Il n'était pas présent lors de la belliqueuse conférence de presse d'Ennahdha et tout porte à croire que l'aile dure et les Apparatchiks du «Mouvement» souhaitaient qu'il en fût ainsi. A l'évidence, et c'est même plus qu'une probabilité : c'est une évidence, Rached Ghannouchi voit se retourner contre lui un véritable front du refus. Même la présence de son gendre, Rafik Abdessalem, à la conférence de presse, n'atténue pas la suspicion autour de cette absence qui n'était pas voulue par le leader du Mouvement. Il est clair que sa politique de la main tendue n'est pas pour satisfaire les tribuns autour de lui. L'aile dure prend, donc, le dessus sur les modérés et cela fait que Rached Ghannouchi est dans un processus de «délégitimisation» après avoir connu la gloire de la « béatification ». Revers de médaille qu'impose un contexte de dissensions, de conflits de générations et de conflits d'intérêts au sein du premier parti du pays. Maldonne pour l'Etat, donc. Jours sombres pour la démocratie que les ultras, tétanisés par leurs privilèges et l'ivresse du pouvoir, essaient d'étouffer dans l'œuf. La transition démocratique «réussie» de la Tunisie, la «démocratie naissante» qui en finit avec l'exception arabe (un monde arabe viscéralement agrippé à ses relents totalitaires), eh bien, toute cette description paradisiaque qu'ont exposée, avec une rare effronterie, les conférenciers d'Ennahdha, est un leurre. Nous pensions, naïvement, à un certain moment que le métabolisme du pays était suspendu au seul mouvement des lèvres de Rached Ghannouchi. Oui, mais, c'était avant. Car, aujourd'hui, le leader d'Ennahdha est sommé de se taire, accusé de traitrise pour avoir été voir Béji Caïd Essebsi, en France, et de s'être laissé aller à des envolées lyriques sur Nessma. Il n'en fallait pas davantage pour que les Lourimi, les Atig, les Jelassi et les Ellouze décrètent la rédemption sur fond de rappel à l'ordre. Pour autant, Ennahdha fait, aujourd'hui, le constat d'une véritable déconfiture et c'est ce qui inquiète principalement ses suppôts. Il s'agit de privilèges, de trafic d'influence et, pour tout dire, il s'agit aussi de beaucoup d'argent. Les financements occultes, dont principalement, ceux qui viennent du Qatar, en sont le nœud gordien. Le «Mouvement» n'acceptera pas que tous ces privilèges pour « la postérité » et la permanence absolue au pouvoir soient dilapidés par les épanchements démocratisants de Rached Ghannouchi. Un Ghannouchi de plus en plus isolé et qui est en passe de devenir l'otage de ses compagnons d'armes tout autant que de ses enfants spirituels. Raouf KHALSIIl n'était pas présent lors de la belliqueuse conférence de presse d'Ennahdha et tout porte à croire que l'aile dure et les Apparatchiks du «Mouvement» souhaitaient qu'il en fût ainsi. A l'évidence, et c'est même plus qu'une probabilité : c'est une évidence, Rached Ghannouchi voit se retourner contre lui un véritable front du refus. Même la présence de son gendre, Rafik Abdessalem, à la conférence de presse, n'atténue pas la suspicion autour de cette absence qui n'était pas voulue par le leader du Mouvement. Il est clair que sa politique de la main tendue n'est pas pour satisfaire les tribuns autour de lui. L'aile dure prend, donc, le dessus sur les modérés et cela fait que Rached Ghannouchi est dans un processus de «délégitimisation» après avoir connu la gloire de la « béatification ». Revers de médaille qu'impose un contexte de dissensions, de conflits de générations et de conflits d'intérêts au sein du premier parti du pays. Maldonne pour l'Etat, donc. Jours sombres pour la démocratie que les ultras, tétanisés par leurs privilèges et l'ivresse du pouvoir, essaient d'étouffer dans l'œuf. La transition démocratique «réussie» de la Tunisie, la «démocratie naissante» qui en finit avec l'exception arabe (un monde arabe viscéralement agrippé à ses relents totalitaires), eh bien, toute cette description paradisiaque qu'ont exposée, avec une rare effronterie, les conférenciers d'Ennahdha, est un leurre. Nous pensions, naïvement, à un certain moment que le métabolisme du pays était suspendu au seul mouvement des lèvres de Rached Ghannouchi. Oui, mais, c'était avant. Car, aujourd'hui, le leader d'Ennahdha est sommé de se taire, accusé de traitrise pour avoir été voir Béji Caïd Essebsi, en France, et de s'être laissé aller à des envolées lyriques sur Nessma. Il n'en fallait pas davantage pour que les Lourimi, les Atig, les Jelassi et les Ellouze décrètent la rédemption sur fond de rappel à l'ordre. Pour autant, Ennahdha fait, aujourd'hui, le constat d'une véritable déconfiture et c'est ce qui inquiète principalement ses suppôts. Il s'agit de privilèges, de trafic d'influence et, pour tout dire, il s'agit aussi de beaucoup d'argent. Les financements occultes, dont principalement, ceux qui viennent du Qatar, en sont le nœud gordien. Le «Mouvement» n'acceptera pas que tous ces privilèges pour « la postérité » et la permanence absolue au pouvoir soient dilapidés par les épanchements démocratisants de Rached Ghannouchi. Un Ghannouchi de plus en plus isolé et qui est en passe de devenir l'otage de ses compagnons d'armes tout autant que de ses enfants spirituels.