La reprise des cours à la Faculté de Droit pourrait avoir lieu demain lundi 15 décembre 2014 au terme d'une paralysie de deux semaines, en raison de la grève ouverte observée par les étudiants de l'institution, à l'appel de l'UGET, pour soutenir la revendication des étudiants dérogataires concernant une quatrième inscription. En effet, lors d'une rencontre entre le doyen, des membres du conseil scientifique et des professeurs de la faculté avec des représentants des étudiants, ces derniers se ont montrés compréhensifs et se sont engagés à ne pas s'opposer à la reprise des cours. La réaction positive de l'UGET vis-à-vis de cette reprise pouvant, à première vue, être interprétée comme un signe d'essoufflement du mouvement de grève initié par cet organisme syndical , est au contraire, selon Hafedh Ben Ammar, le résultat de signes d'apaisement perçus dans l'attitude du ministère de l'Enseignement Supérieur, même, si rien de concret n'est encore acquis. Selon le même membre de l'UGET, les militants ont trouvé plus sensé de recourir à d'autres formes de protestation qui tiennent compte de l'intérêt de l'ensemble des étudiants pour ne pas s'en aliéner le soutien, ni celui du personnel enseignant, administratif et ouvrier : « Outre le sit-in observé par nos camarades militants de l'UGET au siège du ministère de l'Enseignement Supérieur, la grève de la faim va se poursuivre à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines et s'étendra éventuellement à d'autres institutions », précise Ben Ammar. Multiplication des initiatives de soutien Ce dernier tient à assurer que la reprise des cours à la Faculté de Droit ne sera aucunement affecté par l'évacuation brutale, hier, des étudiants en sit-in au siège du ministère de l'Enseignement Supérieur, d'autant plus que les initiatives de soutien à la revendication de la quatrième inscription ne cessent de se multiplier : « Outre le doyen de la faculté, les membres du conseil scientifique, le syndicat des enseignants voire même l'ensemble des professeurs, nous avons reçu la visite de soutien du président de l'Université de Sfax, du député Chafik Ayadi et de membres syndicaux. Par ailleurs, lundi 15 décembre, il est prévu un conseil scientifique exceptionnel à la Faculté des Lettres dont on attend la formulation de recommandations à l'intention du conseil des universités pour lui demander d'assouplir sa position. » En effet, l'on s'est rendu compte que le refus catégorique de la quatrième inscription au profit des étudiants dérogataires est en train d'engager certaines institutions universitaires, actuellement la faculté de droit et potentiellement la faculté des lettres et des sciences humaines de Sfax ainsi que d'autres institutions du gouvernorat dans une voie incertaine et de placer aussi bien les conseils scientifiques que l'ensemble des professeurs de ces institutions dans une situation dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est inconfortable. D'ailleurs, par la force des choses ces derniers se retrouvent, en dépit du respect qu'ils doivent aux décisions du conseil des universités, dans « l'obligation » de prendre le parti des étudiants, contre leur ministre de tutelle. A chacun ses soucis Il ne s'agit pas là d'une opposition sur les principes mais d'une différence de points de vue et d'appréciation de la situation. En effet, le ministère de l'enseignement supérieur se montre inflexible au nom de la loi dont il fait valoir la primauté sachant que le refus de la quatrième inscription a été décidé non pas par le ministre ou ses collaborateurs mais par le conseil des universités, instance suprême aux décisions péremptoires. Pour le ministère, c'est donc une question de principe, d'équité et de strict respect de la loi. Par contre, tout en s'alignant, sur la position du ministère de tutelle, aussi bien les doyens, les enseignants que leur syndicat ont tendance à obéir à d'autres soucis et à d'autres considérations d'ordre professionnel, pédagogique, sécuritaires et humains. Car, il faut bien comprendre qu'ils doivent faire face, au quotidien, à des situations complexes de terrain qui leur font prendre conscience des risques de dérives qui peuvent survenir à tout moment. Du point de vue professionnel et scientifique, les professeurs de la faculté et de leur syndicat de droit se disent préoccupés les conséquences de la grève ouverte des étudiants , vu « Que cette question de la quatirème inscription a pris des proportions graves de nature à affecter le cadre enseignant et la préparation aux examens qui se profilent», précise le communiqué rendu public par le syndicat de base des enseignants de l'institution. Dans le même communiqué, le syndciat fait prévaloir les soucis d'ordre sécuritaire et humain : « Le syndicat soutient les efforts du doyen, du Conseil scientifique et d'un certain nombre de professeurs, visant à sauver leur institution de la situation embarrassante qui a failli conduire à des actes qui menacent la sécurité d'un certain nombre d'étudiants et ce dans le but de protéger leur vie, d'éviter une tragédie humaine qui aurait pu résulter d'une sérieuse tentative de suicide dans un moment de frustration et de désespoir à l'intérieur de l'enceinte du campus, laquelle tentative aurait pu avoir un impact négatif sur la faculté et même sur l'ensemble de l'institution universitaire.» Le syndicat fait valoir l'argument selon lequel la demande de la quatrième inscription n'a pratiquement pas de répercussions financières(pas de droit à une bourse ni au logement universitaire, aucune obligation de présence aux travaux dirigés...) Appel à la retenue Par la même occasion,le syndicat demande aux étudiants de s'en tenir aux moyens de pression légitimes, de ne pas perturber les services publics et d'encadrer leurs camarades pour empêcher toute dérive qui puisse porter préjudice à leur sécurité, devant primer sur celui du droit à l'éducation.