Nidaâ Tounès et son leader charismatique M. Béji Caïd Essebsi ont été rappelés hier sur terre par le « Dialogue national pour confirmer l'adage universel : « Dieu gardez-moi de mes amis... mes ennemis je m'en charge ! » En effet un vote (au nom de quoi et de quelle légitimité !) des partis du dialogue national dont certains, gonflés et sur dimensionnés n'apparaissent même pas dans les sondages, a décidé de donner la priorité aux élections législatives, en taclant au passage si Béji et son parti, à la régulière, en apparence, puisqu'ils comptaient sur les présidentielles, où l'ancien premier Ministre a une bonne longueur d'avance pour ouvrir la voie aux législatives. Comme quoi toutes les approches discrètes et moins discrètes avec la Nahdha auront parfaitement prouvé qu'elles n'ont, en rien, servi le Nidaâ Tounès, bien au contraire ! La Nahdha manœuvre parfaitement à son habitude ! Elle s'est servie du parapluie de Béji Caïd Essebsi pour passer la tempête et le creux des vagues desderniers mois pour refaire surface, comme si de rien n'était, et imposer sa stratégie propre. Le parti islamiste donné perdant aux présidentielles faute de candidature crédible, même dans sa périphérie de l'ancienne Troïka, compte sur les législatives où il est stable autour de 25% des intentions de vote, pour peser à nouveau au parlement et faire vivre à ce pays une nouvelle ère « troïkite » bien méritée ! Les peuples ont toujours les gouvernants qu'ils méritent ! N'est ce pas ! Ceci dit Nidaâ Tounès pourrait rebondir mais à quelques conditions essentielles. D'abord se dire « à quelque chose malheur est bon ». Maintenant, que ses troupes et cadres sont au pied du mur, il faut stopper les agitations et récréations internes, autour de qui fait quoi, pourpasser aux choses sérieuses à savoir engager la mobilisation et la préparation intensives des prochaines élections, pour les gagner sur le tapis et pas seulement dans les sondages. Par ailleurs le peuple de Nidaâ Tounès et de ses élites, doivent comprendre une fois pour toutes, qu'ils doivent compter sur eux mêmes sans attendre l'aide de qui que ce soit et spécialement la Nahdha ! Nous disons cela, parce que les derniers mois où l'on a laissé entendre qu'il pourrait y avoir un « compromis » ou même une « alliance » entre le Nidaâ et la Nahdha avec un partage des pouvoirs exécutifs et législatifs, ont constitué un véritable revers pour ne pas dire un désastre dans la stratégie du Nidaâ, qui a failli démobiliser ses troupes et faire croire au père Noël ! LaNahdha dans sa structure idéologique permanente ne lâchera rien aussi bien sur le court et moyen terme que sur le long terme, où elle joue la construction d'un nouveau modèle de société totalement différent au niveau des valeurs et des comportements sociaux et politiques de celui du Nidaâ qui lui se réclame de tout l'héritage culturel, social et politique de notre pays depuis Carthage jusqu'à Bourguiba et Hached ! Par conséquent faire croire que la Nahdha « lâcherait » la présidence à Béji, pour avoir en échange une force crédible au parlement et même reconduire le futur gouvernement comme à « l'âge » de la défunte Troïka, c'est tout simplement jouer au « Loto politique » avec un sur un million de chances de réussite. Les amateurs du Loto vous le diront ! La bonne stratégie pour le Nidaâ, à notre humble avis, c'est d'affirmer ses valeurs sans ambigüité mais aussi ses « alliances » afin de les encourager eux aussi à se battre solidairement aux prochaines élections pour un modèle de société qui réaffirme l'identité tunisienne et rejette le « Bazar » et l'invasion orientale, celle là même, qui a décomposé l'Iraq, la Syrie, la Libye et faillit emporter l'Egypte. Jouer la subtilité dans le sens de ce qu'affirmait énigmatiquement feu Haouari Boumédiene président algérien quand il disait « les Tunisiens sont (trop) subtiles », (je souligne le « trop »), c'est tout simplement faire le lit de la Nahdha qui a largement profité de cette période de flottement des six derniers mois pour démobiliser ses adversaires leurscadres et leurs troupes. Nidaâ Tounès et ses alliés de la même famille idéologique, n'ont plus le droit à l'erreur. La Tunisie l'a payé cash le 23 octobre 2011... C'est ou vaincre on se ranger... La Nahdha qui triomphe au dialogue national à travers «ses» partis périphériques, ne leur a pas laissé le choix.... Et c'est peut-être tant mieux ! Le temps des responsabilités a bien sonné ! K.G.