La séance de dialogue tenue hier après-midi entre des représentants du ministère de l'Education et les membres du Bureau exécutif syndicat général de l'enseignement secondaire n'a pas abouti à un accord définitif qui ouvre la voie à la suspension du mouvement du boycott des examens par les enseignants. Les deux parties ont, cependant, évoqué des «avancées notables» dans le dialogue. «Nous sommes enfin entrés dans le vif du sujet vu que le ministère a formulé des propositions concrètes contrairement aux précédentes réunions durant lesquelles les autorités de tutelle n'ont fait qu'affirmer leur prédisposition au dialogue», a déclaré Lassaâd Yaâcoubi, le secrétaire général du syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). «Les propositions faites par le ministère ne répondent pas vraiment aux aspirations des enseignants mais elles pourraient constituer un point de départ pour un accord global», a-t-il ajouté. Estimant qu' «aucune partie n'a intérêt à ce que la situation actuelle perdure», le responsable syndical a fait savoir qu'il espère un accord définitif avec le ministère dans les prochains jours. Du côté du ministère de l'Education, on assure avoir fait au syndicat des propositions de nature à améliorer la situation morale et matérielles des enseignants, tout en indiquant que ces propositions pourraient être améliorées dans les heures à venir. Le syndicat général de l'enseignement secondaire avait décidé dans la soirée du lundi, à l'issue d'une réunion de sa commission administrative, de poursuivre le boycott des examens du deuxième trimestre ainsi que de tous les examens du troisième trimestre, y compris les examens nationaux. Le syndicat rattaché à a également décidé de ne pas se conformer aux calendriers fixés par le ministère de l'Education, qui avait publié le 6 mars un communiqué dans lequel il annonce que les examens de la fin du deuxième trimestre auront lieu après les vacances du printemps. Les enseignants du secondaire réclament notamment des augmentations salariales de nature à compenser la détérioration remarquable de leur pouvoir d'achat, une révision à la hausse des montants des indemnités qu'ils perçoivent et la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans au regard du caractère pénible de la profession. Ils réclament aussi le lancement de négociations sur la réforme du système éducatif et la promulgation d'une loi qui incrimine les violences physiques et verbales à l'encontre des enseignants et de l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs. Le ministère de l'Education avait déjà proposé l'octroi aux enseignants d'une prime exceptionnelle de 90 dinars par mois, en plus des augmentations salariales qui seront décidées dans le cadre des négociations sociales dans le secteur public au titre de l'année 2014, qui devraient s'achever fin mars, mais le syndicat a refusé cette offre.