Les urnes ont parlé et c'est parti pour le deuxième tour de la présidentielle. Béji Caid Essebsi, président du parti vainqueur dans les législatives et Moncef Marzouki, Président provisoire de la République seront « face to face » et disputeront la deuxième partie de l'élection présidentielle. Un match qui s'annonce très serré, mais au-delà de la course vers Carthage, le contrôle du financement publicde la campagne présidentielle est toujours d'actualité. Jean-Marie Bockel, le Chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe (APCE) qui a observé le 1er tour de l'élection présidentielle, a affirmé : « la loi électorale devrait à l'avenir mieux encadrer le financement des candidats et de la campagne électorale, en insistant sur la transparence des sources, de l'utilisation et du contrôle de ces financements ». Ce qui veut dire que les observateurs ont décelé des abus en la matière. L'argent politique coulait à flots que ce soit dans les législatives que dans la présidentielle et le contrôle des flux auraient été très difficile notamment pour la cour des comptes qui trouve déjà des difficultés à contrôler le financement des partis politiques. La Cour des comptes a déjà mis en place un guide de procédures et d'une application informatique pour faciliter le contrôle des états financiers des listes, des partis politiques et des candidats en course. La Cour des comptes a invité tous les partis politiques et les listes électorales ayant participé à la campagne électorale pour les élections législatives 2014 à s'acquitter de toutes les pièces originales relatives au financement de leurs campagnes, et ce, au plus tard dans un délai de 45 jours à partir de la déclaration des résultats définitifs de ces élections, soit le 21 novembre 2014. Le lundi 5 janvier 2015, serait le « dead line » fixé par la Cour pour déposer les pièces justificatives sus-indiquées. En attendant le rapport final de la Cour des comptes sur les infractions financières des candidats, la campagne présidentielle repart sous fond de brouilles. 52 mille dinars seront accordés aux deux candidats en lice. Pour l'instant, 21 candidats à la présidentielle ont été appelés à restituer la première tranche de l'indemnité publique estimée à 39 mille dinars comme le stipule l'article 78 de la loi électorale, soit au total 819 mille dinars qui devront rembourrer la caisse de l'Etat. Reste à savoir s'il n'y aura pas de difficultés dans le processus de restitution et si les candidats se plieront à l'ordre ?