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La robe nuptiale
Publié dans Le Temps le 02 - 12 - 2014

Ca y est, cette fois-ci, les JCC sont bien parties pour redorer leur blason perdu, après les quelques années ternies par la violence qui a sévi dans le pays, elles retrouvent leur éclat d'antan. La cérémonie d'ouverture était grandiose et digne des grandes manifestations mondiales similaires par la présence de célébrités, la grande affluence et l'ambiance festive. Comme à l'accoutumée, la présence était constituée d'éléments disparates mais complémentaires : des artistes, des hommes politiques, des fans, des connaisseurs et des curieux.
Un choix judicieux
Cette foule bigarrée a donné de la couleur et de la chaleur et apporté de la joie à l'avenue Bourguiba, qui a enfilé une robe nuptiale, en en balayant les tristes souvenirs d'un passé récent où les processions macabres d'énergumènes débitaient d'absurdes palabres. Cependant, volet organisation, les choses laissent à désirer. En effet, si les officiels et les hommes et femmes publics ont fait l'objet d'un accueil très chaleureux, il en était tout autrement du large public, puisque quelques individus qui étaient chargés de l'organisation arrêtaient des gens, surtout ceux parmi eux qui n'étaient pas bien lookés, à la porte d'entrée du Théâtre municipal pour leur demander de présenter les billets qu'ils ont déjà remis aux agents de sécurité qui bloquaient la seule issue laissée à travers les barricades infranchissables qui ne laissaient pas passer un chat. Cela sans parler du service de sécurité impressionnant assuré par les forces de l'ordre. Donc, il était impossible de s'introduire dans cette forteresse à moins d'avoir des ailes pour voler ou bien d'être invisible. Manifestement, ces quelques responsables de l'organisation ont voulu jouer des rôles importants en importunant quelques spectateurs. Mais heureusement que la soirée gaie et lumineuse leur a fait oublier ces contretemps. Après avoir prononcé son allocution d'ouverture, la directrice du festival, Dorra Bouchoucha a honoré les jeunes réalisateurs, dont la présence est massive dans cette édition dont l'autre fait marquant est l'ouverture sur les régions. Cette cérémonie était suivie de la présentation des quinze films d'auteurs en compétition pour cette édition et dont a fait défiler des séquences à l'écran. Il est à noter que parmi les cinquante trois films retenus pour cette compétition, il y a aussi dix-neuf films documentaires et seize courts-métrages. Puis, on a procédé à la présentation du grand jury, présidé par l'acteur américain, Danny Glover, et composé des membres Rima Kcheich (Liban), Moussa Touré (Sénégal), Selma Baccar (Tunisie), Menna Shalabi (Egypte), Nadir Moknèche (Algérie) et Renato Berta (Suisse). Place était, ensuite, faite au metteur en scène du film de la soirée, le malien, Abderrahmane Sissako, pour prononcer un petit discours et présenter quelques éléments de l'équipe, dont quatre Tunisiens, de son film « Timbuktu, le chagrin des oiseux ».
Les chantres du néant
En dépit de l'éloignement du cadre spatial, les spectateurs tunisiens ne se sont pas sentis dépaysés, car les scènes du film leur étaient bien familières. Ils en ont connu, soit à Sajnène, soit à Bizerte, soit encore à Kairouan ou ailleurs, il y a quelque temps. Les événements se déroulent dans un village miséreux pris en otage par des jihadistes qui le transforment en un émirat où la police islamique fait la loi. Conformément à leurs convictions saugrenues, tout est interdit, en particulier, la musique et le sport, et ceux qui n'observent pas à la lettre ces instructions sont condamnés par des coups de fouet ou la lapidation. Mais, contrairement à leurs attitudes hostiles vis-à-vis de ces arts, ces « agents de police » en sont passionnés et ne se privent pas d'en parler dans leurs discussions d'une manière enthousiasmée. A travers ce comportement paradoxal, le metteur en scène met en exergue l'hypocrisie de ces fondamentalistes. Nonobstant, ce qu'il voudrait en ressortir le plus c'est l'échec du travestissement de la nature humaine. Quoiqu'ils fassent, ces princes de la guerre n'arrivent pas à convaincre les jeunes embrigadés de leurs atrocités. C'est vrai qu'ils exécutent, docilement, leurs ordres, de peur d'être châtiés à leur tour, mais ils le font à contre cœur, sans conviction aucune. En témoignent les scènes où l'un de ces caïds essaye de faire lire un texte de menace à un jeune « policier », posé devant une caméra, qui lui rétorque qu'il est nullement persuadé de ce qu'il débite, ou bien celle où l'un de ses collègues exprime de la compassion envers le paysan qui est condamné à mort et sa famille. Tous ces éléments montrent, à l'évidence, que ces manitous constituent un corps étranger au sein de la société et qu'ils appliquent un agenda qui n'a rien à voir avec l'islam comme ils le prétendent. Ce sont des monstres, à la solde de forces étrangères dont ils défendent les intérêts aux dépens de ceux du pays qu'ils mettent à feu et à sang. D'ailleurs, ce projet pernicieux et très malsain est dévoilé par l'imam de la mosquée qui leur fait savoir que ce qu'ils font se contredit, foncièrement, avec la religion dont ils ont une perception erronée. Le seul personnage qui parvient à leur tenir tête, c'est celui de la folle du village qui passe outre leurs interdictions et en rit volontiers. Décidément, le moyen le plus approprié de combattre l'absurdité des pratiques de ces jihadistes, c'est la déraison. En choisissant ce cadre misérable, Abderrahmane Sissakou veut nous dire que c'est dans la misère des gens que cette gangrène jihadiste prend racine et se propage. Alors, pour lutter contre ce fléau, il est indispensable de commencer par leur couper l'herbe sous les pieds en améliorant les conditions de vie des gens, faute de quoi, il risque fort de s'amplifier et la mort viendrait supplanter la vie. L'appel s'adresse non pas à la société civile et politique malienne, mais également à son homologue tunisienne. Le Mali n'est pas à proximité ? Autrement dit, c'est toute la région qui se trouve menacée.
Faouzi KSIBI
En marge des JCC : Table ronde à l'Africa
Modérateurs : Ikbal Zalila (en arabe et français) et Viola Shafik (arabe et anglais).
Participeront à cette table ronde qui aura lieu demain mercredi 3 décembre à l'Africa, producteurs, réalisateurs, distributeurs, cinéastes, directeurs de festivals ... venus de Tunisie, Palestine, Egypte, Syrie, Liban, Algérie, France, Mali, Maroc, Royaume Uni, Allemagne, Cameroun, Afrique du Sud, Sénégal, Espagne, Pays-Bas, Canada, Italie, Belgique et Suisse.
Argumentaire :
La place réservée aux cinémas arabes et africains dans les salles européennes est devenue négligeable par rapport à ce qu'elle était.
Cette quasi-absence d'images arabo-africaines combinée à la crise désormais structurelle de l'exploitation dans les pays de la région, condamne la majeure partie de la production à l'anonymat en dehors d'une présence plutôt confidentielle dans les grands festivals internationaux. Enjeu crucial pour la survie du secteur du cinéma dans la région, ce problème de la visibilité des films relèverait -au delà des logiques économiques qu'il recouvre -d'un malentendu entre créateurs du Sud, bailleurs de fonds et distributeurs du Nord quant au type de cinéma potentiellement exploitable dans le circuit de salles européen.
Au coeur de ce malentendu, la question de la perception de ce qu'est censé être aujourd'hui un film arabe ou africain à même de trouver un public dans une salle du Nord. L'appréciation d'un film n'étant pas exempte d'a priori quant au caractère "représentatif" d'une oeuvre et d'anticipations quant à l'horizon d'attente du spectateur occidental, le risque est de retrouver le même type de cinéma "exotisant" calibré pour des audiences européennes occuper le devant de la scène. Ce faisant, des propositions singulières, fragiles du fait même de leur désir de rompre avec le formatage ambiant, se retrouvent de facto vouées à l'oubli faute de "représentativité".
A travers cette rencontre, les JCC ambitionnent d'engager un dialogue entre créateurs, producteurs et distributeurs du Nord et du Sud afin de dissiper ces malentendus et entrevoir des alternatives plus équitables en matière de distribution des cinémas du Sud.
Les JCC à Jendouba : Une belle opportunité !
Pour la première fois depuis la création des JCC en1966, cette manifestation culturelle cinématographique est célébrée en parallèle dans quelques régions entre autres, La ville de Jendouba qui a vu le démarrage de cette manifestation dimanche 30 novembre 2014 au Complexe Omar Saïdi. Jeudi dernier, lors d'une conférence de presse, Mme Thouraya Lahbib, directrice du Complexe Culturel, nous a présenté le programme complet de cette édition qui compte un film pour enfants, une exposition rétrospective d'affiches des JCC, cinq longs métrages et plusieurs courts métrages. Cette édition s'inscrit dans le cadre de la décentralisation des activités culturelles et a pour objectif de présenter au public les dernières créations dans le domaine du cinéma arabe et africain.
Programme :
Mardi 02 décembre 2014 :
18 h30 : Projection du film « Les Etoiles » de la réalisatrice sénégalaise Diana Kay (d'une durée de 88 mn, programmé dans le cadre des compétitions officielles des JCC 2014).
Mercredi 03 décembre 2014 :
18 h30 : Projection d'un ensemble de courts métrages (autour de 67 mn).
Jeudi 04 décembre 2014 :
18 h30 : Projection du film « Sur la terre » du réalisateur tunisien Abdallah Yahya (d'une durée de 60 mn, programmé dans le cadre de la compétition des films documentaires).
Vendredi 05 décembre 2014 :
18 h30 : Clôture avec le film « Omar » du réalisateur palestinien Hani Abou Assad (d'une durée de 60 mn, programmé dans le cadre de la compétition officielle des JCC 2014).


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