Les évènements, en fait, se sont succédé et les rencontres avec les responsables également. Sauf que là nous sommes devant une évidence : la non satisfaction des revendications légitimes de ses demandeurs. Cette fois ce sont les étudiants de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis (FSJPST) qui n'ont pas été réparés dans leur droit et le principal responsable dans cette affaire est bien évidemment le ministère de tutelle qui une fois de plus a failli à ses responsabilités. On commencera par le commencement pour élucider une affaire déclenchée par des étudiants de l'UGTE ayant exprimé au début de la semaine leur désarroi face à une situation qui ne peut plus durer. Mardi dernier les étudiants qui ont manifesté au siège de la FSJPST revendiquaient essentiellement « l'annulation de la circulaire du 3 mai 2013 qui empêche les étudiants de passer les matières optionnelles pendant la session de contrôle et stipule le calcul de la moyenne sur la base des sessions principale et de contrôle ». Selon Mohamed Khalfaoui, le porte-parole du sit-in « cette circulaire est l'une des répercussions du système LMD qui fait encore des siennes. Et on ne peut plus garder sous silence la souffrance des étudiants qui ne peuvent plus se retrouver dans un volume de matières ingérables. Nous demandons à ce que la meilleure moyenne des deux sessions principale et de contrôle soit calculée. » D'autres revendications ont fait l'objet de ce sit-in. Elles touchent notamment au versement de la bourse universitaire, les sit-inneurs revendiquent l'allègement des critères de son obtention en l'accordant aux étudiants redoublants ayant obtenu une moyenne supérieure à 8 pour 20. Le repas universitaire Quant au repas universitaire et même si la question semble consommée, elle n'a pas été jusque-là résolue puisque et toujours selon notre interlocuteur « le ministère de tutelle n'a pas respecté l'accord conclu entre l'organisation et l'autorité de tutelle concernant le repas universitaire qui devrait être servi chaud dans les facultés qui se situent loin des restaurants universitaires à l'exemple de la FSJPST, l'IHEC et l'ISI de l'Ariana. » Mohamed Khalfaoui cite l'exemple du restaurant universitaire de la Cité Omrane supérieur qui reste jusque-là fermé en raison des travaux. Mercredi après-midi. On passera par la suite à l'épisode du sit-in en face du ministère de l'enseignement supérieur. Les responsables du ministère informent les sit-inneurs que le problème du repas universitaire sera résolu sous peu, même si les étudiants militants de l'UGTE restent sceptiques sur la question. « Nous ne sommes pas sûrs que le ministère de tutelle honorera ses engagements. Mais nous le prenons sur parole cette fois. », nous dit Mohamed Khalfaoui qui nous explique que ce jour-là ils n'ont pas obtenu satisfaction à leur demande d'annuler la circulaire du 3 mai 2013. Raison pour laquelle ils ont décidé le jour même de rester au siège du ministère pour protester. Pour y répondre les forces de l'ordre se sont intervenus et n'ont pas lésiné sur aucun moyen pour lever le sit-in par la force. Coup de bâtons, coups de poings et j'en passe. Les sit-inneurs dont Rached Kahlani le secrétaire général de l'UGTE et Tayssir Bourguiba ont été sauvagement agressés ce jour-là. Jeudi matin. Les militants de l'UGTE ont répondu à l'appel de l'organisation pour se rassembler devant le ministère de l'Enseignement supérieur et manifester contre la levée du sit-in estudiantin par la force. Les cours à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis sont interrompus. Les étudiants sont en grève en raison d'une situation qui s'empire et sont en colère face à une administration toujours apathique et un ministère de tutelle renouant sans état d'âme avec les vieilles pratiques de l'ancien régime. Vendredi matin, les étudiants de la FSJPST ayant passé la nuit à la faculté se disent déterminés à militer jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Eh puis à propos … Fadhel Moussa le doyen de la faculté n'a pas donné signe de vie jusque-là… Qui a dit que les choses changeront avec la Révolution ?