Tout compte fait et jusqu'à nouvel ordre, les Tunisiens peuvent souffler un tantinet. Ils n'auront pas à supporter, telle qu'envisagée deux mois plus tôt, une nouvelle et malvenue augmentation des prix des hydrocarbures à partir du 1er juillet 2014. Il semble que la force de frappe de la centrale syndicale ait été déterminante. Rappelons que le syndicat a opposé son niet absolu quant à l'ajustement à la hausse des prix des produits de base dont les prix à la pompe et la levée des subventions sur certains produits alimentaires. Ainsi et dans un geste d'apaisement social, le gouvernement Jomâa décide de surseoir rien que momentanément à certaines décisions et mesures à la fois douloureuses et indispensables dont l'augmentation des prix des produits pétroliers. Kamel Bennaceur, ministre de l'Industrie a déclaré que la question de l'ajustement a été renvoyée à une date ultérieure et que la décision reste tributaire de l'évolution de la situation sécuritaire en Irak et les tensions géopolitiques qui sévissent dans la région en général. Il a indiqué que les autorités vont suivre avec vigilance l'évolution de la situation au cours des 3 à 6 mois prochains avant de se décider. A souligner que les prévisions budgétaires tournent autour d'un cours de baril autour des 110 dollars. Or les cours du pétrole flambent depuis l'éclatement des tensions en Irak. Même si les primes de risques se ont diminuéces derniers jours, le risque d'une récidive n'est pas à écarter. « Les cours du brut avaient flambé mi-juin, grimpant jusqu'à leur niveau le plus élevé depuis neuf mois (à 115,71 dollars pour le Brent et 107,73 dollars pour le WTI) et ce en réaction à l'offensive fulgurante des insurgés sunnites en Irak. « Selon les analystes de la Société Générale, la situation pourrait déboucher sur une guerre civile sectaire, entraînant des interruptions de production modérées (jusqu'à 500.000 barils par jour). De telles perturbations de l'offre irakienne pourraient faire épisodiquement grimper le Brent de 10 dollars, pour atteindre une fourchette de 120-125 dollars le baril, d'après ces analystes », rapporte le site spécialisé dans le cours du baril. Selon ces prévisions, les risques d'un ajustement à la hausse des prix nationaux des hydrocarbures ne sont pas à écarter. Tous les signes clignotent au rouge et il n'y aura pas d'échappatoire. Outre les besoins budgétaires pressants, l'indexation des prix locaux aux cours internationaux dictera tôt ou tard cette hausse contraignante jusque-là suspendue pour des raisons sociales et politiques.