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Comme si un seul malheur ne suffisait pas
Publié dans Le Temps le 13 - 02 - 2015

Des décennies se sont écoulées, une Révolution était réalisée, une phase transitoire touche à sa fin, des gouvernements se sont succédé et des échéances électorales sont survenues et la situation à la délégation d'Aïn Draham reste inchangeable. Pire, elle s'aggrave de plus en plus, puisqu'en plus des vagues de froid qu'ils endurent les habitants des villages de Gharaïbia, Soudan, El Islah, Douar Smaya..., subissent une privation d'eau collective, sous prétexte que certains parmi eux n'en ont pas payé la facture de leur consommation.
Punition collective
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le comportement des autorités régionales et locales est surprenant, et le plus surprenant ce sont les mesures discrétionnaires et inhumaines qu'elles ont prises depuis plus de deux mois contre les habitants de la délégation d'Aïn Draham, ce qui donne l'impression qu'il s'agit là d'une punition collective, sans accorder le moindre intérêt à la situation de ces gens qui éprouvent des souffrances, au quotidien, à cause de la pauvreté, du chômage et de la marginalisation dont ils sont victimes depuis de longues décennies. S'ajoute à tout cela l'encerclement qu'ils subissent et qui touche toutes les sphères de leur vie quotidienne, en raison de leur proximité des régions adjacentes aux frontières tuniso-algériennes où se trouvent des groupes terroristes qui menacent leur sécurité et leur gagne-pain. En fait, ce qui s'est passé et se passe, encore aujourd'hui, dépasse le simple oubli et la simple marginalisation, et nous rappelle le fléau et les tribulations des autorités coloniales qui recouraient, systématiquement, à la vengeance, aux punitions collectives et aux actes de déréliction. Le fait qu'ils soient, collectivement, privés, de l'eau potable, dans des régions qui regorgent d'eau, et à quelques mètres du barrage de Béni M'tir, qui alimente les villes de Sfax, la Manouba et Tunis, et qu'ils soient obligés de s'approvisionner en eau insalubre et stagnante, sans que les autorités locales et régionales ne bronchent, semblent proches d'une scène surréaliste que ne justifient ni la pauvreté, ni le besoin, ni les limites des moyens, d'autant plus que les habitants de ces régions ont présenté, à maintes reprises, bien avant la Révolution, des demandes collectives, en vue de s'approvisionner en eau potable, à titre individuel, mais on leur a opposé le silence et l'indifférence. L'insouciance des autorités concernées vis-à-vis de ce problème crucial ainsi que plein d'autres, sévissant dans l'ensemble de la région du Nord-Ouest, qu'elles ne daignent pas résoudre, nous met face à un modèle vivant d'incompétence, d'absence de volonté politique et du sens de responsabilité, chez un large pan des politiques de notre pays, dans la gestion de la chose publique. Ce qui impose aux nouveaux responsables dans le gouvernement Essid de prêter attention à ce comportement et de lui accorder toute l'importance qu'il mérite, étant donné qu'il est inadmissible qu'un délégué ou un gouverneur soit incapable de résoudre des difficultés élémentaires, se rapportant au gagne-pain des gens et à l'eau, à un moment où on s'attèle à des questions de développement, de progrès et de confort économique afin de rattraper le cortège des nations développées. Il est à rappeler que les habitants de ces régions déshéritées ont fait preuve de mansuétude et de sens de patriotisme, en refusant de s'adonner à aucune forme de protestation, et en préférant recourir au circuit administratif pour résoudre cette difficulté. Mais malheureusement, l'administration leur a opposé l'ingratitude et l'indifférence et pris la décision de leur infliger une punition collective, en privant les enfants, les femmes et les vieux d'eau potable, les astreignant à s'en approvisionner des ruisseaux, des fleuves et des eaux pluviales, générées par le ciel.
La menace des gangs et des terroristes
Tout cela se passe en cette Tunisie postrévolutionnaire. On a réalisé des projets sur leurs terres, coupé les arbres, qu'ils ont plantés et arrosé de leur sueur, et qu'ils ont protégés avec leurs corps, et en contrepartie, ils n'ont pas demandé monts et merveilles, mais tout simplement, d'être ravitaillés en eau potable que leur ont promis, gratuitement, pour les dégâts subis par leurs terres, les établissements concernés, à savoir le Commissariat régional du développement agricole, la SONEDE et le Délégué de la région. Cela se passe dans des régions encerclées, de toute part, par des barrages, dont les eaux parviennent jusqu'à des villes, se situant à des centaines de kilomètres, et où le taux de pluviosité atteint, annuellement, les 150 mm3, ce qui veut dire que ces habitants devraient bénéficier d'un seuil minimal de consommation gratuite d'eau potable. Cela ce passe avec des citoyens dont les qualités sont la patience, l'imperturbabilité et l'endurance. Pendant que les Tunisiens se plaignent de la cherté de la vie et la flambée des prix ainsi que de la propagation du chômage comme un feu de paille, les habitants d'Aïn Draham sont privés d'eau potable, comme si leur famine, le chômage de leurs enfants, la dureté du climat et la détérioration de l'état de leurs routes, de leurs hôpitaux et de leurs écoles ne suffisaient pas, pour que les responsables régionaux leur y ajoutent la soif, dépassant, par là, toutes les lignes rouges qui ne laissent plus de place à la patience, ni à l'endurance. Enfin, il importe de souligner qu'en plus de tous ces maux, les habitants de ces régions souffrent de la dégradation flagrante et fort inquiétante du système forestier, en raison de la prolifération des gangs criminels, spécialisés dans la coupe d'arbres et le commerce du bois, en coordination avec des groupes terroristes qui tendent à exploiter le milieu forestier pour s'y implanter et y développer leurs activités, à travers l'ouverture de passages en vue de s'en servir à cette fin. D'autre part, les habitants de ces villages souffrent de leur isolement d'Aïn Draham, à cause de la route asphaltée qui est la seule à les lier à cette ville et qui est presque barrée, une situation qui est engendrée par la détérioration de l'infrastructure et du glissement du sol, suite aux pluies torrentielles et la chute très importante de neige, ce qui impose l'intervention rapide des autorités concernées, qui devraient prendre en compte la gravité de la situation, afin de traiter, au plus vite, ce problème épineux. Assez d'insouciance à l'égard de la famine et la soif des gens et de leurs soucis quotidiens! « Attention ! Car au-dessous de la cendre couve la flamme, et celui qui plante les épines cueille les souffrances », dit le grand poète Abou Al Kacem Echebbi, celui qui a inspiré la Révolution tunisienne...


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