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Le psy ? Connais pas !
Aujourd'hui, Journée Mondiale de la Santé mentale
Publié dans Le Temps le 10 - 10 - 2007

Ils errent dans les rues, ils parlent tous seuls, ils réagissent parfois agressivement. Ce sont des malades mentaux. Ils sont généralement rejetés par la famille et par la société. Beaucoup vivent dans des conditions difficiles.
Ils sont incapables de se prendre en charge et ne peuvent pas intégrer le monde du travail. Ils sont livrés à leur sort alors qu'ils ont énormément besoin de leur famille.
Et pourtant la maladie mentale est une affection comme les autres. En consultant un psychiatre et en suivant le traitement adéquat, l'état du patient peut être stabilisé.
Malheureusement, la visite d'un psy n'est pas encore entrée dans nos mœurs. Et pourtant, nous en avons tous besoin surtout avec le stress quotidien et les problèmes de la vie qui se multiplient d'un jour à l'autre. Plusieurs, malgré leur haut niveau intellectuel, préfèrent encore aller voir un voyant ou un charlatan que de visiter un psy. Des campagnes de sensibilisation visant à mieux faire comprendre les gens ce qu'est une maladie mentale et comment réagir avec un malade doivent être organisées.

La schizophrénie : une maladie d'adulte jeune
Dans ce cadre, la Tunisie célèbre aujourd'hui à l'instar de tous les pays du monde, la journée mondiale de la santé mentale inscrite cette année sous le thème de « la schizophrénie ».
Cette pathologie psychiatrique qui se manifeste par la désintégration de la personnalité, et par la perte du contact avec la réalité, affecte une personne pour chaque 100 habitants dans le monde. Cette maladie apparaît généralement entre 15 et 30 ans et influe profondément sur le milieu familial. 10 à 13% des familles des patients vivent en souffrance matérielle et morale à cause de l'incapacité de leurs enfants schizophrènes à s'assumer et à confronter la vie. Les répercussions de cette pathologie dépassent parfois la famille et affectent la société puisque 10% des handicapés et 1/ 3 des sans abri sont des schizophrènes.
La maladie apparaît essentiellement chez les jeunes qui sont considérés comme étant l'avenir de chaque société. Et par conséquent, la manifestation de cette pathologie freine leur rentabilité et influe négativement et d'une manière directe sur leurs vies sociale et sanitaire.
En Tunisie, un programme national de la santé mentale a été lancé en vue d'intégrer les services sanitaires mentaux dans les Centres de santé de base et renforcer ainsi l'intégration des malades et prévenir leur marginalisation.
A cet effet, des sessions de formation ont été organisées au profit des agents de la santé publique et des guides pédagogiques ont été réalisés pour sensibiliser les gens à la nécessité de considérer le malade mental comme étant un patient comme les autres en suivant son traitement il peut guérir et réintégrer sa vie active et familiale.
Les prestations sanitaires spécifiques au malade mental ont été élargies. En plus de l'hôpital psychiatrique Errazi, d'autres services de santé mentale ont été installés dans les hôpitaux de Sousse, Monastir, Kairouan, Mahdia et Sfax. Des consultations spéciales ont été créées dans plusieurs régions comme Nabeul, Bizerte, Jendouba et Sidi Bouzid.
Toutefois, le recours aux psychologues et aux psychiatres est encore en dessous des espérances. Alors que les domiciles de plusieurs charlatans ne désemplissent pas de gens venus généralement en cachette pour trouver une solution à un problème, les cabinets de psychiatres et de psychologues reçoivent rarement des patients. Certaines personnes refusent d'admettre que leur fils ou leur fille est malade mental et persistent à affirmer qu'il ou elle a été jalousement envié. Une mère froide, un père absent, des parents toujours en conflit, plusieurs facteurs peuvent facilement affecter l'adolescent ou l'adulte jeune. Aujourd'hui, il suffit de faire un tour prés de certains établissements scolaires pour constater les changements d'attitude de nos enfants. Les comportements agressifs et violents prennent largement du terrain. Les états dépressifs aussi.
Les psychologues ont beaucoup à faire au sein des établissements scolaires et pourtant on ne leur donne pas tout l'intérêt qu'il faut.
Les jeunes doivent être sensibilisés et informés qu'il existe une cellule d'écoute dans leur établissement scolaire, et les psychologues doivent être libérés des tâches administratives et consacrer tout leur temps aux élèves en difficultés. La chute du niveau d'étude et le changement du comportement peuvent être très révélateurs.
Afef BEN ABDELJELIL

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Dr. Fadhel Mrad, président du Comité médical de l'hôpital psychiatrique Errazi :
« En général, les familles ne sont pas coopérantes »
Le Temps : Combien d'actes d'hospitalisation compte l'hôpital Errazi par an ?

Dr. Fadhel Mrad :L'hôpital Errazi compte annuellement plus de 5000 hospitalisations et autour de 100 mille consultations.

Quelles sont les pathologies les plus fréquentes ?
Actuellement, ce sont les psychoses dans toutes leurs formes et spécialement la schizophrénie et les troubles bipolaires qui sont les plus fréquentes.
Par ailleurs, il y a aussi les états dépressifs et les troubles de conduite.
Au secteur privé, les psychiatres reçoivent plus des patients ayant des névroses, l'hystérie et des troubles obsessionnels.

Est-ce que ces maladies sont curables ?
Les psychoses sont des maladies chroniques. Le traitement permet de stabiliser le patient afin que son état mental soit adapté avec son entourage. Malheureusement, les malades sont de très mauvais obturants. Ils ne suivent pas bien leur traitement. Beaucoup d'entre eux ne sont pas conscients du côté pathologique de leur maladie c'est pour ça qu'ils sont obligés d'étayer sur le médecin et sur la famille.
Celle-ci est en général rejettante et pas coopérante soit à cause de certains comportements agressifs du patient soit parce qu'elle a honte et ne veut pas admettre qu'un des siens soit malade mental. Elle l'emmène à l'hôpital, l'abandonne et ne le cherche plus. Ces réactions, on les voit très souvent.

Quel message voudriez vous passer aux familles ?
Les familles doivent être vigilantes et à partir du moment où un jeune commence à réagir d'une manière illogique et bizarre, il ne faut pas hésiter à aller consulter un psychiatre. C'est désolant de trouver qu'à ce jour, certaines familles, et ce malgré leur niveau intellectuel, ont toujours recours aux charlatans au lieu des psychiatres.

A quoi est due l'émergence de la schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie multifactorielle. Les recherches révèlent que son apparition est liée soit à un facteur génético- familial, soit environnemental ou personnel lié à la constitution de la personnalité de l'individu.

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Aïcha, surveillante conseillère principale dans un lycée
Confusion entre surveiller et encadrer : chacun doit faire son travail
Je suis psychologue de formation. J'ai participé à un concours organisé par le ministère de l'Education et de la Formation pour le recrutement de surveillants conseillers principaux ayant une maîtrise en psychologie ou en sociologie. Normalement nous devrions travailler au sein d'une cellule d'écoute. Notre mission est de suivre les élèves en difficultés et d'essayer de leur trouver des solutions. Cela n'a pas été concrétisé. Actuellement, je travaille en tant que surveillante dans l'administration d'un lycée. Je vois tous les jours, des centaines de cas nécessitant une prise en charge et un suivi, mais je n'ai pas le temps pour eux. Le lycée comporte des élèves en pleine adolescence. Chacun d'entre eux mérite un encadrement surtout que les parents ne sont plus très disponibles pour surveiller leurs enfants. Nous devons être là pour les écouter et les aider à surpasser certains problèmes. La demande est très forte, que ce soit de la part des parents ou des élèves. Mais malheureusement le rôle du psychologue est encore marginalisé.


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