« La Palestine est belle, Oui, la Palestine est belle Variée, riche en histoires Terre de mythes, de pluralismes Fertile, malgré le manque d'eau La nature y est modeste Voici la terre de mon poème Mais, je m'y sens un peu étranger Il est vrai que l'on peut se sentir étranger Même dans son propre miroir Quelque chose me manque Et cela me fait mal» Mahmoud Darwish Cet insondable mal-être de vivre hors de sa terre, même quand on y vit, combien de générations l'ont-elles ressenti ? Combien de larmes, de chagrins, de désespérance, de déchirements, cet exil a-t-il provoqués? Combien encore de brisures pour un rêve avorté à cause de la folie des hommes, de leur voracité? Combien de temps encore à compter les jours, à attendre, à espérer? Il est des tragédies qui perdurent et nous terrassent tellement elles sont lourdes à supporter. Il est des injustices intolérables qui nous renvoient à notre impuissance devant l'arbitraire et l'inacceptable. Comment fais-tu Palestine pour demeurer debout, alors que tu meurs chaque jour et renais de tes cendres? Comment fais-tu Palestinien pour panser des plaies toujours béantes du départ des tiens, arrachés à tes bras, à ton cœur ? Comment se relever des drames répétés, des deuils recommencés? Le monde puise dans ta force pour manifester. Il a choisi la fin du Forum Social Mondial pour marcher pour la Cause qui unit et rassemble, celle de ton calvaire et de ta délivrance. Le monde des humbles, des militants, des rêveurs, des indignés se lève pour célébrer ton courage, ta ténacité, ta détermination et ta résistance face à l'injustice flagrante de l'occupation. Ta bannière est hissée sur une terre amie pour rappeler au monde ton combat. Tes couleurs sont brandies, en signe de ralliement. Les cris de « Vive la Palestine « atteignent le firmament. Le monde entier dit les souffrances que tu endures, les tourments des enfants, les prisonniers torturés, Gaza défigurée, les gravats, les rêves fracassés, tes villes et villages griffés, les arrestations, les provocations, les mauvais traitements, le mur de la division et de marginalisation, de l'exclusion, les cris muselés, les hurlements et les appels au secours et le silence honteux et complice. Le tonnerre de la revendication gronde pour dire que l'on ne se taira pas, que ton rêve gravé dans les yeux de tes enfants vivra, tant que tu résisteras, que la clé, emblème du retour de tous les réfugiés ouvrira les portes de l'espérance d'un peuple, porté par la terre entière.