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Japon : Le secret de la longévité des entreprises nipponnes
Publié dans Le Temps le 28 - 10 - 2014

L'hôtel le plus ancien du monde n'est pas à Paris ou Londres ou Rome mais à Yamanashi au Japon. Selon le livre Guinness des records, l'hôtel Nisiyama Onsen Keiunkan, proche de sources chaudes, existe depuis l'an 705. Le deuxième hôtel le plus ancien est un autre établissement thermal appelé Hoshi Ryokan, fondé en 718.
Outre les hôtels, de nombreuses compagnies japonaises battent des records de longévité. Sudo Honke, le plus ancien producteur de saké au monde existe depuis 1141. Avant d'être absorbée par une autre entreprise en 2006, l'entreprise familiale en exploitation depuis le plus longtemps étaitKongō Gumi, une société qui construisait des temples depuis quatorze siècles.
La liste est longue, et elle inclut la compagnie de la préfecture de Yamanashi, qui confectionne des objets pour les autels bouddhistes et des habits de moines depuis 1024; la compagnie Ichimojiya Wasuke, la plus ancienne confiserie du pays, fondée en 1000; Nakamura Shahi, une firme de construction de temples bouddhistes et shintoïstes, qui date de 970; et Tanaka Iga, une compagnie de Kyoto qui fait des objets religieux bouddhistes depuis 885.
A première vue, il n'est pas surprenant qu'un pays ancien avec une économie ancienne ait autant de vieilles entreprises. La plupart de ces vieilles compagnies sont locales et familiales, comme les producteurs de saké et les auberges (ryokan) qui ont été établis au VIIIe siècle pour les marchands voyageant entre Tokyo et Kyoto.
Avant de devenir le premier pays non chrétien et non occidental à s'industrialiser dans les années 1870, le Japon avait déjà une économie agricole bien développée «avec des populations urbaines plutôt sophistiquées», explique Hugh Patrick, le directeur du Centre sur l'économie et le commerce japonais à la Business School de Columbia University. Cette classe urbaine aisée constituait une clientèle robuste.
Mais cela explique seulement comment ces compagnies ont été établies, pas pourquoi elles ont réussi à durer aussi longtemps. Un facteur important était le droit de primogéniture, explique David Weinstein, un professeur d'économie japonaise à Columbia University. Comme le fils aîné héritait de toute la fortune du patriarche, les compagnies japonaises pouvaient être transmises à un seul membre de la famille.
La primogéniture a quasiment disparu au XXe siècle, mais les propriétaires transmettent encore souvent leurs compagnies à un seul héritier. De nos jours, garder un business dans la famille implique souvent l'adoption d'un adulte: le directeur d'une entreprise adopte légalement le nouveau PDG du groupe et lui transmet ensuite les rênes (ces adoptions sont souvent facilitées par un mariage entre l'héritier choisi et la fille du propriétaire).
En 2011 plus de 90% des 81.000 individus adoptés au Japon étaient des adultes. Selon une étude, les firmes dirigées par des héritiers adoptés sont plus performantes que celles qui sont administrées par des héritiers biologiques. Et les entreprises familiales –aussi bien biologiques qu'adoptives– surpassent les entreprises non familiales.
L'infusion de nouveau sang dans les vieilles compagnie familiales permet à ces firmes anciennes de se renouveler sans cesse. La preuve? La plupart des compagnies les plus anciennes du Japon sont familiales.
David Weinstein donne l'exemple de Sumitomo et Mitsui, qui datent toutes les deux de plusieurs siècles, et qui ont fusionné en une multinationale nommée SMBC, la deuxième plus grande banque du Japon. Il y a aussi Nintendo, qui a débuté comme producteur de cartes à jouer au XIXe siècle, et qui a réussi à se métamorphoser en compagnie de produits électroniques célèbres, tout en demeurant une société familiale.
Selon Hugh Whittaker, du Nissan Institute of Japanese Studies à l'université d'Oxford, ces business maintiennent depuis des siècles un équilibre délicat entre continuité et innovation.
«La logique de l'entreprise au Japon est une logique de loyauté plutôt que de choix», explique Whittaker, qui souligne que les propriétaires pensent plutôt en termes de longévité qu'en termes de réussite dans le présent. En bref, la culture commerciale du Japon n'est pas obsédée par les profits trimestriels. «Les entreprises familiales sont toujours plus persistantes, résume David Weinstein.Elles continuent d'exister de la même manière que leur nom continue d'exister.»


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