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Confrontation électorale à Gafsa entre Adnène Hajji, candidat Indépendant et Tarek Bouterâa, tête de liste du Mouvement Destourien
Publié dans Le Temps le 19 - 10 - 2014

« Pour que Gafsa cesse d'être l'éternelle poudrière », titrait hier notre quotidien. Nous avons accordé la parole à la société civile pour nous faire par de sa vision sur les moyens à même de sauver le gouvernorat de Gafsa d'un holocauste chimique avéré et d'extraire la région de sa situation de zone d'ombre. La parole est aujourd'hui donnée aux politiciens, aux candidats pour les législatives. Adnène Hajji, indépendant et Tarek Bouterâa, tête de liste du Mouvement Destourien pour le Gouvernorat de Gafsa, nous font part de leurs programmes.
Adnène Hajji, candidat (liste indépendante): Hommes d'affaires têtes de listes.. «craintes d'un parlement ultralibéral et d'une nouvelle voie conduisant à l'avortement pur et simple de la Révolution... »
« Gafsa peut être décomposée en deux zones une zone minière et une autre agricole et toute délégation a ses propres spécificités. Le gouvernorat souffre de maux chroniques et structurels dont essentiellement ceux relatifs à l'environnement, à l'absence de l'infrastructure de base, au chômage frénétique, aux disettes hydriques, aux problèmes fonciers.
De par l'absence d'un tissu industriel diversifié, c'est l'activité minière source nourricière à faire vivoter une région fortement pénalisée. De toutes les façons, il n'y a pas d'autres choix. Pour remédier à cette réalité accablante, il convient de mettre en place une infrastructure de base adéquate et indispensable à l'attraction des investisseurs. Nous réitérons par ailleurs notre demande irrévocable : c'est celle de consacrer une part des revenus réalisés par la CPG au profit du développement de la région. La compagnie est appelée à jouer pleinement son rôle économique et social dans la région. Pour ce qui est de l'intoxication de l'eau et ses effets pervers sur la santé des habitants, il faut éloigner les laveries de phosphate de l'agglomération de Gafsa. Volet sécuritaire et contrairement aux rumeurs et au tapage médiatique qui font de Gafsa une région prohibée et une région risquée, je peux affirmer qu'il n'y a pas de quoi faire toute cette confusion. Tout le monde peut accéder facilement à la ville.
Au sujet des revendications sociales et de la reprise du niveau de la production du phosphate. Tout dépend des prédispositions du gouvernement à régler l'affaire. Tant que les fausses promesses se poursuivent, notre bras de fer avec l'Etat continue en l'absence d'une volonté politique de répondre à nos doléances. Il faut que toutes les parties reprennent le dialogue. Aujourd'hui nous n'avons pas d'interlocuteurs de haut niveau qui puisse prendre les décisions qu'il faut, nous sommes réduits à négocier avec les chefs de districts. Nous sollicitons à juste tire que les hommes de la sécurité fassent preuve d'un esprit de neutralité et de cesser de réprimer les mouvements sociaux. Nous sommes pour la sécurité républicaine. Nous refusons le retour des vieux démons. Message aux agents de l'ordre : observez la neutralité et gardez vos distances de tout ce qui est social et politique. « Si vous revenez, nous reviendrons »
En tant qu'indépendants et contrairement aux partis politiques en course nous n'avons pas de programmes et des recettes miracles, mais plutôt des revendications à défendre absolument au prochain parlement. Nous ne pouvons pas réfléchir en tant que pouvoir exécutif mais plutôt législatif. Nous n'avons aucune ambition de faire partie du prochain gouvernement mais surtout appuyer les revendications légitimes de notre région. La différence entre Les partis politiques et nous, c'est que nous ne pouvons pas promettre monts et merveilles à nos concitoyens : des emplois, des investissements, du développement et de l'épanouissement pour tous d'ici cinq ans c'est impossible, voire mythique. Les partis politiques sont en train de leurrer les électeurs et de faire de fausses promesses qu'ils ne pourront tenir. La campagne électorale devient un marché de mensonge et de duperie, un lieu de vente et d'achat des voix et des consciences. Notre campagne électorale se limite au rôle de conscientisation des citoyens. Nous poursuivrons notre militantisme, notre combat qui a démarré en 2008. Or les « grands » partis en course ont placé des hommes d'affaires à la tête de leurs listes, d'où les craintes d'un parlement ultralibéral qui aura à promulguer des lois inappropriées aux besoins de la population la plus démunie. C'est une nouvelle voie vers le désastre et vers l'avortement pure et simple de la Révolution. Quatre ans après le soulèvement populaire, nous ne flairons pas la révolution et ce dans tous les domaines. Nous avons évincé Ben Ali et nous avons gardé son modèle de développement. La balle est aujourd'hui entre les mains du peuple et des électeurs. Ils doivent assumer leur entière responsabilité, à travers les urnes. Les médias sont aussi une partie prenante dans ce jeu électoral, certains partis politiques s'accaparent abusivement les plateaux télévisés couvrant la campagne électorale et tant pour les chaînes nationales que privées. D'où le sentiment de frustration, et de désintéressement de plus en plus élevé observé chez le citoyen envers la politique ».
Tarek Bouterâa, Mouvement Destourien: «Notre devise est la politique de Bourguiba, celle de « Siasset El Marahel . Nous partageons les mêmes principes du mouvement de 1911»
«Les souffrances qu'en durent les habitants de Gafsa sont connues et tournent essentiellement autour de quatre axes : l'eau, l'environnement, le phosphate et l'emploi. Je tiens à préciser tout d'abord que nous suivons les traces de Bourguiba, nous sommes pour la continuité de l'Etat, pour la capitalisation des acquis (dont le statut de la femme et le CSP) avant de construire l'avenir. Notre devise est la politique de Bourguiba, celle de « Siasset El Marahel ». Nous partageons les principes communs au mouvement de 1911, sauf qu'aujourd'hui nous ne sommes pas en guerre contre la colonisation étrangère mais plutôt nous combattons la colonisation des esprits. Nous nous dressons contre l'esprit d'exclusion. Il faut faire la distinction entre le bon et le mauvais. Il faut reconnaître qu'ils y a avaient tout de même des hommes d'Etat.
Enchaînons avec le programme du mouvement Destourien pour la région. Pour ce qui est de l'investissement, qui est un secteur quasiment absent dans la région, nous proposons l'accroissement des primes d'investissements pour atteindre au maximum 50% et la baisse de la part de l'autofinancement exigé. L'objectif étant de stimuler l'initiative privée. Tout en faisant attention, nous serons attentifs et impardonnables envers les chasseurs de primes d'investissement. Et en attendant les études de projets et la préparation des « business plan », il faut mettre en place l'infrastructure de base nécessaire. Le transport demeure un facteur déterminant pour le développement de la région. Il s'agit de poursuivre le projet du réseau ferroviaire déjà en cours, d'étendre dans une deuxième étape l'autoroute qui lie Tunis et Sidi Bouzid à Gafsa et last but not least de mettre à niveau l'Aéroport de Gafsa pour qu'il devienne un point de rayonnement vers l'Afrique.
Pour la CPG, nous ne sommes pas d'accord avec les appels de consacrer 20% à 30% des revenus de la compagnie nationale au financement du développement de la région. 2 à 3% des revenus, est faisable. C'est une compagnie nationale dont les revenus doivent profiter à tout le pays. Il y a une stratégie à établir en la matière. Ce que nous proposons : 1.5% pourraient provenir des retenus à la source et versés directement à la municipalité de Gafsa et ce sur simple PV. Le reliquat, soit 1.5% pourraient faire l'objet d'un consensus entre les différentes parties (société civile, UGTT, CPG...). L'essentiel c'est de respecter les termes de l'accord et de la formule à trouver.
S'agissant de la réforme administrative, nous sommes pour la décentralisation de la décision. Les municipalités qui sont les colonnes vertébrales des institutions de l'Etat, doivent jouir, absolument, d'une autonomie financière totale et d'une indépendance de gestion vis-à vis du pouvoir central. Nous sommes d'avis à ce que les municipalités soient régies par un statut de sociétés anonymes et totalement indépendantes du pouvoir central. En ce qui concerne les ressources, les municipalités pourront puiser leur budget dans les recettes fiscales des entreprises et usines qui sont implantées dans la région et dans l'aménagement de parcs d'attractions dont elles assureront la gestion.
Pour ce qui est de la santé, notre objectif et de fournir un service de proximité au citoyen. Avant de mettre en place un hôpital universitaire qui est indispensable pour la région, nous sommes pour la démarche « step by step », il importe au préalable de créer une unité hospitalière qui regroupe toutes les spécialités (une petite urgence pour chaque délégation). Actuellement et en l'absence de services de santé de proximité il y a des gens qui meurent à cause de morsures de scorpions. Pour certaines délégations, il faut mettre 50 km pour arriver à l'hôpital de Gafsa. Côté social, nous proposons la réforme de la CNAM et des caisses sociales de manière à ce que l'Etat et le citoyen retrouvent leurs comptes. Pour la sécurité, nous sommes pour une sécurité républicaine : nous refusons le retour du système de répression de Ben Ali. Concernant, l'éducation, elle doit faire l'objet d'un redéploiement total. Gafsa souffre d'un nombre très réduit des établissements scolaires et de l'absence de l'infrastructure et des conditions élémentaires qui favorisent et respectent le droit des élèves, des enseignants et des droits de l'Homme. Dans la délégation de « Belkhir », il y a une école qui demeure à ce jour sans instituteurs, au moment où la délégation compte 15 enseignants en chômage. C'est la faute à qui : c'est la faute à la centralisation de la décision.
Ainsi notre programme est simple, nous ne sommes pas dans la logique des fausses promesses. Aujourd'hui, nous ne sommes pas au pouvoir, mais demain et dans le cas contraire, vous aurez plein droit de nous demander des comptes. Finalement je ne suis pas contre l'incursion des hommes d'affaires dans la politique à condition qu'ils participeront au sauvetage et non pas à la faillite du pays. En ce qui me concerne et en tant qu'homme d'affaires je fais la promesse d'abandonner les affaires en cas de mon élection. »


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