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Quand l'amour m'est conté.. « L'amour est au monde pour l'oubli du monde. »
Publié dans Le Temps le 26 - 09 - 2014

Parce que l'amour est une quête recommencée, ardue et amère, douce et enivrante, il sied au monde virtuel. L'imaginaire y déploie ses ailes, prend son essor et plane aux confins d'un réel, souvent, trop souvent, décevant et étouffant. Parce que ces fuites en avant sur le web, à portée d'un clic, sont, parfois, la vie désirée, à tel point qu'on en devient prisonnier, parce que ces évasions répétées sont un moment à soi, hors des contraintes et du poids d'un quotidien, parfois insipide, l'amour en a fait son domaine.
C'est cette aventure singulière, grisante et douloureuse que Arwa Ben Dhia raconte avec simplicité et délice. Un récit à multiples voix, tantôt à la troisième personne, tantôt le « Je » impose l'introspection, se dénude et expose ses fragilités et ses fêlures.
« A lui », dédicace concise et élégante renvoie à un destinataire davantage omniprésent que la narratrice qui varie le discours, du dialogue direct au récit, au poème de facture classique, au haïku, léger et aérien, en passant par l'épistolaire. Le style varie, la langue également, mélange délicieux de français, anglais et espagnol. « Lui » à la présence obsédante, domine le récit par ce désir ardent de remplir la vie, les pensées, les rêves, le présent et le passé. Une de ces rencontres fulgurantes qui marquent à jamais l'existence.
Sartre disait « C'est là le fond de la joie d'amour, lorsqu'elle existe : nous sentir justifiés d'exister. », comme si nous n'étions rien et que nous prenions, tout à coup, conscience de nous-mêmes. Un réveil à soi et au monde. Ce n'est pas un regard ou un sourire, ou un éclat de rire, une silhouette, un détail du visage, qui fait ce miracle. Ce n'est rien de tout cela, mais un frémissement de la main sur un clavier, une image, une phrase, un mot et le ciel s'éclaircit, le soleil de l'âme se lève et tout en est transfiguré. Nous existons. Un monde nouveau ouvre ses portes et nous emporte.
L'image tentante d'un monde à la mesure de nos désirs s'offre. La solitude semble bannie, bien que souvent amplifiée par un désir irrépressible de fuir le réel et de se réfugier dans un monde que nous nous fabriquons, sorte d'antidote à ce qui nous entoure. Les possibles sont infinis.
Une rencontre de « princesse » et de « chevalier », des « mots bleus » échangés, « promesse d'amour », séduction, lettres virtuelles et confidences. Mais, le réel s'immisce brutalement dans le rêve et l'écorche. « Le masque » social des conventions finit par s'imposer, impérieux et dominateur. Le virtuel se soumet aux règles étriquées et impérieuses de la vie. « L'âge » et le parcours personnel font obstacle au rêve, à la vie désirée. Toute vie virtuelle est fragile devant les certitudes inculquées, imposées par tout ce qui étouffe le rêve et gaule les libertés.
C'est ce retour brusque à la réalité, douloureux et intolérable pour la narratrice qui la pousse à écrire, preuve que le virtuel est source d'inspiration comme le sont nos chagrins muets, nos désarrois devant l'implacable. Elle se réfugie dans le silence, dans les mots et décide de continuer « ce rêve bleu » quitte à en souffrir. La métaphore de la mer s'impose à elle, image de la béatitude d'aimer, de la douleur d'aimer. Elle l'imagine près d'elle, tisse une vie avec lui, près de lui, à travers ce qu'il aime et ce qu'elle adore : un voyage, une errance à deux, des retrouvailles enchanteresses, un rendez-vous raté, mais qu'elle vit pleinement Elle en imagine tous les détails : le lieu, le temps, les mots, la musique, les chansons, la poésie, tout ce qui les unit. Rêver l'amour, rêver la rencontre, dire la déconvenue, la déception et les frustrations. Imaginer les instants désirés où elle aimerait la vie, la lumière et la lune.
Les mots sont là, mais aussi, tous les non-dits qu'elle lui réclame, dont elle est assoiffée : « Je t'en prie/ Ne parle pas/ Ecris ». Joli paradoxe où la parole parait vaine et futile devant la force » et la pérennité de l'écrit, comme si les mots étaient calligraphiés sur un parchemin éternel.
Tout est évoqué par petites touches, grâce à une écriture aérienne comme un souffle. Les serments, la jalousie, le doute, les interrogations amères, la mélancolie, la tristesse, la torture... Mais, également, la joie d'aimer, le bonheur d'aimer, l'exaltation d'aimer. Quel qu'il soit, « obsession », « délire », « folie », l'amour est un moment béni car il est à lui seul sa propre éternité.
Tounès THABET


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