La vie du couple n'avait jamais connu de période heureuse. Les altercations ont commencé depuis la nuit de noces et bien avant même, car il y avait beaucoup de désaccords sur la part de chacun dans l'ameublement de leur lieu de résidence. Une fois installés chez eux, les querelles et disputes ont pris place et la vie est devenue infernale. Il faut reconnaître que cette situation avait pour origine l'argent. L'égoïsme et l'absence de confiance ont fait que chacun voulait prendre le dessus sur l'autre d'où une méfiance continue. Bien entendu cette situation a pris fin à l'issue de trois années d'enfer vécues par le couple. Ils ont fini par divorcer et chacun est parti de son côté. La charge du bébé a été confiée à la mère. Le père devait remettre à son ex une pension mensuelle. Une année après son divorce, la dame à court d'argent s'est rendu à sa banque pour soutirer de l'argent. Son compte contenait la somme de vingt mille dinars sa part d'héritage d'une maison appartenant à son défunt père. En consultant son extrait de compte elle n'a trouvé que la somme de cinq mille dinars. Les quinze mille ont été soutirés par chèque émis en faveur de son ex alors qu'elle ne lui avait jamais remis cette somme. Elle est allée déposer plainte contre son ex l'accusant de lui avoir volé son carnet de chèque et d'avoir falsifié sa signature. L'affaire n'a pas encore connu son épilogue. La dame folle de rage contre ces agissements s'en mordait les doigts pour n'avoir pas vérifié son solde dès son divorce, ce n'est qu'une année plus tard qu'elle s'en est rendue compte de ce vol commis par son ex. Elle a appelé son frère et lui a expliqué la situation et lui a demandé d'essayer de régler le problème à l'amiable et demander à son ex de lui restituer son argent et de sa part elle se désisterait contre les poursuites. Le jour des faits, le frère de la dame est allé au café où son ex beau frère avait l'habitude de s'installer. Il l'a trouvé et lui a exposé le problème. Du coup ce dernier a reconnu les faits et a même déclaré que cette somme est le prix de trois années de calvaire qu'il avait subi avec sa sœur et qu'il n'est pas prêt à lui rembourser quoi que ce soit. Cette réaction a déplu au jeune beau frère. Une bagarre a éclaté. Il a décidé de donner à son beau frère une correction qu'il n'oublierait et jamais et venger ainsi sa sœur. Doté d'une forte musculature, il a tabassé le jeune homme et a même tenté de le blesser à l'arme blanche, mais le couteau a été perdu au cours de la bagarre. Tabassé à fond l'ex époux, complètement humilié devant les habitués du café ne pouvait plus faire face à tous ceux qu'il connaissait. Son regard fuyait les gens et c'est en tournant la tête qu'il a trouvé le couteau utilisé par son agresseur, jeté par terre. Il l'a vite ramassé, a couru pour le rattraper et lui a asséné un terrible coup au niveau du ventre. Un deuxième coup est venu atteindre la cuisse. Il a quitté les lieux laissant son beau frère étalé au beau milieu de la rue, agonisant. Le blessé a été transporté d'urgence à l'hôpital. Malgré les soins intensifs qui lui ont été prodigués, il a succombé à ses blessures. La forte hémorragie a eu raison de lui. Une équipe judiciaire s'est déplacée à l'hôpital pour les constats d'usage et l'application des procédures en vigueur. Le juge d'instruction a ordonné le transfert du cadavre à la morgue pour l'autopsie. Il fallait déterminer avec exactitude les causes réelles du décès, puis l'affaire a été confiée aux inspecteurs de la brigade criminelle. Les investigations ont permis aux enquêteurs d'arrêter le coupable. Il a reconnu les faits déclarant qu'il n'avait pas l'intention de tuer mais seulement de se défendre car il a été fortement agressé par la victime. Il a fait appel à des témoins qui ont confirmé sa version, toujours est-il qu'il a tué. La loi doit être appliquée. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de Bizerte. Il a réitéré devant le juge ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Son avocat a prié les juges de prendre en considération l'état dans lequel était son client au moment des faits. Il n'arrivait plus à maîtriser ses nerfs. Après les délibérations l'accusé a été reconnu coupable de meurtre prémédité, il a été condamné à la prison à perpétuité. Il a fait opposition et l'affaire sera traitée de nouveau devant la cour d'appel de Bizerte au cours du mois de juillet courant.