Voilà pratiquement trois semaines, le milieu sportif fut secoué par une mauvaise nouvelle. Une nouvelle des plus alarmantes se répandant comme une trainée de poudre dans toutes les contrées du pays prenant tout un chacun de court tellement elle paraissait invraisemblable, non crédible: Skander Kasri l'entraineur de l'ESZ dans un état très critique partant de Zarzis à bord d'une ambulance et prenant le chemin de la clinique" La Soukra" accompagné par une forte délégation du BD et du staff médical de l'ESZ. Connaissant parfaitement l'homme, sa respectueuse famille à Hammam-Lif où il a grandi et fourbi ses premières armes au CSHL, et prenant cette nouvelle pour le compte d'une plaisanterie de très mauvais goût, nous sommes entrés en contact avec son frère Dr Riadh Kasri qui nous confirma malheureusement la triste réalité. Skander que des relations très étroites nous lient avec lui,avec sa famille, avec sa vaillante maman notre directrice aux années 60 à l'école "Dalmas" à Hammam-Lif a bien consenti à revenir sur les circonstances de sa maladie pour notre journal en dépit des recommandations expresses de ses médecins d'observer un repos des plus complets pendant un mois encore. Entretien: Le Temps: Tous d'abord nos vœux les meilleurs de prompt rétablissement et nos félicitations les plus chaleureuses pour votre rapide remise sur pied. Skander Kasri: Grâce à Dieu et aux efforts gigantesques déployés par nos cadres médicaux et para-médicaux, je m'estime comme un ressuscité en revenant de très loin au fait alors que la situation était des plus précaires ne tenant plus qu'à un cheveu d'après ce qu'on m'a dit par la suite. Personne au début n'a cru en cette affaire du moment que vous être un sportif inné, avec une hygiène de vie des plus rigoureuses et ce qui ne gâte rien ne présentant aucun facteur de risque (tabac, diabète, cardiopathie, hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, etc), aucune maladie chronique, aucune tare? Ce sont des choses qui arrivent, c'est la volonté divine et nous devons tous nous y plier sans la moindre jérémiade ou autre récrimination. Si on revenait sur les circonstances de cette subite et non moins surprenante atteinte? Le mercredi 29 vers 13h30' alors que je me préparais à mon hôtel à rallier le stade pour y conduire la séance d'entrainement j'ai ressenti des douleurs brusques en casque au niveau de la tête avec des pics paroxystiques frontaux. Notre préparateur physique Nabil Laamouri qui était avec moi constatant que je commençais à rapidement sombrer a vite fait d'alerter les secours et les responsables du club. De suite je fus amené à la clinique " les oliviers" à Zarzis pour un premier bilan. Mis au courant , Mon frère Dr Riadh organisa de la capitale mon transfert à la clinique "La Soukra" où je suis arrivé à l'aube. Entre les premiers symptômes et mon réveil sur un lit de réanimation, j'ai du passer quelques huit jours pratiquement complètement déconnecté, somnolent et perdant tout contact avec mon entourage. Comment se sont passées les deux autres semaines une fois le cap critique dépassé ? Toujours hospitalisé sous une lourde thérapie avec plein de bilans sanguins et radiologiques mais en retrouvant graduellement mes esprits. On m'informa que j'avais eu une hémorragie méningée dont on ignore l'origine. Idiopathique que les toubibs appellent ça dans leur jargon compliqué pour nous autres les communs des mortels! Maintenant vous êtes Dieu merci rentré chez vous sain et sauf depuis lundi? Avec cependant recommandations expresses d'observer un repos strict durant un mois. D'ailleurs seuls les membres de ma famille sont autorisés à me rendre visite et juste pour deux petits mots seulement. Vos sentiments en ayant appris à postériori l'ampleur, l'émoi et l'impact énormes de votre maladie auprès des Tunisiens toutes tendances et toutes couleurs confondues? Une très forte émotion qui m'a touché au plus profond de mes fibres. J'exprime ma reconnaissance à tous ceux qui se sont enquis de ma santé. Le tout Zarzis avec notamment les responsables du club à leur tête le président Mouldi Abichou et le vice président Hachemi Abichou qui sont restés les trois premiers jours à la Soukra pour soutenir ma famille.Le tout Hammam-Lif, les présidents des clubs, les dirigeants de toutes parts, le large public Tunisien même de l'étranger. Une mention spéciale à si Hamdi Meddeb qui m'a adopté à l'Espérance comme un fils et qui a été comme de coutume très proche, très présent avec un soutien indéfectible pour les miens et à l'endroit de mon humble personne. Bientôt de retour donc sur les aires de jeu? C'est mon vœu le plus cher, mais cette décision ne m'appartient pas. Elle est tributaire de l'aval des médecins. Si tout va bien comme je le souhaite, en décembre je reprendrai ma place parmi ma large famille sportive (Inchallah). Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH