La septième édition du festival du conte organisé par le club culturel Tahar Haddad débutera samedi 20 décembre et se poursuivra jusqu'au 27 décembre dans plusieurs espaces culturels. Il s'agit ici d'une innovation voulue par Mouaouia Gharbi, directeur du club culturel Tahar Haddad, qui de la sorte souligne l'ouverture du club sur son environnement et fait appel à une formule subtile de mécénat en associant des opérateurs privés à la manifestation. Les enfants d'abord! Cette synergie constructive permet de voir ce festival du conte rayonner sur de nombreux espaces comme les medersas Achouria et Slimania ou encore le fondouk el Attarine, le café culturel El Ali ainsi que le centre d'animation l'Etoile de la médina. C'est incontestablement un progrès pour ce festival d'hiver qui a déjà conquis sa dimension festive en se déployant sur plusieurs places publiques. D'ailleurs, cet aspect sera à l'ordre du jour dés l'ouverture du festival confiée cette année au marionnettiste Ayed Ben Maakel, l'un des pionniers de cet art en Tunisie. "Le chevalier de la médina" est le titre du spectacle de rues que proposera Ben Maakel le samedi 20 décembre à 15h. Marionnettes et enfants sillonneront ainsi la médina et occuperont la vaste place du Tribunal qui se trouve non loin du club Tahar Haddad avant de se diriger vers la place Bir- Lahjar dans un cortège de la joie et de la créativité. En ce sens, cette septième édition du festival du conte a fait l'objet d'un recadrage de son contenu. En effet, désormais le festival privilégie le public des enfants et met le paquet pour offrir aux petits toute la palette des conteurs opérant actuellement dans ce domaine du spectacle vivant. Douze représentations sont ainsi au programme et permettront de découvrir les nouvelles créations de Ikram Azzouz, Zahira Ben Ammar, Houda Ben Amor et d'autres encore. Ces spectacles seront répartis entre les différents espaces participants et permettront de brasser des audiences appréciables. Quasiment tous les ténors de ce genre particulièrement ardu seront au rendez-vous et donneront une saveur particulière à cette édition du festival. Dans cet esprit, il faut souligner et saluer le plein engagement de la Délégation culturelle régionale de Tunis qui a mis les moyens adéquats pour soutenir cette initiative. D'ailleurs, il n'est pas rare que Mohamed Hedi Jouini, délégué à la Culture, honore de sa présence cette manifestation. Donc si côté spectacles, le plein a été fait en termes quantitatifs et qualitatifs, qu'en est-il pour les autres aspects du festival? L'ombre des fdaouis et de laroui Le club Tahar Haddad associe à son initiative deux institutions qui apportent un contrepoint idéal. Il s'agit du Centre national des arts de la marionnette (CNAM) qui offrira son savoir-faire et participera avec une exposition de masques et de figurines. Il s'agit également de l'Institut supérieur des cadres de l'enfance (ISCE) dont les étudiants bénéficieront d'une formation dans le domaine de l'art de conter. D'ailleurs, les ateliers proposés seront nombreux et éclectiques puisque les enfants pourront s'initier à l'art du conte et à la confection de figurines. A leur tour, les étudiants de l'ISCE animeront un atelier d'ombres chinoises et des séances de lecture à haute voix. Cette diversité dans le programme et la participation de ces partenaires que sont le CNAM et l'ISCE démontre bien l'esprit collectif et la pédagogie des organisateurs du festival. En amont, cela souligne aussi le sérieux qui a présidé à la préparation de l'événement. Plusieurs mois durant, Mouaouia Gharbi a fait preuve de sens de la persuasion et réussi à fédérer de nombreuses énergies pour donner à ce festival une touche originale et plusieurs novations. Les enfants ne manqueront pas d'être au rendez-vous de cette manifestation pour laquelle les tarifs sont symboliques, comme il se doit dans un espace culturel du secteur public. Les enfants auront ainsi une rencontre avec divers imaginaires ancrés dans le terreau vivace du conte, un art qui emprunte aussi bien à la figure légendaire du Fdaoui qu'à la nostalgie de la faconde de nos grands-mères ou du grain de voix inoubliable de Abdelaziz Laroui, à qui le festival rendait hommage l'année écoulée. En sept ans, le festival du conte est parvenu à se positionner parmi les plus grandes manifestations nationales dans ce domaine, aux côtés de la manifestation pionnière que sont les Journées du Fdaoui de Sousse qui vont sur leur deuxième décennie. Bon vent au festival du conte qui met aussi en exergue la qualité de l'offre culturelle pour les enfants en cette période de vacances scolaires qui approche. Pour les jeunes de 8 à 14 ans, c'est un véritable festin qui s'annonce dans toutes les antennes du ministère de la Culture à travers le pays.