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Exclusif Ce que l'interrogatoire des membres d'Ansar Chariâa a révélé
Publié dans Business News le 06 - 08 - 2014

Après moult arrestations et libérations, le juge d'instruction a fini par émettre des mandats de dépôt contre un certain nombre de terroristes parmi les membres d'Ansar Chariâa dont notamment Seifeddine Erraïes et Afif Laâmouri. Les interrogatoires de ces deux membres islamistes radicaux ont révélé que des personnalités politiques sont impliquées avec Ansar Chariâa et ce après sa classification en tant que mouvement terroriste. Parmi elles, on cite notamment Abderraouf Ayadi et Yassine Ayari, ainsi que des associations réputées proches des islamistes.
Seifeddine Erraïes, porte-parole d'Ansar Chariâa, est natif de 1982 et bachelier en 2001. Il a réussi ses études pour devenir professeur d'éducation physique quatre ans plus tard. C'est en 2005 qu'il est devenu salafiste takfiriste après la lecture d'un certain nombre d'ouvrages radicaux. Repéré immédiatement par les forces de l'ordre, il a écopé de deux ans de prison pour appartenance à un mouvement terroriste et ce juste pour avoir eu des relations louches avec un certain Maher qui s'est évadé en Algérie. Il purge sa peine aux prisons 9-Avril, Mornaguia et Borj Erroumi où il a rencontré le radical Anis Chaïeb. Libéré en 2008, Seïfeddine Raïes reste tranquille et gagne sa vie grâce à sa crèmerie sise à Kairouan et ce, jusqu'à la révolution. Ce n'est qu'après la révolution qu'il est devenu actif et qu'il a connu un certain nombre de salafistes takfiristes dont Afif Laâmouri, Hassen Ben Brik, Mohamed Aouadi, Mohamed Akari, El Khatib el Idrissi…
Début 2012, Seifeddine Erraïes rencontre pour la première fois Seïfallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, le terroriste le plus recherché de Tunisie, qui lui a demandé d'intégrer Ansar Chariâa. L'objectif étant de créer un califat en Tunisie et d'y appliquer la loi divine.
Après l'invasion de l'ambassade américaine à Tunis, en septembre 2012, Abou Iyadh a demandé à Erraïes de devenir porte-parole d'Ansar Chariâa et de nouer des relations avec les médias, ce qui fut fait. Parmi ses autres missions, l'organisation de conférences de presse, de rencontres incitant le public à intégrer le mouvement et la récolte de dons.
Interrogé par la brigade anti-terroriste sur ses vidéos faisant l'éloge des terroristes de Daech et ses appels au djihad, Seifeddine Erraïes a avoué et assumé toutes ses déclarations, en donnant toutes les précisions à ces déclarations. D'après lui, ses comparaisons avec ce qui se passe en Irak et en Syrie sont liées aux campagnes ayant visé en 2013, notamment à Cité Ettadhamen, les salafistes tunisiens qui se trouvaient, alors, en détention dans les prisons tunisiennes. Dans sa vidéo, il s'élevait contre ces détentions et appelait à des manifestations de protestation.
Le deuxième suspect s'appelle Afif Laâmouri, alias Abou Iyad (bien qu'il soit célibataire), et a été responsable de la communication d'Ansar Chariâa. Natif de 1985, il a été bachelier en 2004. Trois ans après, il devient titulaire d'un diplôme de technicien supérieur dans les équipements agricoles délivré par l'ISET Sidi Bouzid. C'est là qu'il a eu connaissance des mouvements salafistes takfiristes par le biais d'un certain Mohamed Khomsi. En 2005, il devient jihadiste takfiriste et ce après avoir fréquenté les réunions d'el Khatib el Idrissi, là où on érige Oussama Ben Laden en héros.
C'est lui qui, après 2011, s'occupait des nombreuses pages salafistes sur Facebook et ce après avoir créé une page de soutien à Ansar Chariâa qui a impressionné Abou Iyadh. Reçu par ce dernier fin 2011, Laâmouri devient l'homme de communication du mouvement. Sa mission était de brasser large de telle sorte à ramener un maximum d'adhérents. Rapidement, il devient l'homme de confiance d'Abou Iyadh et même son chauffeur et accompagnateur personnel, le tout gratuitement. Il réussit même à obtenir un emploi dans la fonction publique au ministère de l'Agriculture qui l'affecte à Tataouine. Au milieu de l'année 2012, il quitte cependant son travail pour revenir s'installer à Tunis. Il s'installe à Cité El Khadhra où il a pu connaitre les autres terroristes du mouvement dont Kamel Gadghgadhi, Hassen Ben Brik, Mohamed Aouadi et bien d'autres, dont Seïfeddine Erraïes…
Objectif de tout ce beau monde, mettre en place un califat en Tunisie.
Durant son interrogatoire, Afif Laâmouri cite un certain nombre de « personnalités » comme étant salafistes takfiristes et avec qui il a pris contact sur ordre d'Abou Iyadh. Parmi elles, Ridha Belhadj, Mokhtar Jebali, Moncef Ouerghi et Mohamed Khelif.
Il avoue que c'est lui qui a mobilisé les foules, sur ordre d'Abou Iyadh toujours, un certain 14 septembre 2012 pour aller devant l'ambassade américaine à Tunis. Sa mission consistait à pousser les imams de mosquées à sensibiliser les jeunes sur l'importance de cette manifestation. Et de citer un certain nombre de suspects. C'est après cette attaque de l'ambassade qu'Abou Iyadh est devenu recherché.
En février 2013, au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, Afif Laâmouri avoue avoir entendu que l'assassinat était perpétré par son camarade Kamel Gadhgadhi et que son mouvement est devenu armé et ce avec la bénédiction d'Abou Iyadh. Celui qui dirige le groupe armé est Mohamed Aouadi et celui qui est chargé de son service secret s'appelle Mohamed Askari, d'après lui. Nouvel objectif, planifier des opérations terroristes, spécifiques et de qualité, qui fragilisent la sûreté intérieure et ce en ciblant les forces de l'ordre et les personnalités politiques. Laâmouri cite des réunions et les personnes qui y étaient présentes pour planifier les attaques.
En août 2013, le mouvement est classé terroriste par le ministère tunisien de l'Intérieur. Seïfeddine Erraïes convoque alors Afif Laâmouri pour une réunion urgente qui se déroula chez lui à la cité Mansoura à l'Ariana en compagnie de Hassen Ben Brik. Le trio prend contact, via FB d'après Laâmouri, avec Abou Iyadh qui se trouvait en Libye. Ils s'entendent alors pour créer une association caritative dès lors qu'Abou Iyadh leur donne le feu vert.
La solution pratique viendra en décembre 2013 d'après Laâmouri. Un certain blogueur dénommé Marouen Mahmoud prend contact avec Hassen Brik pour lui transmettre un message parvenant du député Abderraouf Ayadi, président du mouvement Wafa. Ce dernier leur demande de les associer à un mouvement appelé « Conseil de soutien à la révolution » qui sera composé de membres de l'association Sawaed, de membres de Liberté et équité, le mouvement des islamistes à Tunis et les membres dirigeants d'Ansar Chariâa, selon le témoignage de Afif Laâmouri. Des instructions préliminaires dans ce sens ont été données par Abou Iyadh d'où l'acceptation immédiate de Laâmouri, de Hassen Ben Brik et de Seïfeddine Erraïes. Il a été convenu que ce soit Ahmed Akremi le représentant de leur groupe.
Une réunion a eu lieu en décembre 2013 au local du Mouvement Wafa à l'avenue de la Liberté à Tunis, d'après Afif Laâmouri, et à laquelle ont pris part Abderraouf Ayadi, un membre de Wafa nommé Sahbi, Yassine Ayari (Sawaed), Mohsen Kaâbi (association d'équité des anciens militaires), deux membres des Frères musulmans, ainsi qu'une femme représentant Liberté et équité. Laâmouri avoue que le mouvement interdit Ansar Chariâa était représenté par quatre membres à cette réunion du mouvement Wafa, dont Seïfedine Erraïes.
Ils ont convenu d'organiser une manifestation géante le 17 décembre 2013. Précédemment, une conférence de presse a eu lieu par le groupe et a été couverte en direct par Al Jazeera Mubasher (voir l'article de Business News à ce sujet).
La manifestation a bel et bien eu lieu (ce fut un flop) et il y a bien eu des appels à créer un califat en Tunisie. "L'Islam est la Solution", "L'Etat du Califat est nécessaire" étaient les slogans des partisans du conseil de soutien à la révolution, à cette manifestation à laquelle a également pris part le parti Ettahrir.
Le suspect avoue avoir eu plusieurs entretiens, via FB, avec Abou Iyadh pour coordonner avec lui comment légaliser de nouveau le mouvement sous une autre appellation.
Interrogé à son tour, Seïfeddine Erraïes nie en bloc. A l'entendre, il n'a jamais assisté à des réunions avec Abou Iyadh et n'a jamais appelé à instaurer un califat. La réunion au Mouvement Wafa ? Il n'y était pas et dément formellement les propos de son camarade. Une confrontation a eu lieu dimanche dernier entre les deux suspects et Afif Laâmouri a dû se rétracter dans certains de ses aveux.
Qu'en est-il réellement ? Les brigades anti-terroristes ont traduit le dossier devant le juge d'instruction qui saura démêler le vrai du faux et la responsabilité de chacun.
Toujours est-il, et d'après nos propres articles et vidéos enregistrées sur les serveurs de Business News (lien ci-dessus), une conférence de presse a bel et bien eu lieu en présence de Abderraouf Ayadi et Imed Deghij et c'est l'objet de cette conférence et de la présence de membres d'Ansar Chariâa dont a parlé Laâmouri dans son interrogatoire. Il a beau être démenti par Seïfeddine Erraïes, dans certains de ses propos, l'événement a bel et bien eu lieu ! Dans le même ordre d'idées, le même Yassine Ayari tente, en janvier 2014, de blanchir Abou Iyadh en niant, sur un plateau télé, qu'il était poursuivi en justice (cliquer ici pour voir la vidéo).
Tout le problème à résoudre est là, aussi bien par le juge d'instruction que la présidence du gouvernement si l'on cherche vraiment à contrer le terrorisme. Des personnes fortement suspectées de terrorisme sont arrêtées, ces personnes donnent des noms avec qui elles s'entretenaient pour arriver à leurs fins et à leur objectif de déstabiliser l'Etat et de le remplacer par un califat, et ces noms continuent encore à donner des émissions dans les plateaux télé, à travailler tranquillement à l'ANC ou encore à inciter à la haine sur les réseaux sociaux ! Si l'on veut arrêter avec le terrorisme, et en attendant d'en finir avec ceux de Châambi qui tuent nos soldats, il y en a d'autres qui continuent à agir au vu et au su de tous en toute impunité, sans que l'on sache ce qu'elles mijotent dans les réunions secrètes.


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