A l'approche des échéances électorales, les tractations entre les différents partis vont bon train. L'Union pour la Tunisie (UPT) à l'origine constituée en tant qu'alliance politique et électorale, ne s'est pas encore remise depuis la défection de Nida Tounès. Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) considère que l'UPT vit une véritable gestation. Il affirme au Temps : «Les positions politiques déclarées sont attachées à l'UPT. Aucun des partis demeurés au sein de l'UPT n'a la volonté de dire qu'il désespère et qu'il abandonne le navire. Tout le monde s'y accroche en tant que choix stratégique et salutaire. Nida Tounès a décidé de façon implicite de quitter l'Union, en s'engageant sous ses propres drapeaux. Les autres partis à des degrés divers demeurent attachés à l'UPT et veulent le dynamiser. Le Parti Socialiste (PS) parle d'un front républicain. Pour notre parti et pour le Front patriotique, l'UPT est un choix sérieux à proposer aux Tunisiens par les démocrates qui veulent servir leur pays, en défendant des choix civiques clairs. Au cours des réunions que nous avons tenues à Sfax, Sidi Bouzid, Sousse et Kairouan, nous avons défendu cette position qui a eu des échos favorables. De toute façon, les choses ne doivent pas trainer. Il faut prendre des engagements et les respecter devant l'opinion publique. Nous espérons que nos partenaires réagissent rapidement et positivement. Sinon, nous compterons sur nos propres forces et irons seuls aux élections, même si notre préférence est pour y aller dans le cadre de l'UPT». Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste (PS) estime qu'il faut attendre un peu. Il déclare au Temps : « On aurait aimé que l'UPT soit une alliance à la fois électorale et politique. Si c'est nécessaire, l'alliance sera uniquement politique » Au parti Al-Massar, on se veut optimiste. Faouzi Charfi, secrétaire national chargé des relations avec les autres partis, estime que l'UPT est toujours en attente de clarification de sa formule. Il déclare au Temps : « il y a toujours des discussions avec Afek Tounès et Al-Moubadara. Des décisions vont être prises prochainement. Afek Tounès tient son Conseil national le 12 juin (aujourd'hui). Al-Moubadara réunira sa direction le 19. On verra par la suite. Pour le moment nous avons des retours favorables. Les partis contactés veulent s'inscrire dans une dynamique unitaire. Reste à trouver les modalités pratiques pour améliorer cette alliance au niveau de sa visibilité. Le temps presse. Nous ne pouvons pas aller plus vite. D'ici le 20 juillet, toutes les alliances seraient clarifiées. Il faut savoir capitaliser sur le moment pour attirer les électeurs. Plus le temps passe, plus la réalisation de l'union devient compliquée. A Al-Massar, nous appliquons les recommandations de notre congrès. Nous sommes favorables à la coordination logistique, avec Nida Tounès, le Front populaire et d'autres partis, même si d'autres partis vont aux prochaines élections en dehors de l'UPT. De toute façon, les partis démocrates peuvent se retrouver après les élections pour former une force parlementaire unifiée. Cette alliance doit se faire sur la base d'un programme de gouvernement autour d'une plate-forme politique qui indique les différents points de convergence. Ce programme de gouvernement devra être établi avant les élections et gagner une large adhésion allant du Front populaire à Nida Tounès ».