Face à l'explosion des constructions sans permis, un groupe de députés de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) propose un projet de loi ambitieux pour régler la situation des logements bâtis illégalement dans plus de 1400 quartiers informels. Cette initiative vise à offrir un logement décent et des facilités de financement à entre 800 000 et 1 million de Tunisiens concernés par ce phénomène en pleine aggravation depuis une décennie. Selon le texte soumis, les bénéficiaires devront prouver la propriété de leur terrain, respecter les normes d'aménagement urbain, et veiller à ne pas porter atteinte aux droits des tiers ni à l'environnement. Le projet souligne qu'environ 38 % des logements construits chaque année en Tunisie se trouvent dans des zones non aménagées et sans permis, reflétant l'ampleur du défi à relever. Par ailleurs, dans le cadre d'un programme national de remplacement des logements précaires, 10 189 habitations sont recensées, dont 7 353 ont déjà été remplacées par des constructions neuves. Ce programme, dont le coût total est estimé à 218 millions de dinars, est financé conjointement par l'Etat et les bénéficiaires. Cette démarche législative s'inscrit dans la politique publique tunisienne visant à améliorer les conditions de vie et à régulariser les situations foncières et urbaines, tout en assurant une meilleure intégration sociale et environnementale.