La séparation des musulmans en clans ennemis remonte en réalité à la mort du Prophète. Elle est due en partie aux vieilles rancunes du passé, lorsque les Qoraïchites avaient combattu Mohamed et virent en lui un intrus qui voulait les dominer et changer leur habitudes, alors qu'ils étaient les maîtres de la Mecque et dirigeaient de ce fait le monument de la Kaâba transformé en temple païen. Dans les combats contre les Ansars, les compagnons de première heure, qui avaient cru à la révélation qu'a eue Mohamed et qui l'avaient soutenu corps et âme, les Mecquois s'étaient affrontés à de vaillants guerriers tels que Hamza , l'oncle du Prophète , et perdirent beaucoup de leurs hommes dont le père de Hind, épouse de Abou Soufiane. Bien qu'ils s'étaient convertis à l'Islam et absous de leurs péchés passés, ils gardèrent toutefois rancune à l'égard de Mohamed et ses partisans. Mouâouia n'est-il pas le fils de Abou Soufiane, lequel était estimé par le Prophète et considéré comme étant un homme de paix et de confiance. Ne s'était-il pas exclamé au moment où il tentait une conciliation avec les Mecquois récalcitrants : Ceux d'entre vous qui entreront à la Kâaba, seront confiants et protégés, et ceux qui iront chez Abou Soufiane le seront également. La mort du Prophète en 632, posa le problème de sa succession et de celui qui était le plus apte à le remplacer. Ceux qui deviendront par la suite, les chiîtes, désignèrent Ali, qui est le cousin germain de Mohamed et son gendre, marié à Fatma Azzahra' la fille préférée du Prophète. Les Sunnites désignèrent Aboubakr le fidèle compagnon du Prophète, celui qui fut évoqué dans le saint coran, sans qu'il fût nommé. Depuis les sunnites furent les majoritaires alors que la scission alla en s'aggravant entre les deux clans. La différence entre Sunnites et Chiîtes réside dans la personne du calife.. Pour les sunnites, le calife est le chef de la oumma islamique. Il est l'imam suprême qui dirige la communauté selon les préceptes coraniques. Pour les Chiîtes, l'imam tire directement son autorité de Dieu et sa fonction est en même temps religieuse et politique. Ils estimaient de ce fait que Ali était le plus apte et le plus compétent à occuper ce poste, et ce, parce qu'il fut, abstraction faite de son lien de parenté avec le Prophète, le premier parmi les jeunes à l'époque à avoir cru en la révélation et surtout à avoir soutenu le Prophète et compati avec lui, en le défendant de manière spontanée et sincère. Ce jeune homme vigoureux était en plus de sa force physique, et sa dextérité dans le maniement de l'épée, une épée originale ayant deux pointes. Les pourfendeurs d'Ali, étaient désignés par Khawarijs (ceux qui sont sortis du clan des adeptes d'Ali) s'étaient distingués par leur refus de l'arbitrage lors de la bataille de Siffin. Ali avait à l'époque accepté l'arbitrage afin d'éviter une effusion de sang, qui ne ferait qu'accentuer davantage, la rancœur entre deux clans ennemis certes, mais appartenant à la même communauté. Cependant ce fut au nom de la loi divine que les khawarejs refusèrent l'arbitrage, en s'exclamant « Il n'y a point de jugement que celui d'Allah », affirmation que Ali qualifia, d'un témoignage équitable dans son apparence, mais qui a pour but de faire sévir l'injustice. Avant qu'il ne fût assassiné, Ali dut combattre les Khawarij à Baghdad, anciennement Nahrawan en 658, lorsqu'elle était encore sous domination perse en 658, lors de la bataille de Nahrawan. Lors de cette bataille les Khawarej essuyèrent une débâcle et Ali retourna ensuite à Kufa.