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Tribune: Le dépérissement de la créativité
Publié dans Le Temps le 26 - 10 - 2014

La décadence signifie la chuted'une culture d'une civilisation qui, après avoir pu réaliser un progrès historique, a cessé d'évoluer pour décliner puis disparaitre dans l'oubli et la déchéance.
Le déclin de «la culture arabo musulmane » remontait à des siècles, c'est pour cette raison que nous avons cessé de l'évoquer, l'analyser, puisqu'il a eu lieu depuis bien longtemps, il s'est installé et s'est érigé en système,
Quels sont les signes de la décadence ?
Si on se réfère aux anciennes civilisations, égyptiennes carthaginoises, grecques, romaines ou autres, ce sont leurs inventions artistiques, philosophiques, politiques, c'est-à-dire, leurs contributions au progrès de l'humanité qui leur ont survécu, ainsi l'absence de créativité peut être considérée comme une donnée fondamentale pour détecter l'avènement de la décadence.
Nous constatons aussi, que plus une culture valorise la créativité et la pensée, plus elle contribue à sa propre prospérité.
La deuxième donnée fondamentale : c'est l'anachronisme d'une culture, incapable de s'innover, de créer d'autres valeurs, elle sera fatalement anachronique, en marge de son historicité, de tout processus évolutif, c'est-à-dire en dehors du temps, ne pourra pas offrir une perspective du réel pour se projeter dans l'avenir.
Ainsi ,l'absence de créativité et l'anachronisme d'une culture l'obligent à préserver des valeurs morales , sociales , politiques archaïques ,bien qu'elles aient perdu leurs fondements substantiels , qu'elles se soient réduites à des régles purement formelles , incapablesde résoudre les problèmes actuels de la société ,ou de les gérer.
Dans une culture décadente , seule la forme subsiste, car le temps a déjà produit ses effets, le fond n'y est plus .L' individu doit faire semblant de réussir, faire semblant d'être heureux, faire semblant d'être intégré, faire semblant de croire aux traditions et coutumes et s'opposer à toute nouveauté, pour s'installer dans une ambiance factice irréelle et s'interdire de se poser des questions, n'avoir au fond aucune considération pour quoi que ce soit, il affichera son attachement à des valeurs anciennes, tout en les trangressant constamment.
N'est ce pas notre situation actuelle ?
Dans nos écoles, un enfant qui pose des questions intelligentes est tout de suite réprimé, on répondra àl'artiste qu'il soit peintre, écrivain cinéaste ou acteur avec froideur et indifférence : à quoi ca sert, ce que vous avez réalisé, cela ne rapporte pas instantanément un gain matériel? personne ne va s'y intéresser , c'est de la pure fantaisie, sans grand intérêt, à un penseur ,on lui dira : tout a été dit ,votre pensée ne va rien changer ,à un chercheur ,on lui attribuera ,dans le meilleur des cas ,un diplôme , mais plus tard sa recherche sera archivée ,car l'essentiel n'est pas de reconstruire une culture décadente ,mais de la perdurer pour maintenir son système, sans vouloir l'innover .
Voilà pourquoi nous n'avons pas cessé depuis des siècles, de poser les mêmes questions à propos de la modernité, nous nous sommes résignés à adopter son mode de vie, sans assimiler ses fondements philosophiques?
Voilà pourquoi, toutes les tentatives de réformes ont relativement échoué.
Nous avons cessé d'être inventifs, pire encore, toute innovation et création sont marginalisées, elles remettent en question notre «système décadent» car cela pourrait éventuellement ouvrir la voie à d'autres alternatives de progrès. Or nous avons choisi d'être les victimes d'autres cultures ,d'autres peuples, pour ne pas nous remettre en question et nous garantir ainsi une position très confortable déculpabilisant, voir même, irresponsable.
Pourtant un constat réel presque incontestable s'impose, ce qu'on dévalorise le plus dans nos sociétés n'est rien d'autre qu'un esprit créatif. Combien de thèses de doctorats sans suite et sans intérêts, des centaines, peut être des milliers, combien de livres non publiés, combien de théories avortées, personne n'en connait le nombre, tellement c'est insignifiant. Dans le meilleur des cas, c'est L'Etat qui se charge de distribuer les subventions d'encourager tel ou tel projet, à condition qu'il soit rentable ou intéressant, mais la société elle, ne croit pas du tout à ses potentiels créatifs, à moins qu'ils ne lui parviennent de l'étranger.
La créativité n'est pas une valeur, c'est plutôt une malédiction, pour réussir, il faudrait avoir de l'argent, reproduire le modèle de ses ancêtres, surtout refuser de réfléchir ,car depuis la chute, nous croyons détenir toutes réponses aux grandes questions, quelles soient existentielles, spirituelles, politiques, sociales, sans éprouver le besoin ni de chercher ni de réfléchir.
Dans cet état de fait, comment serait il possible de planifier un projet de société à long terme, lorsqu'on maintient un système décadent, c'est-à-dire lorsqu'on refuse toute idée nouvelle, qu'on exclut la jeunesse de toutes les instances du pouvoir?
Comment construire sans innover, sans opérer des ruptures ? Comment prémunir la société contre l'opportunisme et l'ambition personnelle ,en absence d'un projet collectif ? Comment garantir la liberté de l'expression avant de reconnaitre les libertés individuelles, en absence de toute pensée ? Comment peut on prétendre qu'une révolution a eu lieu, qu'elle a porté l'espoir de rompre avec le système décadent, avant de le déconstruire?
Pourtant , des idées nouvelles, un nouveau projet, d'autres perspectives ne cessent d'émerger ,mais se perdent chaque jour dans cette vague envahissante qui fait resurgir « toute notre décadence » du fond de ses ténèbres.
Or, il aurait suffit de porter le regard ,vers l'horizon, vers l'avenir


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