Après avoir obtenu son bac, cette jeune étudiante originaire d'un village situé dans le gouvernorat de Kasserine, est venue suivre ses études supérieures à Tunis. Après trois ans vécus dans un foyer universitaire public, elle déménagea, préférant préparer son examen de fin d'études universitaires, dans un foyer privé. Tout se déroulait normalement à tel point que la jeune fille a obtenu son diplôme avec succès. Devant présenter sa thèse, elle demanda à sa famille de lui acheter un ordinateur. Malgré le besoin et l'indigence dans lesquels vivait sa famille, on n'a pas tardé à lui collecter la somme demandée à savoir mille sept cents dinars pour acheter l'outil nécessaire. L'étudiante retourna à Tunis, non sans parler de ses projets à son petit ami, un louagiste qui a pris l'habitude de la déposer chez elle, dans son patelin près de Kasserine. Cela dit, au cours de ces interminables dessertes, un petit quelque chose s'est produit entre le conducteur de la voiture de louage et la jeune étudiante. Le coup de foudre s'est transformé en un amour aveugle surtout de la part de la jeune fille qui ne pouvait plus se passer de son prince charmant. Bien évidemment, elle n'a pas hésité à l'informer de son intention d'acheter un ordinateur. Elle lui a même montré l'argent qu'elle venait d'obtenir de ses parents. Après l'avoir déposée au foyer universitaire, le soir même, le louagiste appela sa dulcinée, l'informant qu'il avait besoin d'urgence de mille dinars. Sans hésiter le moindre instant, l'étudiante remit la somme en question à son prince charmant. Depuis ce temps-là elle ne l'a plus revu. Pourtant, elle n'a jamais cessé de l'appeler d'autant que son père la harcelait voulant, justement, s'assurer si elle avait bel et bien acheté l'ordinateur. Devant l'insistance paternelle et le silence de son petit ami, elle se résigna à son sort, se confiant au directeur du foyer. Une plainte fut alors déposée suivie d'un mandat de recherche à l'encontre du louagiste escroc qui fut arrêté et déféré au parquet. Lors de l'interrogatoire, il avoua les faits. A l'audience, l'accusé déclara qu'à ce moment-là il passait par une crise financière, ajoutant à l'occasion qu'il avait restitué les mille dinars à l'étudiante. Son avocat a sollicité de la cour de lui accorder les circonstances atténuantes. Le tribunal appréciera.