Le Temps-Agences - Le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, accuse Téhéran d'attiser la violence en Irak et affirme que l'ambassadeur d'Iran à Bagdad est membre de la Force Al Qods, unité d'élite des Gardiens de la Révolution. Selon Washington, la Force Al Qods arme et entraîne des combattants rebelles en Irak. Les Iraniens "fournissent des armes perfectionnées et des fonds, ils forment des miliciens et dans certains cas prennent l'initiative d'opérations qui sont fatales à des soldats américains", a dit le général Petraeus lors d'une visite sur une base militaire US en Irak, à une trentaine de kilomètres seulement de la frontière iranienne. "Il n'y aucun doute sur les liens entre l'Iran et ces attaques qui coûtent la vie à nos soldats", a-t-il déclaré. Dénonçant les activités "nocives et meurtrières" de la Force Al Qods, il a affirmé que l'Iran fournissait aux rebelles irakiens des lance-roquettes, des lance-missiles antiaériens "semblables aux Stinger" et des roquettes de 240 mm, ainsi que les redoutables engins explosifs EFP (Explosively Formed Projectiles), capables de percer les blindages des chars. Un tel engin est, selon l'armée américaine, à l'origine de la mort jeudi d'un maire chiite et de ses quatre gardes du corps. Il n'a pas dit sur quels éléments il s'appuyait pour affirmer que l'ambassadeur d'Iran à Bagdad, Hassan Kazemi-Qomi, appartient à la Force Al Qods. L'ambassade iranienne à Bagdad n'a pas réagi dans l'immédiat à ces accusations. Kazemi-Qomi a rencontré deux fois cette année son homologue américain à Bagdad, Ryan Crocker, pour des entretiens destinés à stabiliser l'Irak. Petraeus a par ailleurs souligné les "progrès substantiels" enregistrés par les forces de sécurité américaine et irakienne dans la lutte contre Al Qaïda en Irak. Il a ainsi laissé entendre que certaines zones de Bagdad étaient suffisamment sûres pour qu'il puisse s'y promener sans escorte, précisant toutefois que "personne ne me laisserait faire ça". Il a rappelé qu'il fallait maintenir la pression contre les activistes du réseau islamiste, particulièrement en le privant de ses ressources financières. "Les actions contre Al Qaïda sont encourageantes. Il y a eu des progrès substantiels contre Al Qaïda", a-t-il déclaré. "Al Qaïda reste la menace la plus immédiate, l'ennemi toujours prêt à rallumer les violences communautaires et à causer les massacres les plus horribles. Si vous pensez que nous les tenons à la gorge, alors nous devons continuer de les tenir à la gorge", a-t-il ajouté. Petraeus a évoqué la ville de Mossoul, où selon lui Al Qaïda tirait des bénéfices de cimenteries, de banques et d'intérêts immobiliers jusqu'au démantèlement de ce réseau financier. L'armée américaine attribue fréquemment à Al Qaïda les attentats causant les plus de victimes. Petraeus a défendu la stratégie américaine consistant à soutenir les tribus sunnites opposées à Al Qaïda et à leur confier le maintien de la sécurité dans certaines zones, malgré les critiques du gouvernement irakien, qui y voit la création de nouvelles milices. L'Alliance chiite du Premier ministre Nouri Al Maliki a affirmé la semaine dernière qu'un grand nombre de ces nouveaux combattants provoquaient des troubles autour de Bagdad sous prétexte de lutter contre Al Qaïda.
Trois attentats, neuf morts
Le Temps-Agences - Au moins neuf civils irakiens ont été tués hier dans des attentats à Bagdad, selon la police irakienne. Aux environs de 7h du matin, heure locale, trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées par l'explosion d'une bombe qui visait des patrouilles de police et a sauté à proximité d'un minibus, selon un responsable de la police qui a requis l'anonymat. L'attentat s'est produit dans le quartier à majorité chiite de Baladiyat dans l'Est de la capitale. Une demi-heure plus tard, dans le quartier sunnite de Dora, dans le sud de Bagdad, une deuxième bombe placée sur la chaussée a manqué sa cible, une patrouille américaine, mais tué trois civils irakiens. Trois autres ont été blessés, selon la police. Enfin dans le centre-ville, dans le quartier commercial de Salihiyah, une bombe placée à l'arrière d'un véhicule garé près de l'ambassade d'Iran a explosé vers 8h30, tuant trois civils et en blessant trois autres.