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Pour un audit intégral de la sécurité intérieure et extérieure du pays !
De la faillite d'un système :
Publié dans Le Temps le 28 - 07 - 2013


Par Khaled Guezmir
Le droit à la vie est certainement le premier fondement des droits de l'Homme tel qu'énoncés par toutes les religions du monde, par toutes les philosophies et par toutes les lois constitutionnelles depuis l'antiquité. C'est aussi la condition sine-qua-non du contrat social par lequel des citoyens acceptent des limitations à leurs libertés naturelles en contrepartie de l'acceptation d'une « autorité » transcendante de l'Etat et de son gouvernement qui auront pour première tâche et premier devoir de leur assurer la sécurité de leurs vies et de leurs biens. Les gouvernants tirent ainsi, leur légitimité première de ce contrat et d'un engagement juridique et moral de protéger la vie. John Locke, Docteur et philosophe anglais du 17ème siècle, auteur d'un essai célèbre sur le « gouvernement civil », l'un des initiateurs du « Bille Of Rights » britannique, première déclaration des droits de l'Homme des temps modernes avant même les Révolutions française et américaine, nie toute légitimité à un gouvernement qui ne protège pas les droits de l'Homme et surtout le droit sacré à la vie.
Tout le reste est verbiage politicien où la défaillance des gouvernants ne peut justifier leur incapacité à assurer la sécurité des citoyens. Que dire, alors, de gouvernements qui non seulement laissent faire des bandes du crime organisé au nom de la Religion, défier l'Etat et sa puissance publique, et disputer à ce même Etat l'exclusivité de la détention des moyens de la violence légale. La Tunisie est aujourd'hui, en passe et devenir le passage obligé du terrorisme islamiste jihadiste international et sa base arrière. Quelques milliers de pièces d'armes légères et même de logistique antichars et autres engins lourds selon les experts sont en circulation dans ce pays, hier verrouillé parfaitement par un système de sécurité presque infaillible, et capable de tenir tête à une armée. Ceci est d'autant plus plausible et réaliste, que ceux qui sont en possession de ces armes ont été formés et aguerris par leur participation à des conflits en Afghanistan, en Iraq, en Somalie, au Soudan et maintenant en Syrie et même en Egypte aux côtés des milices des intégristes radicaux égyptiens. Depuis le 23 octobre 2011 et la prise du pouvoir par les Islamistes, le gouvernement et sa centrale islamiste, la Nahdha, ont opté pour une politique de proximité et d'approche avec ces groupuscules jihadistes salafistes en espérant les « ramener à la raison » par le dialogue et l'intégration dans la culture de l'Islam modéré et tolérant. M. Ghannouchi dira que ce sont « nos enfants », et M. Ali Laârayedh du temps où il était au Ministère de l'Intérieur a voulu à plusieurs reprises leur donner une chance, mais sans succès palpable. Finalement il s'est avoué « vaincu » et finira par annoncer que la « confrontation » avec ces jihadistes extrémistes était inéluctable et sera irréductible. Mais tout cela est reste lettre morte.
Le Bilan aujourd'hui est lourd, très lourd, en matière de déceptions et de dérives successives : L'attaque de l'Ambassade américaine, les assassinats ciblés des leaders Lotfi Naguedh et Chokri Belaïd, le Chaâmbi, Bir Ali, etc…. toutes ces épisodes sanglantes sont restées impunies ou presque avec des condamnations dignes de la « correctionnelle » pour faits divers anodins et la libération de présumés coupables par la justice !
Jusque-là et malgré toutes ces accumulations de défaillances du gouvernement à traiter la question du terrorisme extrémiste islamiste, on espérait que les assassinats politiques de leaders de l'opposition démocratique allaient cesser et qu'ils ne pouvaient pas constituer une « politique » tendant à intervenir et à gérer le rapport des forces « civiles » sur la scène tunisienne. Mais, aujourd'hui la conviction générale et j'espère me tromper, c'est que l'assassinat du martyr M. Mohamed Brahmi avec cette agressivité inouïe, (14 balles), un jour du mois de Ramadan où « tuer » est interdit par les préceptes de l'Islam, ne laisse plus aucun doute sur la stratégie qui la soutend : Ou bien c'est l'Islam politique qui gouverne ou bien c'est le déluge et la déconfiture de l'Etat, ses institutions et ses lois.
Plus que jamais, ce qui est visé aujourd'hui avec des grosses complicités nationales et internationales même occidentales malheureusement, c'est de détruire l'Etat civil et démocratique né depuis la 2ème moitié du 19ème siècle, consolidé par l'indépendance nationale en 1956 et conforté par une Révolution pacifique pour la liberté et la dignité en Décembre 2010– Janvier 2011.
A aucune étape de ce parcours unique dans l'espace arabe et musulman, la question du « califat » ou de l'islamisation intégrale de la société aux normes du « califat » du Moyen-âge n'a été une revendication tunisienne. La Tunisie est musulmane à sa manière depuis 14 siècles avec un support académique de premier choix : La Zitouna et Sadiki, une synthèse heureuse et harmonieuse entre la modernité et l'identité. Tout ce modèle est aujourd'hui mis en question et la Nahdha avec « son » Ministère des affaires religieuses, son aile dure qui prône l'intégrisme intégral, le nouveau Mufti de la République qui annonce bien des couleurs semées de « noir » du Wahabisme rétrograde, en assume la pleine responsabilité dans la fracture sociale et culturelle du peuple tunisien uni depuis Carthage. Pour revenir enfin à la sécurité, il n'échappe à personne que la faillite est presque annoncée, indécente et honteuse, pour un appareil qui était l'un des plus performant du monde depuis feu Taïeb M'hiri grand Ministre fondateur et auteur de la tunisification du Ministère de l'Intérieur à l'aube de l'indépendance.
Aujourd'hui, on est sidéré de voir que les membres d'un commando criminel jihadiste qui a tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi court toujours, défiant les frontières, devenues perméable depuis la guerre en Libye impuni et protégé par des forces occultes et agissant de jour et de nuit comme un poisson dans l'eau en terre conquise et soumise à l'Etat « parallèle » !
Il est d'une très grande urgence d'opérer un « audit » intégral et sans concession avec un appel à toutes nos expertises présentes et passées qui sont à la retraite pour remettre à niveau l'appareil sécuritaire national et le doter des moyens logistiques et humains capables de porter son efficacité au plus haut point.
Encore faut-il qu'il y ait une volonté politique réelle du gouvernement… mais là c'est toute une autre histoire énigmatique que seule l'Histoire dira un jour !
Dieu, protégez la Tunisie !


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