Une certitude toutefois : en matière de lutte contre le terrorisme dans le monde, il est communément admis qu'il n'est pas aisé de réussir dans ce qu'on appelle « les batailles montagnardes » qui demeurent l'une des forces de frappe les plus redoutables des jihadistes dont les manœuvres et les ruses, à travers les monts, les collines et les oueds, sont diaboliques, parce que difficilement identifiables. Cette stratégie d'infiltration initiée par Ben Laden a été... pérennisée par son successeur Aymen Al-Dhawahri et, dans la foulée, par les Talibans, les différents réseaux takfiristes de par le monde, et aujourd'hui, par excellence, par Daëch ! Revenons maintenant au récent constat algérien, pour en évaluer la gravité. En effet, ces renseignements, faut-il le souligner, sont loin d'être un canular, parce que tout simplement venant d'un pays (l'Algérie) qui traine encore derrière lui une douloureuse expérience de lutte antiterroriste qui lui a coûté dans les années 90 de triste mémoire, pas moins de 200 mille pertes humaines. De surcroît, les Algériens, forts de leurs inusables services de renseignements militaires, se remettent aujourd'hui à l'heure de la nébuleuse intégriste, après le réveil subit des démons terroristes dans leur territoire où deux attentats perpetrés par le groupe daechiste « Jond Al-Islam » ont déjà fait, ces derniers mois, quelque 35 tués dont 18 soldats. Deux attentats d'autant plus sensationnels, que nos voisins ont abouti à la conclusion que Daëch a bel et bien élu domicile dans leurs murs. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir les groupuscules de Aboubaker Al-Baghdadi se réfugier en Tunisie, une fois l'étau resserré autour d'eux en Algérie. Reste maintenant, à savoir combien de Daechistes avaient réussi à violer nos frontières avec ce pays ? Est-il vrai, à en croire certaines indiscrétions, qu'ils seraient 500 hommes à le faire ? Si oui, où se cachent-ils ? ... et cette histoire de fossé ? Si on ne peut que se rassurer jusqu'à présent, quant à la solidité de la collaboration tuniso-algérienne dans cette lutte commune contre le terrorisme, on a, toutefois, à s'interroger sur le sort de ce projet bilatéral consistant à creuser aux frontières entre les deux pays, un fossé long de plusieurs kilomètres, afin de contrecarrer la poussée des passages clandestins des terroristes et autres contrebandiers. Ce projet, au départ tenu en secret puis soudainement annoncé en grande pompe, en 2013, n'est pas encore totalement exécuté, ses travaux ayant été interrompus pour des rasons techniques, semble-t-il. Et pourtant, s'accordent à dire des experts en la matière, ledit projet pourrait dissiper une bonne partie des difficultés rencontrées dans la traque des terroristes.