C'est le cas de le dire dans la mesure où l'Espérance ST n'a guère été à la hauteur de sa réputation tout le long de sa campagne africaine et notamment depuis le coup d'envoi de la phase des poules de la ligue des champions. La leçon de Garoua n'a pas été retenue Tout au long des six rencontres qu'elle a disputées, ses joueurs sont maintes fois passés à côté de la défaite et s'ils sont parvenus à aligner cinq victoires d'affilée, ils le doivent en grande partie à leur gardien Moez Ben Chérifia. L'unique fois où l'équipe de Bab Souika a allié le résultat à la manière, ce fut le samedi 21 septembre à Garoua. Ce jour là, l'Espérance s'est présentée contre Coton Sport avec 13 joueurs, sans les ¾ de son effectif c'est-à-dire sans ceux que l'on qualifiait, à tort ou à raison, de joueurs incontournables et sans l'entraîneur en chef Maher Kanzari. Les Naouara, Hosni, Mbarki, Jouini, Gharsallaoui, Akaïchi…ont ramené une probante victoire face à cette équipe camerounaise qui a tenu en échec Al Ahly au Caire même dimanche dernier. Une suite de désillusions Il est toujours facile de critiquer quand on est en position de force mais nous n'avons pas manqué de dénoncer les dysfonctionnements relevés toutes les fois que la situation nous l'imposait en dépit des victoires plutôt peu convaincantes remportées pendant la phase des poules. Le mal ne datait pas depuis le coup d'envoi de cette même phase des poules marquée par une défaite d'entrée contre les Angolais de Libolo et clôturée par une frustrante élimination dans l'enceinte même de Radès. Dans la mesure où l'Espérance ST avait déjà perdu un championnat et une coupe de Tunisie, à chaque fois, dans les mêmes circonstances : en fin de match et sur des balles arrêtées. Trois objectifs aussi important l'un que l'autre en l'espace de quelques mois, ce n'est guère dans les traditions de l'équipe de Bab Souika. Ce n'est pas encore à la mesure des sacrifices financiers consentis pour bâtir une équipe appelée à aller de l'avant et à conforter son image de marque à travers ses sacres de toutes ces dernières années. Ils ont tous été hors sujet Une équipe, quelle que soit la qualité de son effectif, peut connaître une période creuse mais pas pour une durée indéterminée avec en toile de fond la piètre prestation de samedi dernier. Car tout compte fait, Orlando Pirates n'est pas cette équipe que certains ont vite fait de qualifier de citadelle imprenable. Ce sont les joueurs de l'Espérance ST qui ont facilité la tâche des Sud Africains à travers une prestation tout le long de laquelle ils ont été totalement hors sujet à quelques rares exceptions près : Ben Chérifia, S. Derbali et Ragued ne pouvaient à eux trois compenser la léthargie affichée par le reste de l'équipe. Maher Kanzari schizophrène ? Nous ne sommes pas là pour dire ce que Maher Kanzari aurait dû faire pour éviter le flop de samedi dernier. Mais on ne laisse pas Mhirsi et Gharsallaoui entre autres sur les gradins comme il n'est pas normal que l'on fasse entrer en fin de match Akaïchi et Jouini d'autant plus que Harrisson Afful est hors sujet depuis belle lurette et que Ndjeng tarde à retrouver ses repaires. Quant à Darragi, Chemmam, Aouadhi, il vaut mieux ne pas en parler. Nous ne pouvons terminer sans aborder cette réflexion d'après match émanant de Maher Kanzari qui a constitué à dire que l'Espérance a été la victime de son public qui a mis beaucoup de pression sur les joueurs et notamment sur Darragi et Ndjeng. C'est ce qu'on appelle la schizophrénie définie comme suit par le Larousse : « conduite paradoxale, perte avec la réalité », un autisme en quelque sorte. Dans un passé très récent, Maher Kanzari a condamné à moult reprises le huis clos imposé dans nos enceintes sportives, une mesure qui, selon lui, ne fait que pénaliser l'Espérance ST. Allez chercher la raison de cette volte face.