Dans le cadre de la constitutionnalité des règles de la transparence, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, l'article 11 de la nouvelle constitution tunisienne stipule : « Il incombe à tous ceux qui assument les fonctions de président de la République ou de chef ou de membre du gouvernement ou qui siègent à l'Assemblée des représentants du peuple ou aux instances constitutionnelles indépendantes ou qui exercent toute autre haute fonction, de déclarer leurs biens tels que prévu par la loi. ». De ce fait, l'association Transparency First appelle dans un communiqué rendu public les personnes concernées par l'article sus-indiqué de se conformer aux dispositions de la loi en vigueur. A souligner que le dernier délai prévu par la loi pour établir cette déclaration sur l'honneur expire ce samedi 7 mars 2015, soit un mois après la désignation des membres du gouvernement, publiée dans le journal officiel (le 6 février 2015). Cela dit, plus de 66% des membres du gouvernement Essid se sont empressés de déclarer leurs biens auprès de la cour des comptes, soit 27 membres. Le reste des membres sont priés à déclarer leurs biens ainsi que ceux de leurs conjoints et enfants mineurs avant l'échéance de la date limite. A ce titre, Transprency First souhaite que cette déclaration soit conforme aux règles de transparence de manière à s'assurer au terme de leurs mandats de l'absence de toute pratique d'enrichissement illicite. L'association invite par ailleurs le pouvoir législatif à adapter les textes juridiques avec la convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption et à réactiver le rôle de l'instance supérieure de lutte contre la corruption. Il faut dire que cette question de transparence et de lutte contre l'enrichissement illicite émane d'une revendication populaire. Le peuple tunisien ne fait que subir stoïquement les séquelles du régime de Ben Ali, et la mainmise du pouvoir du despote sur la richesse nationale. Corruption, détournements de fonds publics, abus de pouvoirs, blanchiments d'argent..., des pratiques qui ont ruiné l'économie nationale et favorisé l'exclusion sociale. La lutte contre ces pratiques se poursuit surtout que le phénomène a pris de l'ampleur post-Révolution comme en témoigne l'indice de perception de la corruption 2014. Après tout l'affaire est une affaire nationale et concerne tout le monde. Autorités, citoyens, société civile et associations devront faire front commun pour lutter contre ce fléau ravageur.