Nasreddine Shili a comparu hier en état d'arrestation, devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Tunis, aux fins d'être jugé dans l'affaire du jet d'œuf contre le ministre de la culture. Il peut encourir une peine allant jusqu'à 7 ans de prison, eu égard aux chefs d'inculpation pour lesquels il est poursuivi, et qui sont : la préméditation d'actes de violence, le trouble à l'ordre public. Dès huit heures du matin, plusieurs personnes venues soutenir l'intéressé se sont attroupées devant le palais de Justice à Bab-Bnat , scandant des slogans en faveur de la liberté d'expression et brandissant des banderoles portant sa photo et sur lesquelles on pouvait lire : Liberté à Nasreddine Shili. Absence de l'intention délictuelle Les avocats de la défense, ont été unanimes à affirmer qu'il y a absence d'intention délictuelle de la part de leur client. Il en va de même pour le caméraman, qui s'est contenté de prendre la scène du jet d'oeuf, de manière spontanée et sans connaissance préalable de la réaction de Nasreddine Shili. En tout état de cause, les accusations pour lesquelles comparait leur client ne sont pas applicables aux faits de l'espèce, ont encore soutenu les avocats de la défense. D'autant plus que l'un des éléments de l'infraction fait défaut, à savoir l'élément moral, étant donné l'absence de toute intention délictueuse en l'occurrence. Nasreddine Shili voulait tout simplement exprimer son opinion, et s'adressait au ministère et non à la personne du ministre. C'est une réaction semblable à celle de jet de tomate au théâtre contre des acteurs. Les avocats ont demandé pour toutes ces raisons l'acquittement pur et simple de leur client. A l'heure où nous mettions sous presse, le verdict n'a pas été encore prononcé.