Ainsi donc le pouvoir islamique se transforma avec Mouâouia en pouvoir dynastique héréditaire. Les sunnites acceptèrent pour la plupart ce système et ne manifestèrent pas d'objection à la désignation par Mouâouia de son fils Yazid pour successeur.Cependant ce sont les Chiîtes, ainsi que les khawarijs (Kharéjites) qui s'opposèrent à ce sytème. Aspirant au Califat, un médinois, Abdallah Ibn Azoubayr, fils d'Azoubayr Ibn Al Âouam et de Asma' Bent Aboubkr, qui se manifesta en tant que fervent opposant à Mouôuia fut traqué par Al Hajeje Ibn Youssef, un gouverneur à poigne, nommé par Mouâouia en Irak. Abdllah Ibn Azoubayr se réfugia à la Kaâba. Mais ce là n'empêcha pas Al hajeje d'ordonner qu'on le tue à coup de Manajnik quitte au point d'endommager une partie du monument de la Kaâba. Quand il fut tué et pendu en le maintenant sur son cheval, sa mère se déplaça pour le voir. Ce fut elle qui l'avait encouragé à affronter les hommes de Hajeje, alors qu'il était hésitant et craignait qu'on abuse de son cadavre. Asma lui répondit : Qu'importe à la brebis qu'on enlève sa peau après l'avoir tuée ! En le voyant pendu sur son cheval, elle s'écria : « n'est-il pas temps pour ce cavalier de descendre de son cheval ? Bref, il n'y avait plus aucun égard dû aux proches parents du Prophète dans cette période d'insécurité, au cours de laquelle la lutte pour le pouvoir était la seule motivation à tous ses actes de violence de la part des Chiîtes et des Sunnites. La période allant de la mort du Prophète jusqu'à l'avènement de Mouâouia fut marquée par des événements qui marquèrent l'histoire islamique, et elle restera selon le professeur Yadh Ben Achour, comme « la période constitutive, fondatrice, et source de la légalité constitutionnelle en Islam. Selon le doyen et homme de lettres égyptien Taha Husseïn, dans son ouvrage « la grande épreuve, précité, les musulmans avaient besoin de créer une Constitution qui serait conforme au Coran et à la Sunnah et qui fixerait la mission du calife et les limites de son pouvoir, et ce pour éviter les débordements les tensions et la discorde. La notion du Califat devint objet de divergence sérieuse entre sunnites et chiîtes, car selon ces derniers le Prophète aurait transmis son pouvoir à son cousin Ali.Cette divergence fut à l'origine de tous les conflits politiques qui surgirent ultérieurement, notamment avec l'avènement de Mouâouia et de son fils Yazid. Le problème était déjà posé depuis Othman Ibn Âffen, qui selon les chiîtes devait être déchu de ses droits au Califat pour avoir favorisé ses proches sur le reste des croyants parmi la Oumma islamique. Les khawarejs quant à eux estimaient qu'Ali n'avait même plus le statut de croyant et qu'il était nécessaire de ce fait de se rebeller contre lui. C'est là que les mutazilites usèrent de leur habile rhétorique pour affirmer que Ali est placé dans une position intermédiaire, n'étant ni tout à fait mécréant, ni tout à fait croyant. Les sunnites quant à eux se montrèrent favorables d'une manière générale à l'intégration de la chariâ dans le système politique.