs républicaines sont encore bafouées. La classe politique doit se réveiller. C'est le rôle de ceux qui nous gouvernent. Il y a des failles importantes ». Mohamed Jemour, secrétaire général adjoint du Parti des Patriotes Démocrates Unifié, a affirmé qu'il s'agit « de la deuxième catastrophe que la Tunisie connaît. Aujourd'hui c'est un deuxième assassinat abominable. Nous avons prévenu que d'autres assassinats suivraient. Le deuxième assassinat vient au moment où la Troïka connaît une crise comme au moment de l'assassinat de Chokri Belaïd. Nous exigeons la démission immédiate du Gouvernement. Bochra Belhaj Hmida, dirigeante à Nida Tounès a déclaré qu'il s'agit d'une « tentative d'assassiner la République. Il faut que les responsabilités soient définies. Ça rappelle les propos du Général Rachid Ammar. C'est un deuxième deuil, le jour de la fête de la République ». Toutes les forces politiques démocratiques et modernistes se sont réunies hier après-midi. Hamma Hammami porte-parole du Front populaire a appelé les Tunisiens à la désobéissance civile pacifique, jusqu'à ce que le Gouvernement, l'Assemblée Nationale Constituante et la présidence de la République tombent. Le Front populaire a appelé à une grève générale le jour de l'enterrement de Mohamed Brahmi. Ahmed Néjib Chebbi, leader du parti Al-Joumhouri, a appelé à la démission du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale Constituante. « On doit revenir à la situation qui a précédé les élections du 23 octobre, avec un gouvernement de Salut national qui dirige le pays durant 6 mois, jusqu'aux prochaines élections », dit-il. Une réunion a été tenue, hier après midi au siège de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) entre la Centrale syndicale, l'UTICA, le Conseil de l'Ordre des Avocats et la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme, les quatre organisations parrainant le dialogue national. Houssine Abbassi, secrétaire général de l'UGTT a déclaré que « l'opération est préméditée et mal intentionnée. C'est un message selon lequel la Tunisie connaîtra un bain de sang ». La commission administrative doit se réunir hier soir, à partir de 22 heures. On s'attend à ce que la grève générale soit décrétée le jour de l'enterrement du défunt. Hamadi Jebali, l'ancien chef du Gouvernement, a déclaré qu'il «s'agit du deuxième épisode d'un feuilleton horrible. La situation nécessite une position claire et un grand sursaut. Il y a une partie qui tient à ce que le pays plonge dans une période de turbulences ». Ennahdha a dénoncé le crime. Son président Rached Ghannouchi a déclaré que « c'est un abominable crime visant la Nation, la Démocratie, la stabilité de la Tunisie et sa transition démocratique. Son auteur veut que la Tunisie connaisse une période de perturbations ».