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L'épopée de la victoire
Publié dans Le Temps le 20 - 03 - 2015

Le 20 mars 1956, date anniversaire de l'indépendance, est à chaque fois évoqué avec une saveur nouvelle, au fil du temps et au fur et à mesure de l'évolution des générations, pour en tirer les leçons qui s'imposent, du long combat pour la liberté, mené par tous ceux qui s'étaient sacrifiés corps et âme pour la patrie.
Aujourd'hui, et depuis la Révolution c'est un combat d'une toute autre nature que nous menons, contre la dictature, l'injustice, le terrorisme, mais pour le même but : la préservation des droits et des libertés publiques.
Le peuple tunisien ne s'était jamais résigné à l'occupant, et il s'était toujours défendu contre l'oppression et les injustices.
Les autochtones n'ont jamais cessé de se révolter, que ce soit contre les abus des souverains husseinites ou contre les exactions des occupants.
Peu avant l'occupation française, Ali Ben Ghédhahem, est resté célèbre pour son courage, en conduisant la révolution de 1864 contre le Bey de l'époque lequel récoltait abusivement la Mejba, sorte de tribut agricole, sous la pression et la violence.
Les révolutionnaires étaient encouragés par des réformistes éclairés qui avaient osé dénoncer les abus du régime, dont notamment Khéreddine, Beyram V , Mohamed Senoussi, le Général Hassine, et le Général Rostom.
Dès les premiers jours de la colonisation par la France, en 1881, Ali Ben Khlifa chef de la tribu des Nfefta, mobilisa à la grande mosquée de Kairouan tous ceux qui étaient déterminés à s'opposer aux colonisateurs par les armes. Il s'était vaillamment battu contre l'occupant, jusqu'à la dernière goutte de son sang.
Il était surnommé par les autorités coloniales « le vieillard résistant » car il avait à l'époque plus de 70 ans.
Des mouvements se sont constitués peu à peu, à commencer par le mouvement Jeunes Tunisiens, conduit par Ali Bach Hamba, qui avait choisi la méthode pacifique, en optant pour la concertation.
Prenant la relève, Abdelaziz Thaâlbi un Zeitounien qui s'était joint au mouvement Jeunes tunisiens, avait durci le ton, en dénonçant une violation par la France de la souveraineté du pays, avec une occupation du pays, en vertu d'un soi-disant protectorat, sur la base d'une convention que Sadok Bey le souverain de l'époque, avait signé sous la contrainte.
Dès lors Abdelaziz Thaâlbi allait se déployer par tous les moyens pour la cause du pays, que ce soit depuis la Tunisie en fondant en 1920 le parti du Destour, qui réunit une majorité de Zeïtouniens dont notamment Mohieddine Klibi et Moncef Mestiri, ou depuis Paris, en publiant son ouvrage, « La Tunisie Martyre » par lequel il avait dénoncé les exactions du colonisateur.
Le mouvement du Destour (Constitution ) revendiquait la réactualisation de la Constitution de 1861, que le colonisateur avait sciemment violée.
Au même moment Mhamed Ali, le précurseur du syndicalisme s'est intéressé à la situation des travailleurs tunisiens en constituant la Confédération des travailleurs tunisiens (CGTT). Cependant , déçu aussi bien par les autorités coloniales qui l'accusèrent de rébellion, que par ses compatriotes qui le taxèrent de communiste, il quitta le pays la mort dans l'âme, en s'expatriant en Turquie.
A la fin des années vingt du siècle dernier, des avocats formés en France et fraichement débarqués avaient rejoint le parti du Destour. C'était le cas notamment de Bourguiba et Salah Ben Youssef .
Toutefois, ils se retirèrent en 1934, pour former lors d'un congrès à Ksar Hellal, le Néo-Destour, avec une nouvelle stratégie, pour combattre le colonialisme.
D'autre jeunes intellectuels se joindront à ce nouveau parti , dont notamment Ahmed Mestiri, Habib Thameur, Mongi Slim, Taieb Mehiri, Ali Belhouane et tant d'autres.
Au fils du temps le colonisateur , qui ne faisait que profiter des richesses du pays et exploiter ses hommes, durcissait de plus en plus le ton en menant une répression à outrance.
Les femmes tunisiennes avaient joué un rôle non négligeable dans ce dur combat contre les abus de l'occupant qui allaient crescendo.
A la mosquée Zeïtouna, le mouvement des étudiants « Saout Attalib » n'avait à aucun moment craint les affrontements avec la police coloniale laquelle sévissait avec une main de fer et des exactions de toutes sortes.
Les femmes avaient plus d'une fois observé la grève de la faim , menée notamment par Bchira Ben Mrad, fille du dignitaire religieux Mohamed Salah Ben Mrad.
Les leaders du Destour et du Néo-Destour étaient solidaires dans un combat pour un but commun : la libération du pays du joug du colonialisme.
Ils avaient été, maintes fois incarcérés et exilés au fins fond du désert.
Il ne faut pas omettre de citer également, un souverain qui renonça aux fastes du pouvoir pour s'ériger contre l'occupant. Il s'agit de Moncef Bey, qui fut détrôné et exilé à Pau, jusqu'à la fin de ses jours.
Plusieurs militants avaient payé de leur vie, dont le militant et syndicaliste Farhat Hached, assassiné le 5 décembre 1952.
Ce qui provoqua une série de manifestations dans le but de dénoncer les assassinats politiques, encouragés par les autorités coloniales. En effet, en 1952, la nomination d'un résident général sanguinaire, Jean De Hautecloque avait mené une répression à outrance, d'autant plus que les négociations qu'avaient consenti à mener le gouvernement français avec les leaders Bourguiba et Ben Youssef avaient échoué.
En 1954, Mendès France, nouveau chef du gouvernement Français, annonça la reconnaissance de l'autonomie interne du pays.
Les négociations Tuniso-françaises, avec une délégation dirigée par le chef du gouvernement tunisien Tahar Ben Ammar, ont abouti à la signature d'une convention de l'autonomie interne de la Tunisie, en juin 1955.
Ce traité suscita le mécontentement du leader Ben Youssef, qui considérait que l'autonomie interne était un leurre, permettant à l'occupant de garder une main mise sur le pays, pour profiter de ses richesses.
Bourguiba , adepte de la politique des étapes voyait en ce traité un pas positif vers l'indépendance.
Salah Ben Youssef, prônait quant à lui, le panarabisme, et réclamait l'indépendance pour tout le Maghreb arabe.
Ce fut la cause de la rupture entre les deux leaders et néanmoins compagnons de lutte.
L'évolution des événements avait donné raison à Bourguiba puisque le 20 mars 1956, la France accorda l'indépendance totale à la Tunisie, et le protocole d'accord a été signé par Tahar Ben Ammar, président du Conseil tunisien, et Edgar Faure, Président du Conseil français.
Ce fut la liesse populaire, pour fêter cet évènement mémorable qui marqua le point de départ d'un nouveau combat contre la dictature et pour la préservation des droits de l'Homme et les libertés publiques.


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