L'Islam politique est-il en train de montrer non seulement ses limites à prendre en charge la gouvernance des Etats et des sociétés, en général, mais aussi qu'il est le principal porteur des germes du terrorisme qui va du « salafisme » imposé et diffusé par les lavages de cerveaux systématiques et donc, fondamentalement anti-démocratique, au jihadisme sanguinaire qui veut soumettre la terre entière au joug de la nouvelle idéologie messianique ! Tous les ordinateurs les plus performants du monde ne peuvent aider, en ce moment, M.Obama, Président des Etats-Unis, a faire le bon choix dans la sphère arabe et musulmane après des essais en tout genre pour éradiquer les Talibans d'Afghanistan, puis par cette guerre absolument catastrophique et stupide en Irak, lancée, il est vrai, par son prédécesseur M.George W.Bush, et enfin, par cette dérive totale de l'Occident, en Libye, en Egypte et en Syrie, qui a eu pour résultats affligeants, de livrer ces pays à la nébuleuse terroriste islamique internationale avec toutes ses composantes et ses diversités. Aux dernières nouvelles, certains conseillers du Président Obama, quelque peu éclairés, poussent à la reconversion de la diplomatie américaine dans toute la région pour renouer les contacts secrets et diplomatiques avec M. Bachar Al Assad, en Syrie, après avoir tiré la leçon de leurs erreurs grossières, en Egypte, en Libye et ailleurs. La diplomatie du démembrement des Etats « légaux » même « despotiques » et parfois corrompus semble avoir vécu devant ce constat, plus qu'amer, et que l'adage populaire tunisien traduit par : « Ched mchoumek laejik ma achouam » (tenez à votre mal présent car vous risquez d'avoir le pire). Au-delà des thèses machiavéliques qui mettent l'ensemble de cette politique dans le moule stratégique voulu et prémédité d'affaiblir pour les siècles à venir, le monde arabo-musulman, condamné à dégénérer et disparaître de la carte du monde, comme acteur agissant en contre poids de l'allié israélien, lequel non seulement doit toujours disposer d'une supériorité militaire et technologique crédible, mais aussi casser à la base toute velléité de ces pays et de ces peuples à rattraper le retard et se positionner demain à l'instar de ce qu'ont fait la Chine et l'Inde. Il faut comprendre que les puissances occidentales et surtout américaine n'ont pas tenu compte d'un facteur déterminant : La démographie. Combien étaient-ils ces mouvements, ces groupements, ces jihadistes terroristes, il y a à peine un demi-siècle ! Presque rien, quelques centaines de marginaux que les régimes politiques de la modernisation, de Nasser à Bourguiba, à Hafedh El Assad, à Boumediene, à Hassen II et même Kadhafi, ont vite contrôlé, certes par une répression souvent sévère et sur-dimentionnée, mais en maintenant une stabilité relative et en contenant l'évolution de ces mouvements, vers ce raz de marée que nous connaissons aujourd'hui. L'Occident, au lieu d'opérer les correctifs sur les régimes de la modernisation de façon à les pousser à une certaine moralisation et à l'insitutionnalisation démocratique, a préféré jouer la carte de l'Islam politique avec l'espoir qu'il pourrait s'adapter à l'évolution universelle de la démocratisation des sociétés humaines. Mais, au vu de l'expérience réelle et vécue, la sécularisation des partis religieux relève, pratiquement, de l'impossible ! On a beau revenir aux tentatives nombreuses du réformisme musulman au 19ème – 20ème siècles qui voulaient que les pays d'Islam s'inspirent des valeurs occidentales démocratiques et libérales mais plusieurs facteurs ont été à l'origine de l'échec annoncé de cette évolution. Parmi ces raisons, le refus de l'orthodoxie musulmane d'accepter une interprétation courageuse et libérale des textes sacrés auquel il faut ajouter le sous développement économique, et le rejet de la modernité excessive qui doit, un jour ou l'autre, suivre le cursus occidental de la « Laïcité chrétienne », et la séparation de la religion de l'Etat et de la politique. Il faut mettre à l'évidence que l'Islam politique n'aime pas le planning familial ou très peu ! D'où l'effet multiplicateur et démographique qui a fait que les couches populaires des villes et des campagnes n'ont pas totalement digéré la modernisation pourtant diffusée largement par les écoles de la République. Même la Turquie d'Attaturk se voit aujourd'hui revenir à une nouvelle cristallisation de la tradition ! Erdogan qui vise la présidence après trois mandats de Premier ministre semble être sur la voie royale pour donner à l'illustre fondateur de la nouvelle république turque, moderne et laïque, Mustapha Kamel Attaturk, ses droits irréversibles à la retraite politique et culturelle. Désormais, la Turquie, avec la Tunisie sont les seuls pays à faire croire encore que l'Islam peut être compatible avec la démocratie aux valeurs occidentales ! Encore faut-il à M. Erdogan, de nous dire ce qu'il pense de « Daëch » et « Jabhat Ennosra » qu'il soutient en Syrie et en Irak, et à M. Rached Ghannouchi de nous dire ce qu'il pense de « Ansar Achariaâ » que certains de ses cadres de la « choura » ont défendu becs et ongles. M.Obama doit passer des nuits sans sommeil pour trouver la réponse ! Plus il s'accroche aux fantasmes de ses stratèges pour le Moyen Orient et plus le monde pourrit ! Nous avons le vertige... et lui aussi !