Alors que des centaines de Palestiniens meurent chaque jour sous les bombes israéliennes et alors que la bande de Gaza se transforme en un champ de ruines, la pauvre population gazaouie constate avec un mélange de douleur et de résignation qu'elle est désormais seule face à l'agresseur et à sa terrible machine de guerre, qu'elle est livrée à son triste sort et qu'elle est lâchée de tous. Un constat d'impuissance affligeant. Car, franchement, qui peut arrêter Israël aujourd'hui ? Pas, en tout cas, les grandes puissances, acquises corps et âme aux thèses israéliennes et sûrement pas les tirs de Katiouchas des Palestiniens, tout justes bonnes de lézarder quelques murs et offrant le plus souvent le prétexte à Israël d'intervenir et de se livrer à des punitions collectives d'une rare brutalité contre les civils innocents. Qu'en est-il, alors, de l'unité arabe, de la solidarité arabe et du soutien à la cause palestinienne ? Ces notions existent-elles encore dans le contexte politique actuel et au milieu des transformations idéologiques et des enjeux géostratégiques qui se font jour ? Il ne peut y avoir de réponse sans faire la distinction entre les gouvernements et les peuples, entre les intérêts et les sentiments. Ce n'est un secret pour personne que la cause palestinienne a subi tout au long des étapes de la lutte pour la libération, les affres de la pression et du marchandage par nombre de régimes arabes pour des intérêts politiques, pour des raisons de leadership arabe ou tout simplement pour des règlements de compte entre politiciens véreux. Cette politique est toujours d'actualité et la cause palestinienne est malheureusement considérée, par nombre d'Etats arabes et de partis politiques, comme un moyen pour récolter des gains ou réaliser des buts stratégiques ...Au contraire des peuples, où la Palestine demeure ancrée dans les cœurs et dont les souffrances sont ressenties et partagées par les masses arabes, sans prétention, ni calculs étriqués.