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Peut-on se fier au prix pour lire un bon bouquin ?
Publié dans Le Temps le 07 - 11 - 2014

La nouvelle est tombée avant-hier peu après midi, le prix Goncourt a été décerné à Lydie Salvayre pour son roman « Pas Pleurer » paru aux éditions Seuil. Un roman qui revient sur l'engagement de Georges Bernanos aux côtés des républicains lors de la guerre d'Espagne et dont la voix se superpose à celle de la mère de la narratrice, réfugiée espagnole. Pourtant pas favori pour obtenir le prix, « Pas Pleurer » a créé la surprise et a démenti tous les pronostics qui mettaient « Meursault, Contre-enquête » du journaliste algérien Kamel Daoud, paru d'abord aux éditions Barzakh en Algérie, puis chez Actes Sud en France, comme le grand gagnant du Goncourt. Pressenti comme le lauréat, « Meursault, Contre-enquête » devait être, selon certains, en course avec « Charlotte » de David Foenkinos, un roman écrit comme un chant en vers libre dans lequel l'auteur de « La Délicatesse » prête sa plume à la voix de l'artiste Charlotte Salomon, morte à Auschwitz en 1943. Un roman qui a obtenu le prix Renaudot. Le prix Femina a couronné la haïtienne Yanick Lahens pour « Bain de lune », un ouvrage qui entraîne le lecteur dans Haïti à travers une saga familiale qui débute dans les années 1920 et qui s'étale sur plusieurs générations.
L'attendu et l'inattendu, la consolation et l'amertume sans oublier la joie suite à ces concours relancent la polémique sur le bienfondé des prix et leur influence sur le lectorat. En effet, si une pléiade de « gens du métier » met en œuvre toutes leurs connaissances pour évaluer les livres en compétition, le lecteur, lui, se trouve désarmé et souvent déçu par le choix « des spécialistes ». Plusieurs parlent même de complaisance ou de volonté de suivre l'air du temps. D'autres ne se fient pas au prix pour lire « un bon bouquin » car, selon eux, les prix ne reflètent pas la valeur d'un livre. « Les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire ou « Madame Bovary » de Gustave Flaubert n'ont pas brillé dans la littérature par les prix obtenus mais plutôt par la censure qui, au lieu d'en arrêter la diffusion n'a fait que l'accroitre. Julien Gracq ou Jean Paul Sartre n'ont pas marqué de leur empreinte la sphère littéraire et la pensée de leur époque par l'obtention d'une distinction mais justement par le refus de celle-ci.
Faut-il s'ériger contre les prix alors ?
Certes non parce que les accepter ou les refuser demeure une affaire personnelle. Cependant, ils ne représentent pas un critère suffisant pour juger la teneur ou l'intérêt que peut susciter le livre.
Revenons maintenant au prix Goncourt de cette année. En lice pour en être le grand gagnant, comme nous l'avons mentionné et comme l'avaient fait courir les « bruits de couloir », Kamel Daoud a été dépassé par six voix contre quatre au cinquième tour par Lydie Salvayre. Il faut croire que la contre-enquête ou l'autre versant de l'histoire camusienne de « l'Etranger » n'a pas fait le poids face à Bernanos. L'imagination de l'autre côté de la mer n'a pas su atteindre la rive du Nord et c'est l'imagination de la proximité géographique qui est parvenue à convaincre le jury. Sur son compte Twitter Pierre Assouline, un des membres du jury écrivait : « Ceux qui ont défendu dans le jury Kamel Daoud, comme moi, sont ravis que ce soit finalement Lydie Salvayre. Si le lauréat avait été Daoud, cela aurait été plus historique, mais c'est son premier roman, il va écrire d'autres livres. » Un Twitt quelque peu surprenant car le jugement porte en principe sur les valeurs littéraires de l'œuvre et non sur des évènements de l'Histoire de l'humanité. Dans ce message électronique prémonitoire, Pierre Assouline étale ses talents de voyance quant à la carrière de Kamel Daoud en tant qu'auteur mais aucune prémonition sur ses éventuelles prochaines nominations. Panne d'inspiration ?
En tout cas, décerner un prix demeure un moment important pour un auteur, une reconnaissance de ses pairs mais la vraie reconnaissance vient du public, celui qui prend la peine de se rendre dans une librairie pour acheter un livre et qu'une fois la dernière page refermée, le conseille à ses proches et amis ou en fait un commentaire sur un réseau social. Un livre enfin de compte qui met en communion le lecteur, le personnage et l'auteur, n'est-ce pas là le but recherché par tout écrivain ?


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