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Baromètre: Prédicateurs et éboueurs à l'approche de Ramadan.. «Les mains sales»
Publié dans Le Temps le 22 - 06 - 2014

Vendredi dernier, nous avons écouté de bout en bout le prêche de l'imam d'une mosquée d'El Ouardia ! Son sermon retint notre attention d'abord par son sujet qui en apparence n'inspirait pas la moindre appréhension comme c'est le cas dans d'autres lieux de prière « échappés encore au contrôle du Ministère des affaires religieuses » : l'imam prodiguait à renfort de redondances et de lapalissades des recommandations pour observer un jeûne exemplaire. Mais sur les trente minutes que prit son prêche, il y avait près de la moitié qu'il consacra à déconseiller les soirées au café, ou devant la télé et ses nombreux feuilletons « osés ». Selon lui, il ne faut s'abandonner qu'aux prières età la récitation du Coran. Ce n'est pas de terrorisme « classique » qu'il est question là, mais quand on interdit au jeûneur de se distraire après plusieurs heures d'abstinence, on n'est pas très loin d'une forme étrange de terrorisme. D'autre part, un tel discours inquisiteur va complètement à l'encontre de la valeur du travail honorée par l'Islam authentique : les cafés, fermés le jour, pendant le mois saint, ne doivent donc pas ouvrir la nuit non plus ? Doivent-ils se transformer en lieux de culte pour y accomplir les prières des « tarawih » ? Et les chaînes de télévision, faut-il les obliger à diffuser de jour comme de nuit, les programmes religieux et les prières dans les mosquées ? Des milliards et des milliards de dinars sont investis afin de diversifier les émissions ramadanesques nocturnes, des milliers d'artistes et de techniciens ne trouvent de vrai travail durable que durant ce mois du jeûne, la plupart des comédiens attendent le mois de ramadan pour dénicher un rôle ou pour sauver leur saison par une prestation remarquée. Et des millions de Tunisiens et de Tunisiennes, épuisés par le jeûne, les tâches ménagères, la chaleur préfèrent passer leurs soirées à la maison autour d'un thé et de douceurs locales devant le petit écran. Dehors, les jeunes ne font pas que se prélasser sur les terrasses des cafés, nombreux d'entre eux (et d'entre elles) travaillent pour gagner leur vie et pour ne mendier leur pain quotidien à personne. Leurs familles respectives dépendent entièrement ou en partie de leurs salaires souvent maigres pour joindre les deux bouts. Au lieu d'inciter au travail, cet imam appelle à une forme d'immobilisme total et à l'improductivité désastreuse au nom d'une morale islamique qu'il a inventée lui-même ou qu'on lui a inculquée dans ses « écoles » intégristes rétrogrades.
Drôle de conception de la propreté
Voilà un exemple de mosquées apparemment contrôlées, mais où l'on prêche le jihad pour la non créativité, et contre le loisir et la distraction. Cela cache un projet sociétal répressif à l'extrême, et au sujet des programmes de télévision que l'imam d'El Ouardia prône, on flaire son goût prononcé pour ces chaînes qui ne diffusent à longueur de journée que des psalmodies du Coran, que des conférences de dangereux prédicateurs, que des retransmissions de meetings sunnites ou chiites, que des reportages sur les rites sur les lieux saints, et pour changer un peu des dessins animés douteux sur la création du monde et sur l'histoire des grands prophètes et des saints de l'Islam. D'ailleurs, certaines de nos chaînes tunisiennes ont déjà intégré quelques émissions de ce genre dans leurs programmes, et nous ne pensons guère qu'elles le font par piété et dévotion !!! Pour revenir à la mosquée d'El Ouardia, et lorsque l'imam prononçait son prêche, il y avait tout autour du lieu des sacs de poubelles entassés et éparpillés qui enlaidissaient le décor ; les agents municipaux n'étaient pas passés par là depuis mercredi dernier. N'était-ce pas là un bon sujet de prêche utile et édifiant : le prophète Mohammedconsidérait la propreté comme une marque de foi sincère, or, ce que nous voyons souvent parmi les fidèles qui font leurs prières dans les mosquées, c'est qu'ils y vont avec les habits du travail, avec la sueur de la journée, l'odeur de la cigarette et bien d'autres signes dénotant soit d'un manque flagrant d'hygiène, soit une négligence totale et habituelle de la mise alors qu'en principe, le prieur va à la mosquée pour une « rencontre exceptionnelle » avec son Créateur ! Il suffit à ce propos de comparer les musulmans et les chrétiens lors des prières du vendredi pour les premiers et le jour de la messe pour les seconds. Chez nous, on croit être propre devant le Seigneur en accomplissant des ablutions expéditives et en enlevant ses chaussures à l'entrée dela mosquée! Ridicules, non ?
Incurie et « sales » manœuvres
Loin des mosquées, la propreté et les bonnes conditions d'hygiène ne constituent pas non plus des règles de base en Tunisie, terre d'Islam ne l'oublions pas : l'autre jour, à l'entrée d'une clinique de renom, nous avons déploré l'incurie totale dans laquelle était abandonné le jardinet de l'hôpital privé. Dieu sait pourtant qu'on gagne beaucoup d'argent dans de telles cliniques cossues ! Dans les administrations privées, dans les bureaux, dans les tribunaux, dans les municipalités, dans les stades, dans les salles de spectacle, on n'attache que très peu de prix à l'ordre, à la bonne organisation et bien sûr à la propreté ! Ne parlons pas de « propreté des mains », parce que-là tous les détergentsdu monde ne viendraient pas à bout des « mains sales » du pays. Ces mains sales qui déjà sont prêtes à prendre ou à reprendre le pouvoir à l'occasion des prochaines élections. On soupçonne dernièrement Ennahdha de jouer un « sale tour » pour désigner un président consensuel : signe que même un parti politique « qui connaît Dieu et le vénère » n'est pas digne de confiance ! Quelque chose se mijote entre Nahdha et Nida, allez savoir qui est derrière la « sale manœuvre » !
Experts en défiguration
Il nous faudrait aussi parler d'argent sale, et il en circule pas mal autour de nous ces derniers jours ; de sale temps puisqu'une bonne partie de nos récoltes a été ravagée par les précipitations ou la chute de grêlons. Et ces examens de fin d'année qui ne se sont pasdéroulés proprement ; et ces plages polluées dont on ne nomme que très peu, de peur de pourrir l'été touristique tunisien. Toute une culture de la propreté nous fait à tous affreusement défaut : et nous osons après cela nous comparer aux Suisses, aux Allemands et aux Japonais ! Nous venons de lire sur face book la complainte d'une collègue qui déplore les immondices qui enlaidissent le centre-ville de Sousse, la Perle du Sahel ! Ah là ! Pour défigurer nos perles, nos sites les plus beaux, nos monuments les plus prestigieux, pour salir l'image du pays, pour ternir son passé et son présent, ses grands hommes et ses grandes réalisations, nous sommes devenus, nous autres Arabes et Musulmans, des experts reconnus mondialement ! Attendons de voir les ingéniositésdont ils vont nous gratifier prochainement, dans quelques jours, au mois de Ramadan, mois de la foi, de la sainteté et de la pureté ! Il est même inutile d'attendre ce délai, nous en avons déjà les signes précurseurs un peu partout dans les pays du Printemps arabe, où tout se « lave » dans le sang et la violence ! Ainsi fonctionnent les « laveries » en Irak, en Syrie, en Libye, en ce moment, mais les taches peuvent nous éclabousser ici en Tunisie !


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