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« Je trouve que la Tunisie est capable à la faveur d'un consensus avec les différentes parties prenantes de trouver l'équilibre pour prendre des décisions qualifiées comme difficiles »
Le Temps : la Tunisie subit un choc extérieur avec la réduction des prévisions de croissance de mondiale à 3%. Dans quelle mesure cette situation va affecter l'économie tunisienne ? Massoud Ahmed : l'environnement économique international en général et européen en particulier a des impacts négatifs sur la relance de l'économie tunisienne qui se trouve aussi pénalisée par le conflit régional, libyen notamment. Cette économie se trouve également confrontée à un choc intérieur. Et pourtant, la Tunisie a pu garder une certaine stabilité macroéconomique. Et c'est le moment de passer de cette stabilité à une croissance plus élevée, créatrice d'emplois et plus inclusive. Comment assurer cette croissance ? Je croix que pour assurer cette croissance plus élevée et plus juste, il y a des réformes à entreprendre dans s plusieurs domaines. Tout d'abord améliorer la structure des dépenses publiques pour encourager l'investissement. Il est également important d'améliorer le climat d'affaires pour encourager les investissements et pour finalement créer de l'emploi. En troisième lieu, je tiens à préciser qu'il faut continuer à améliorer le fonctionnement du secteur bancaire pour le rendre capable d'accompagner l'ensemble du secteur privé. Est-ce que le Tunisie a fait le bon choix de ne pas appliquer une politique d'austérité à l'instar de l'Europe ? Chaque pays a besoin de trouver la solution qu'il trouve adéquate. A mon avis, la Tunisie a essayé de gérer des équilibres pour garder une stabilité économique. Une stabilité qui implique parfois des contraintes sur des dépenses. La Tunisie à procédé d'une certaine manière qui lui a permis de réaliser de la croissance. Aujourd'hui, la croissance est mieux élevée qu'avant et elle continue sur la même lancée. Je croix que la Tunisie a fait le bon choix. Maintenant il est important pour la Tunisie d'améliorer la croissance économique pour atteindre des taux de 5 et 6% contre 2 à 3% à l'heure actuelle. Quelles sont au juste les recommandations du FMI pour la réduction des déficits jumeaux de la Tunisie ? Pour réduire le déficit budgétaire, il n'y a que deux solutions ; soit en augmentant les recettes ou à travers la réduction des dépenses. Pour la Tunisie, il est possible également d'entrevoir les deux aspects. D'ailleurs, le gouvernement actuel est en train d'effectuer un travail sur la réforme fiscale pour augmenter les recettes de l'Etat. Parallèlement à cette réforme fiscale, le gouvernement entreprend des réformes pour maitriser les dépenses. Aujourd'hui, la structure des dépenses en Tunisie ne contient pas assez de dépenses dédiées à l'investissement. Il n'y a pas assez de dépenses allouées aux régions qui nécessitent une amélioration de l'infrastructure. Des dépenses manquent également dans quelques secteurs à l'instar de la Santé. Il y a ainsi une possibilité de réduire les dépenses dédiées pour la masse salariales qui est assez importante outre la rationalisation des dépenses de subventions. Est-il possible d'appliquer ces solutions dans un contexte de transition ? Je tiens à préciser qu'à partir de 2011, la masse salariale et même l'effectif dans le secteur public a augmenté d'une façon considérable. D'ailleurs, les autorités tunisiennes ont procédé au gel des recrutements dans la fonction publique dans le but de maitriser les dépenses allouées à la masse salariale. A cet égard, je tiens à préciser que pour les trois années prochaines, la Tunisie devrait prendre des décisions difficiles. Je trouve que la Tunisie est capable à la faveur d'un consensus avec les différentes parties prenantes de trouver l'équilibre pour prendre des décisions qualifiées comme difficiles. Est-ce que le FMI est disposé à mettre un nouveau programme avec la Tunisie au-delà de ce crédit stand-by? Il revient au futur gouvernement qui sera désigné après les élections de décider s'il va recourir au FMI ou non ! Pour le FMI, nous sommes disposés d'aider la Tunisie à travers tous les moyens que ne disposons ; analyse comparative, assistance technique, assistance financière... Propos recueillis