Encore une fois des sans loi ni foi ont frappé fort. Encore une fois la terreur était au rendez vous. Cinq jeunes hommes, quatre militaires et un civil viennent de quitter ce monde de la manière la plus atroce, et toutes nos pensées accompagnent leurs familles et leurs proches et amis dans ces pénibles circonstances. En ces moments graves et douloureux, nous tenons à exprimer notre sincère compassion à tous, et partageons leur deuil. Ce qui nous fait le plus mal, c'est que nos montagnes semblent devenir des ‘landmines'. La présence des mines anti -personnels ou artisanales, est synonyme de danger quotidien et permanent pour les citoyens et constitue un obstacle au développement des activités humanitaires et socio-économiques des régions où elles sont plantées. Elle empêche l'exploitation des surfaces agricoles, des pâturages, des points d'eau... On ne doit pas être étonnés qu'une fois, peur, phobie et affolement installés dans les esprits, cela aille jusqu'à la génération d'un phénomène d'exode vers les villes, car on s'y sent plus en sécurité. Ceux qui croyaient en avoir fini avec ces armes lâches, imperceptibles ont tort, car le couperet de la terrible vérité vient hélas de retomber. Nos souffrances, nos douleurs ne vont pas cesser. Sur ces terrains hostiles, dans des conditions météo difficiles que ce soit en hiver ou en été, et surtout cette mort invisible, prête à ‘exploser' à tout bout de champs ou piste démontrent que nous ne pouvons solutionner ce problème de mines par nos propres moyens. Qu'y a-t-il de honteux à demander de l'assistance et de l'aide, internationales auprès des organismes mondiaux, des ONG, ou même conclure un marché avec des sociétés spécialisées, du fait de leurs connaissances en matière de déminage et de leur longue expérience? Nous ne souhaitons pas qu'une quelconque idée d'abdication devant le mal vienne s'incruster dans les consciences des familles et proches de tous ceux qui sont sur les terrains de bataille. Nous ne souhaitons pas non plus que certains jeunes ou moins jeunes du front donnent l'impression d'attendre courageusement sans plus, impuissamment, que vienne leur tour de passer à l'abattoir. Le courage, l'engagement pour sa patrie se sont avérés insuffisants. Ces deux dernières années, nous avons vécu des atrocités de ce genre, et force est de constater que la réponse des animateurs du pouvoir n'a pas été coriace. Faire la guerre au terrorisme c'est en premier lieu s'attaquer aux modes de financement des groupes extrémistes et terroristes. Sans mises de fonds leur dangerosité se voit fortement limitée. Qu'y avons-nous fait? Où sont les contrôles des mouvements financiers douteux?... Faire la guerre au terrorisme, c'est aussi faire la guerre à une idée, à un ennemi invisible toujours caché, indiscernable et qui n'a pas d'amarrage fixe (en éternel mouvement). Sommes-nous en train de traiter comme il se doit ce dossier? Chez nous, l'histoire de la lutte pour la démocratie se rédige à notre corps défendant, avec des lettres de sang, et les attentats à la bombe récents qui ont fait cinq victimes en sont la preuve par neuf. La liste des martyrs est longue et du fond de tous les cœurs espérons qu'aucun crime de sang ne reste impuni. Commanditaires et exécutants.