Le cours du pétrole qui a entamé sa dégringolade depuis juillet 2014 bat aujourd'hui des records de faiblesse. Le brent à Londres cotait en dessous de 50 dollars en séance le 16 janvier. Certains experts n'excluent pas un effondrement du pétrole jusqu'à 25 dollars le baril. Cette nouvelle donne de l'or noir a et aura forcément des répercussions sur le transport aérien. En Polynésie, Air Tahiti Nui a déjà effectué des réajustements sur le prix de ses billets d'avion et va poursuivre le mouvement de baisse. Elle se situe actuellement, selon Polynésie 1ère, autour de 8 % soit une ristourne sur un aller-retour Papeete/Paris d'environ 40 euros. La compagnie espère compenser le manque à gagner par un meilleur taux de remplissage de ses avions en période creuse. Le tour opérateur belge Jetair vient néanmoins d'annoncer une baisse de ses tarifs : de 6,6 euros pour un aller-retour entre Bruxelles et Djerba, en Tunisie, à 33 euros de réduction pour un vol aller-retour vers les Caraïbes ou la Floride. « Les personnes qui ont réservé des billets d'avion seuls verront l'impact de cette baisse répercutée directement sur le prix de leur voyage, explique Florence Bruyère, porte-parole de Jetair. Quant aux personnes qui ont réservé un forfait vol et séjour, elles vont bénéficier d'une réduction à partir du 1er mars. » Les prévisionnistes de l'Association internationale du transport aérien(IATA) estiment que le trafic de passagers devrait augmenter de 7,0 % en 2015, ce qui est bien supérieur au taux de croissance de 5,5 % observé au cours des deux dernières décennies. La croissance de la capacité devrait être légèrement supérieure, à 7,3 %, de sorte que le coefficient d'occupation des sièges devrait s'établir à 79,6 % (légèrement moins que les 79,9 % attendus pour 2014). La baisse des prix du pétrole devrait se traduire par des tarifs plus avantageux pour les consommateurs. Contacté, Karim Dehmani directeur commercial à Nouvelair nous a expliqué qu'il est impossible de baisser les prix de l'aérien « Déjà nos prix sont déjà bas (60 à 80 euros sur la France) La conjoncture est morose sur le marché européen notamment sur la France. La destination est pénalisée. Ce qui se répercute sur le trafic aérien. L'impact de la baisse du pétrole n'est pas aussi grand en tout cas pour le moment sur le prix des billets d'avion. Le carburant n'explique en moyenne que 30 à 40% du prix d'un billet d'avion. Le pétrole est coté en dollars et l'euro a perdu 15% de sa valeur par rapport au dollar en quelques mois, ce qui diminue mécaniquement l'avantage. Pour l'immédiat,, il n'y aura pas de baisse de prix . Dans un contexte de crise et de concurrence acharnée où les prix des billets d'avion sont déjà très bas, les compagnies préfèrent profiter de ce bol d'oxygène soit pour renflouer leurs caisses ou augmenter leur trésorerie. Plusieurs facteurs ont une incidence sur la tarification notamment les modifications liées aux devises, les conditions du marché, la concurrence, l'offre et la demande ». Monji Geddas hôtelier à Hammamet estime que l'aérien coûte trop cher aux professionnels tunisiens « La chute des cours du pétrole avec un prix à moins de 60 dollars, deux fois moins cher, qu'en 2009 ou 2010 est une aubaine pour les compagnies aériennes et dans la foulée pour leurs passagers. Plusieurs compagnies aériennes ont compris ce jeu. Ils ont baissé leurs tarifs pour booster leur destination. Il suffit de zapper sur le net pour voir de près les efforts entrepris par certains pays. On peut comparer les tarifs. Un vol Genève Tunis est fixé à 345 euros, il n'est qu' à 129 euros sur Marrakech. Milan-Tunis coûte 188 euros alors que Milan –Maarakech n'est que de 79 euros .Quand l'essence baisse, ça encourage les gens à prendre l'avion, à voyager. Mais si on continue à afficher des prix élevés, personne ne vient nous visiter. C'est le cas d'un TO turc qui a décidé de ne pas programmer la Tunisie en raison du prix affiché qui est passé de 200 à 300 euros de 2014 à 2015. Les vols à bas coût ont le vent en poupe. En Tunisie, ce low-cost s'impose mais chaque année on retarde l'échéance et on espère que l'ouverture du ciel se fera cette année. Ce low-cost nous permettra de faire exploser le nombre des arrivées et de baisser de manière significative le coût des voyages. Il faut avouer que l''aérien ne suit pas en Tunisie et notre destination risque encore d'être boudée par les tour-opérateurs européens qui choisissent d'autres destinations moins chères »