La guerre des égos est repartie de plus belle entre Tarek Dhiab et Wadii Jarii après le fiasco de la sélection nationale en éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. Le ministre de la jeunesse et des sports jouit actuellement le beau rôle, lui qui était l'un des grands adversaires de la nomination de Nabil Maaloul à la tête de la sélection nationale. Tarek Dhiab a indiqué dans ce sens que les membres de la Fédération Tunisienne de Football ont failli à leurs tâches, d'où le devoir de reconnaître leurs erreurs et de démissionner. Or, Wadii Jarii tient lui toujours à rappeler qu'il est élu, tout comme les membres de la FTF, et que seule la FIFA pourra les destituer. Il rappelle aussi le manque de moyens mis à la disposition des différentes sélections nationales par le ministère des sports ce qui a conduit en partie à l'échec des seniors. L'élimination de l'équipe nationale de football du Mondial du Brésil a été accueillie avec un mélange d'amertume et de consternation par toutes les couches de la population tunisienne. Les responsables de cet échec (staff technique et fédération) ont été invités à rendre des comptes en présentant leurs excuses et à se décharger de la mission qui leur a été confiée par les clubs. Mais là où le bâts blesse, ce sont les accusations réciproques et tiraillements (ministère et fédération cette fois-ci) entendues lundi soir sur les plateaux de deux chaînes de télévision et tout le long de la journée sur les ondes de la totalité des radios nationales. L'issue de la crise n'est pas pour demain Les interventions du ministre de la Jeunesse et des Sports et du président de la FTF sont venues confirmer à tous que l'issue de la crise (c'en est bien une) n'est pas pour bientôt. En effet, nous avons connu Tarek Dhiab comme joueur discipliné sur le terrain, fair play avec une seule expulsion tout le long de sa carrière pour un geste qu'il a vivement regretté contre l'Etoile SS. Nous l'avons également connu comme président de club (ASAriana) à travers ses prises de position pondérées comme nous avons tellement apprécié ses analyses pertinentes sur les plateaux de la chaîne qatarie. Mais nous avons eu toutes les peines du monde à reconnaître Taek Dhiab, le ministre, à travers toutes ses interventions du lundi dernier. Nous comprenons son amertume après l'humiliante élimination de l'équipe nationale, une élimination qu'il a prédite dès la désignation de Nabil Maaloul en qualité de sélectionneur. Mais pas au point de s'en prendre directement aux composantes de toutes une structure en l'occurrence la fédération et, surtout à son président, dans des termes peu élégants qu'il est inutile de rappeler. Nous sommes plus que convaincus que l'intervention du ministre ne va pas acculer Wadii Jéry à présenter sa démission. Pour deux raisons : - Primo : le président de l'instance fédérale jouit de la couverture de la FIFA qui interdit l'intervention du politique dans le football. La « Tutelle » ne sera donc pas en mesure de le congédier au risque d'interdire aux équipes tunisiennes toute participation aux compétitions internationales. - Secundo : l'actuel gouvernement est vraisemblablement sur le départ, facteur qui incitera Wadii Jéry à miser sur la durée pour rester en place. L'appel du CNOT A moins que les instances sportives actuellement en litige ne tiennent compte de l'intervention du CNOT qui appelle à dépasser la crise engendrée par l'élimination de la Tunisie du Mondial du Brésil. Un appel lancé à « tous les acteurs sportifs pour travailler de concert en vue de trouver les solutions adéquates à travers une évaluation exhaustive à même d'instaurer une nouvelle vision du sport ». Reste, néanmoins, à savoir si, à travers le mot « sport », le CNOT fait allusion à toutes les disciplines sportives donc à toutes les fédérations ou au football uniquement. Et là tout n'est pas parfait dans d'autres fédérations nationales sportives. Le CNOT a, également, saisi l'occasion pour faire part de « sa disposition à réunir la famille élargie du sport tunisien en vue de trouver une issue à la crise actuelle et élaborer une stratégie à long terme pour une réforme globale et radicale du secteur ». Cela reflète parfaitement le paysage prévalant dans la Tunisie de la post révolution où les tiraillements se produisent à tous les niveaux.